Cette décision vient avant tout rappeler à l'ordre l'Algérie officielle qui ne cesse de s'enferrer dans l'erreur notamment s'agissant du différend régional au sujet du Sahara marocain.
Le récent acte de provocation algérienne, représenté par le message, adressé lundi par le président algérien à une réunion, à Abuja, montre clairement que le pouvoir algérien s'emploie à faire du Maghreb un foyer de tension permanente au lieu d'en faire une aire d'échange et de cohabitation conformément aux aspirations légitimes des peuples de la région.
Au moment où le Maroc n'a eu de cesse de tendre la main aux voisins algériens en vue d'une réouverture des frontières comme un pas vers la concrétisation du rêve de l'intégration longtemps caressé par les peuples maghrébins, les dirigeants algériens persistent dans leur hostilité envers le Maroc, une politique qui affirme les velléités hégémoniques d'un régime en proie à un malaise profond.
En sortant la carte de la modification du mandat de la Minurso pour englober la question des droits de l'Homme dans le Sahara marocain, Alger a choisi l'escalade, une situation face à laquelle le Maroc, pays réputé pour sa pondération et sa modération, ne peut rester les bras croisés.
La manœuvre algérienne, tout en montrant d'une manière claire qu'Alger est bel et bien partie prenante au conflit régional du Sahara, demeure un fait extrêmement grave et combien révélateur d'un état d'esprit anachronique de l'Algérie non seulement à l'égard du Maroc, mais de toute la communauté internationale, qui avait écarté par le biais d'une résolution du Conseil de sécurité, instance décisionnelle de l'ONU, l'inclusion d'une soi-disant composante de surveillance des droits de l'Homme dans les provinces sud du Maroc.
L'acte provocateur de l'Algérie traduit également l'agacement d'Alger face aux victoires remportées par le Maroc sur la voie de la défense de son intégrité territoriale qui n'a jamais fait et ne fera jamais l'objet de marchandage.
Pour bien saisir les raisons de cet acharnement, les observateurs doivent puiser dans les récents développements de la question du Sahara et d'une manière plus globale dans la région sahélo-saharienne.
En juin dernier à Alger, Wendy Sherman, n° 2 de la diplomatie américaine chargée des questions politiques, avait en effet surpris ses interlocuteurs algériens en qualifiant, lors d'une conférence de presse, le plan d'autonomie présenté par le Maroc pour régler la question du Sahara d'option crédible.
C'était la première fois qu'un haut responsable de l'administration Obama II réaffirme en Algérie, au grand dam des responsables algériens, la position d'ailleurs constante de Washington au sujet de la question de l'intégrité territoriale du Royaume.
Plus récemment, en août dernier un ancien Premier ministre algérien est venu affirmer, dans un journal algérien, que le gouvernement d'Alger prélève sur le budget de son peuple, de colossaux montants pour les allouer au financement des dépenses de la junte séparatiste du polisario, hébergée à Tindouf sur le sol algérien.
Cet ancien chef du gouvernement, qui s'ajoute d'ailleurs à une longue liste de hauts responsables algériens qui dévoilent, après avoir remis les clefs du pouvoir, les vraies ambitions de leur pays au Sahara, a souligné que le budget que verse l'Algérie au profit du polisario, rien que pour agacer le Maroc, reste toujours secret sauf pour le DRS.
Par ailleurs, le retour en force du Maroc dans la région du Sahel, en tant que puissance et que voix de paix et de modération capable de contribuer à la stabilisation d'une région infestée, comme l'avait si bien décrit George Joffe, expert britannique des questions sahéliennes, par l'extrémisme violent en Algérie déplait aux responsables algériens.
Cette présence du Maroc et sa détermination à continuer la lutte antiterroriste et à poursuivre son engagement en faveur du développement des pays de la région comme meilleure voie à suivre pour contrer l'extrémisme et le séparatisme n'a pas été du goût des détenteurs du pouvoir en Algérie, qui faisaient des pieds et des mains pour tenir le Maroc à l'écart du Sahel et de la lutte contre le terrorisme et les réseaux de trafic transsahariens.
Les observateurs avertis ne manqueront pas ainsi d'apprécier à sa juste valeur la décision du Maroc de rappeler, pour consultation, son ambassadeur, et ce en prenant en compte les actes contreproductifs de l'Algérie et les gestes de bonne foi que le Royaume n'a cessé de faire pour avancer vers un lendemain meilleur pour les peuples des deux pays et ceux de toute la région du Maghreb.
