Avec plus de 4 millions d'habitants, dont une grande partie qui travaille ou se déplace quotidiennement au centre-ville, Casablanca est la plus grande zone d'urbanisation au Maroc. Malgré ces données, les toilettes publiques se comptent sur le bout des doigts dans la ville. Or, en l'absence de toilettes publiques, certains se soulagent n'importe où, ignorant les pancartes ou les inscriptions sur les murs : «interdit d'uriner». Au centre-ville, des toilettes publiques, construites au sous-sol durant le protectorat, ne sont plus utilisées depuis plusieurs années. À côté du rond-point d'Europe, sur le boulevard Mohammed V ou encore sur l'avenue des FAR, ces toilettes publiques étaient, il y a bien des années, aménagées, entretenues et équipées. Mais à force d'être négligées, elles sont devenues l'abri de fortune de quelques sans-abris, ou le vide-ordures des habitants, des commerçants et des passants. Longtemps jeté aux oubliettes, le projet de réaménagement de ces toilettes publiques a été relancé en avril dernier par le Conseil de la ville de Casablanca.
Le maire, Mohammed Sajid, avait donc effectué une visite à l’une de ces toilettes souterraines, afin d’initier le projet de nettoyage des lieux. Il avait déclaré que toutes ces toilettes allaient être nettoyées dans un premier temps, et que par la suite elles seraient réhabilitées et reproduites à l’identique, telles qu’elles étaient auparavant. À terme, des galeries marchandes allaient aussi être installées pour financer l’entretien des toilettes. En effet, les escaliers qui mènent aux toilettes mènent un peu plus bas à d’anciennes galeries. Le Conseil de la ville allait donc exploiter ces galeries pour générer un revenu qui devait aider à entretenir ces toilettes.
Cependant, depuis l’annonce de ce projet, aucune information n’a été donnée sur son avancement. Le projet de réhabilitations des toilettes publiques a été, encore une fois, oublié. Cependant, une source au sein du Conseil de la ville affirme que le projet est toujours à l’ordre du jour. «Le projet a été lancé il y a peu de temps, le budget et la gestion de ces toilettes ne sont par conséquent pas encore précisés», indique cette source. Elle ajoute que le Conseil de la ville est en train de mener plusieurs grands projets à Casablanca, notamment la grande campagne de nettoyage, et que donc chaque chose viendra en son temps. Toutefois, même si le projet de réhabilitation des toilettes publiques souterraines est concrétisé, celles-ci sont toutes concentrées au centre-ville. À Sidi Othmane, à Ben M’sik, à Sidi Bernoussi, ou à Aïn Sebaa, les toilettes publiques sont tout simplement inexistantes. Les quelques toilettes publiques qui attendent d’être rénovées ne sont de toute évidence pas suffisantes pour la ville la plus peuplée du Maroc !
