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Sans conteste, Saïd Taghmaoui a la cote chez les Américains. L’acteur franco-marocain de 40 berges s’est d’ores et déjà fait une place au soleil de Hollywood et ne cesse de tourner au pays de l’Oncle Sam. «J’ai fait plus de films là-bas que nulle part ailleurs. Pour eux, maintenant, je suis un acteur américain. Ils m’ont adopté», raconte Saïd Taghmaoui. D’un père maçon et une mère de foyer, tous deux immigrés marocains berbères en France, l’enfant terrible de Hollywood a grandi dans la cité de 3000 à Aulnay-sous-Bois. D’une fratrie de neuf enfants dont il est l’avant-dernier, Saïd partage aujourd’hui sa vie entre le Maroc où il possède sa résidence principale depuis bientôt cinq ans et Los Angeles où il a un appartement.
C’est là même où il a obtenu la nationalité américaine. «Au début je travaillais aux États-Unis grâce aux visas - neufs en tout - toujours très pénibles à obtenir. Surtout avec l’angoissante crainte du refus. Ensuite, j’ai eu la green-card puisque j’avais une société là-bas. Puis, quand on passe plus de dix ans à travailler aux États-Unis, on obtient quasi automatiquement la nationalité américaine», explique-t-il. Le New York Times l’a même désigné comme l’acteur français qui tourne le plus aux États-Unis depuis Maurice Chevalier. Aujourd’hui, M6 diffuse la deuxième et dernière saison de «Touch», dans laquelle Saïd Taghmaoui joue le méchant, face à Kiefer Sutherland, héros de «24 heures chrono». L'acteur franco-marocain, naturalisé américain en 2008, s'apprête à présent à jouer dans la troisième saison de Homeland. Si, dans «Touch», il prend les traits de Guillermo Ortiz, un prêtre jésuite, dans «Homeland», cet ex-boxer, passionné de football, sera un soldat. Et il pourrait bien revenir dans plusieurs épisodes ! C’est dire qu’il décroche rôle sur rôle à Hollywood. Mais pour mieux appréhender le secret de cette success-story, il faut remonter le temps. Direction, les années 90.
Précisément lors de la cérémonie des Césars de 1995, Saïd Taghmaoui est nominé pour le meilleur espoir masculin pour le film «La haine», coécrit avec Mathiew Kassovitz. Au final, c’était Guillaume Depardieu qui remporte le prix. Très déçu, l’ex-gamin de la cité 3000 décide alors d’exporter son talent et apprend différentes langues. Trois ans plus tard, c’est le déclic. Il partage l’affiche de «Marrakech Express» avec, tenez-vous bien, Kate Winslet. Là, Saïd Taghmaoui fait une vraie bascule internationale. «En France, à l'époque, on ne me proposait même pas un rôle dans “Navarro”. J'avais envie d'une carrière d'acteur et pas d'être «l'Arabe de service» ou encore «l'éternel délinquant», entre autres stéréotypes. Dans la foulée, j’incarne un soldat irakien pour «Les Rois du désert» aux côtés de George Clooney. À Hollywood, il accepte tous les défis. Et il le fait savoir. «Je n'aurais jamais pu avoir cette carrière si je n'étais pas parti. J'ai travaillé pour tous les studios américains : la Warner Bros., la Paramount, la Fox, etc. Là-bas, c'est une industrie, tu loues tes services au plus offrant !», conclut-il.
