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La polémique sur la mort d'Arafat relancée

À l'inverse de leurs homologues suisses, les experts français écartent la thèse de l'empoisonnement
de l’ancien leader palestinien.

La polémique sur la mort d'Arafat relancée
Yasser Arafat avait été admis, fin octobre 2004, à l'hôpital militaire Percy, près de Paris, après avoir souffert de douleurs abdominales.

Les experts mandatés par la justice française écartent la thèse d'un empoisonnement de Yasser Arafat et privilégient une mort naturelle du leader palestinien, dans leur rapport qui a relancé mardi la polémique autour de ce dossier ultra-sensible.
«En l'état des analyses effectuées et des pièces figurant au dossier, les experts concluent à l'absence d'un empoisonnement au polonium-210 (substance radioactive hautement toxique, ndlr) de M. Arafat», a indiqué mardi soir le Parquet de Nanterre, près de Paris.

Une source proche du dossier a auparavant annoncé que le rapport des experts français «écartait la thèse de l'empoisonnement» et allait «dans le sens d'une mort naturelle». À l'inverse, des experts suisses avaient indiqué, début novembre, qu'ils privilégiaient cette piste. «Combien je suis bouleversée par ces contradictions ! (...) Que faut-il penser ?» a réagi, en début de soirée lors d'une conférence de presse à Paris, Souha Arafat, la veuve du chef historique palestinien, ajoutant n'incriminer «personne» dans le décès de son mari. Les deux équipes suisse et française partent toutefois d'un même constat : il y avait dans le corps de Yasser Arafat du polonium en dose supérieure à la moyenne, a-t-elle expliqué. Pour les Français, la présence d'un gaz radioactif naturel, le radon, dans l'environnement extérieur, expliquerait ces fortes quantités.

Les Suisses, pour leur part, «ont écarté l'influence du radon», a déclaré la veuve, partie civile dans la procédure judiciaire. Son avocat, Pierre-Olivier Sur, a indiqué qu'il demanderait que l'expertise suisse soit versée à la procédure française pour «croiser» les deux versions. «Il faut que les experts arrivent à nous donner une conclusion homogène», a-t-il souligné. Le Parquet de Nanterre précise de son côté que «l'information se poursuit ; les magistrats instructeurs sont dans l'attente du retour d'investigations qu'ils ont ordonnées». Les juges d'instruction chargés de ce dossier avaient alors ordonné l'exhumation de la dépouille du dirigeant, ce qui fut fait en novembre 2012. Une soixantaine d'échantillons avaient été répartis pour analyse entre trois équipes d'enquêteurs suisses, français et russes, chacune effectuant son travail individuellement, sans contact avec les autres. Après la divulgation du rapport suisse, le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait demandé la formation d'une commission d'enquête internationale. Yasser Arafat est mort à l'âge de 75 ans le 11 novembre 2004. Il avait été admis, fin octobre 2004, à l'hôpital militaire Percy, près de Paris, après avoir souffert de douleurs abdominales sans fièvre dans son quartier général de Ramallah, où il vivait confiné depuis décembre 2001, encerclé par l'armée israélienne. Sa veuve Souha n'avait pas demandé d'autopsie. 

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