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Accueil next Michael Hoey et Karen Lunn sur le podium

L’air pollué a une forte incidence sur la santé

Les faits : La pollution de l’air extérieur est cancérigène. Cette révélation alarmante émane du Centre international
de recherche sur le cancer (CIRC), une agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’air pollué a une forte incidence sur la santé

L’air pollué que nous respirons tous les jours véhicule le cancer. On pourrait ainsi résumer l’alerte lancée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Cette agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment publié un communiqué pour y étayer ses arguments. «Concrètement, le CIRC classe désormais la pollution atmosphérique parmi les cancérigènes certains pour les êtres humains», a indiqué son directeur Christopher Wild.

L’air pollué provoque le cancer du poumon

Plus grave, encore, le centre confirme une étroite corrélation entre la pollution atmosphérique et le cancer du poumon. «Les experts ont conclu (…) qu’ils existent des preuves suffisantes pour dire que l’exposition à la pollution de l’air extérieur provoque le cancer du poumon.
Ils ont également noté une association positive avec un risque accru de cancer de la vessie», souligne le communiqué. À titre d’exemple, le CIRC révèle qu’en 2010, 223 000 personnes ont perdu la vie des duites d’un cancer du poumon causé par la pollution atmosphérique. «Nous savons maintenant que la pollution de l’air extérieur n’est pas seulement un risque majeur pour la santé en général, mais aussi une cause environnementale de premier plan des décès par cancer», a affirmé Dr. Kurt Straif, un des spécialistes du centre. Pour l’heure, les recherches n’ont pas encore permis de préciser les couches sociales les plus menacées. Mais si l’on croit le docteur Straif, «les personnes les plus exposées (à l’air pollué) sont les plus vulnérables».

L’industrie et les transports, vecteurs de pollution

Les transports, l’agriculture, l’industrie, la cuisine et le chauffage sont les principales causes de cette pollution. L’industrie rafle la palme du plus grand pollueur, car d’après le CIRC, les niveaux d’exposition à la pollution ont connu une augmentation significative dans les pays à fort taux démographique et qui affiche une croissance industrielle rapide, comme la Chine.
L’Empire du Milieu et les États-Unis émargent dans le lot des mauvais élèves en termes de lutte contre la pollution. Ils provoquent l’ire de la communauté internationale au cours des sommets internationaux sur la réduction de la pollution, en particulier les rejets de gaz à effet de serre.
Ce rapport alarmant devrait, en principe, les dissuader. «Il existe des moyens efficaces pour réduire la pollution de l’air. Ce rapport devrait envoyer un signal fort à la communauté internationale pour prendre des mesures dans les plus brefs délais», espère Christopher Wild.

Outre l’industrie, les transports véhiculent aussi d’importantes quantités de particules polluantes.
Les niveaux de pollution diffèrent selon les catégories de voitures. D’après l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’eau (Ademe) basé en France, 62% des émissions proviennent des voitures particulières, 31% des transports de marchandises, 4% des moyens de transport en commun et 3% des deux roues.
Ces pollutions peuvent affecter le système nerveux, l’appareil digestif, et les globules rouges. De même, l’inhalation de l’ozone peut provoquer des essoufflements, la toux, des crises d’asthme, des nausées, des problèmes respiratoires, l’irritation de la peau, et à long terme, la mort. Pour freiner cette pollution, de nombreux écologistes incitent les gens à recourir à des moyens de transport innovants et plus économes en énergie, à l’image de la voiture hybride qui dispose d’un moteur thermique et électrique, la voiture électrique, le vélo, le covoiturage ou le tramway.

Amas de polluants à Casablanca

Quand nous transposons cette problématique de la pollution atmosphérique au Maroc, nous constatons que le tableau n’est pas très reluisant.
L’air pollué souffle toujours dans certains endroits du Royaume, notamment Casablanca, avec son cortège de conséquences environnementales et sanitaires. La Direction de la météorologie nationale (DMN) avait publié des statistiques sur l’impact de la pollution dans la ville blanche, durant la fourchette 2009-2011.
Le quartier de Ain Sebâa reste la zone la plus polluée, car les populations ont respiré un air de mauvaise qualité durant 60% de l'an 2011, soit presque tout au long de l’année.
Ce qui constitue une hausse par rapport à 2009 (37%), et 2010 (43%). Pour qui connait bien l’endroit, ces statistiques ne devraient guère le surprendre.
En effet, le quartier se trouve dans une zone qui accueille plusieurs unités industrielles, qui n’hésitent pas à déverser des gaz et autres substances polluants.

L’axe Ain Sebâa-Mohammedia accueille 80% des installations industrielles de Casablanca et concentre 70% des rejets d’eaux usées, selon des statistiques de la Lyonnaise des eaux de Casablanca (Lydec). Ain Sebâa est talonné par le quartier des Hôpitaux qui soufre plus de la pollution des moyens de transport.
D’après la DMN, la qualité de l’air est passée de 65% en 2009 à 57% en 2011, en passant par un pic de 85% en 2010. Le centre-ville n’est pas aussi épargné. Les habitants ont respiré un air de bonne qualité durant 30% du temps en 2011 contre 68% en 2010.
Les automobilistes et les grands chantiers du tramway étaient les principaux pollueurs. Cette pollution a été moins ressentie dans les quartiers périphériques où la qualité de l’air a connu une amélioration entre 2009 et 2011, passant de 35% (mauvaise qualité) en 2009 à 24% en 2010, avant de régresser à 19% en 2011. n
Elimane Sembène

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