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Comment faut-il se préparer pendant l'été avant d'entamer l’année du bac ?

Par Omar Benyahya
Docteur en Psychopédagogie et andragogie, Master en psychopathologie, ex-maître assistant au Centre des études ethniques et multiculturelles de Montréal.
Directeur du centre d'accompagnement, d'aide psychologique et de coaching.

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Tout d’abord, parlons un peu du bac. C’est quoi le bac ? C’est une épreuve cognitivo-affective, tout à fait normale faisant parie du parcours scolaire de l’apprenant et qui ne diffère absolument pas des autres épreuves telles les compositions écrites ou orales, les devoirs surveillés et les exposés individuels ou collectifs, effectués, durant l’année scolaire. Cet ensemble d’ingrédients d’apprentissage et d’éducation est un processus d’évaluation formative, sommative et de diagnostic, nécessaire et indispensable dans le parcours scolaire de l’apprenant. Quand les conditions lui sont favorables et qu’il y est préparé convenablement, il y adhère pleinement avec amour, grand plaisir et de bon gré. Ainsi, l’élève intègrera dans sa psychologie d’apprenant, la normalité, la crédibilité, la fiabilité et la faisabilité des examens et les passe ainsi, sous silence sans problème aucun. Mais, ce qui change la donne, et dérange son processus de perception des examens, c’est l’empaquetage et la dimension vertigineuse que les parents, les pairs et les professeurs attribuent au concept «examen et bac». Cette conception trop exagérée, trop étoffée, ventilée maladroitement et stigmatisée, engendre et sécrète dans son élan, la peur de la peur de l’examen.

C’est là où réside le cœur du problème. Un enfant à qui on a toujours répété que le bac c’est une rude besogne et il est pratiquement très difficile d’y parvenir, ne peut que développer le syndrome de Lipatov (la peur d’échouer), ce qui fait naître en lui la psychologie d’expression négative vis-à-vis du bac, l’esprit devient alors magnétisé par une intense peur qui développe une conscience de peur et par-delà la conscience de l’échec. Il faut garder à l’esprit qu’une pensée négative soutenue à dose répétitive est tout de suite captée, enregistrée surtout lorsqu’elle est émise de la part des parents avec un violent désir émotionnel destructeur, a tendance à devenir une partie de son subconscient (qui fonctionne constamment quand on dort ou quand on est éveillé) et qui se transmet en son équivalent physique observable comme c’est le cas des convulsions, la sueur, le fourmillement, le foisonnement, les palpitations, etc.

Tout ce que notre enfant fait entrer en lui par les sens (ce qu’enregistrent nos yeux, nos oreilles, notre sens du toucher, du goût…) est une nourriture essentielle pour l’être humain. Cette nourriture mal transformée agit comme un poison dans l’organisme, pouvant provoquer chez le jeune un phénomène d’indifférence, de démotivation, d’affaiblissement des mécanismes de défense, et l’entraine lentement vers la déviance dans toutes ses formes. Cet état de fait constitue le déterminent qui oriente, aiguillonne et conditionne la manière de gérer et de fonctionner avec l’examen (le bac) chez l’enfant. Il y a également un autre élément qui entre en jeu, c’est le climat organisationnel et pédagogique de la famille qui reste le schéma premier qui se présente à l’enfant et s’en sert comme modèle d’identification, autrement dit, c’est la forme et le processus éducatif engagé pour orienter, former, éduquer, accompagner et développer la personnalité de l’enfant qui reste la partie prenante, responsable de son évolution future.

Ceci, reste une mission périlleuse et sensible dans le sens où cette opération peut former comme elle peut déformer le cours de l’éventail évolutif cognitif, affectif, sensoriel, corporel et social du futur décideur de demain qu’est l’enfant. Mais, en réalité qu’est-ce qui se passe ? On trouve que certains parents, sans le savoir, reproduisent le même schéma reçu de chez leurs parents ou tout simplement ils veulent quelque part réaliser à travers leurs enfants ce qu’ils n’ont pas pu réaliser eux-mêmes, oubliant que nos enfants ont leur propre potentiel et leur patrimoine génétique et psychologique qui leur est propre. Par conséquent, cela peut étioler une dynamique mentale sclérosée et constipée et faire germer chez l’enfant une sorte de culture dite pauvre qui, dans son fondement, a tendance à exagérer et à donner des dimensions hors normes aux phénomènes psychosociaux, aux événements environnementaux de tout ordre et à certaines stations de la vie, par exemple, la naissance, l’adolescence, la vieillesse et la mort.

En effet, ce construit peut affecter son estime de soi sa façon de s’exprimer, sa volonté, son ambition, son endurance en termes de désir, de persévérance de prise de décision, d’autosuggestion. Il est, par conséquent, essentiel que les parents s’appliquent dans leur relationnel de tous les jours pour ne leur présenter que des schémas qui contribuent positivement au développement de leurs personnalités et non le contraire (l’effritement et le blocage de leur processus psychologique d’épanouissement), car ce qui se produit, comme l’a souligné C. Rogers, tout ce qui remonte à la façade n’est rien d’autre que ce que nous avons reçu quand on était petit. Alors, si l’on désire contribuer à la réussite de nos enfants, on est appelé à être ouvert, flexible et surtout comme le répétait Adler apprendre à écouter par les oreilles de notre enfant, voir avec ses yeux, sentir avec son cœur. Il faut toujours revoir notre façon de faire avec nos enfants (notre verbatim, nos gestes, notre approche d’accompagnement si vraiment on souhaite les aider à réussir et à exceller dans leurs parcours scolaires. Également, il est légitime, de prendre à chaque fois le virage du succès, quand cela s’impose, surtout pour remettre les pendules à l’heure en éducation et en formation.

Tout passe par le canal affectif par où peuvent être favorisés la prise de conscience, le pouvoir décisionnel, la planification, l’organisation, le désir de bien faire, l’esprit d’harmonie et de coopération, la maîtrise de soi, la confiance en soi, le développement de l’estime de soi, la foi, la persévérance, etc. Ce substratum nous permet par la même d’y faire passer tous les autres messages. Tout se joue depuis la petite enfance. Si la famille est capable de donner les premiers ingrédients et composants de la structure de la personnalité. Surtout, faire apprendre à notre enfant, à partir de notre façon d'agir au quotidien, l’amour de la lecture et de l’écriture, la ponctualité, la curiosité intellectuelle, la prise de parole et tout ce qui en découle. Ce sont là des éléments dynamiques qui motivent, encouragent l’enfant à s’engager pleinement et avec amour dans le processus d’apprentissage. Les vacances d’été sont en quelque sorte le prolongement logique de l’école, dans le sens où une remise en question et une auto-évaluation s’imposent pour se situer dans le paradigme scolaire et chercher des palliatifs s’il le faut. C’est le moment propice pour que les membres de la famille puissent voyager ensemble, se rapprocher davantage discuter, sur un ensemble de points, qui par manque de temps et de disponibilité n’a pu se faire à temps. 

Les vacances dans la logique des parents devraient être déjà planifiées pendant l’année scolaire c’est ce qui, en principe, se passe chez une famille organisée. Elle va par conséquent élaborer un planning familial qui incèrera la période de relâchement et de divertissement des enfants, la période de remise à niveau et de perfectionnement et de préparation des programmes de l’année à venir. Si nous avons pu donner auparavant à nos enfants les outils psychopédagogiques et méthodologiques et que l’école a pu étoffer et développer, il est par conséquent normal que l’enfant se prenne en charge dans son programme de relaxation et de travail académique. Mais en tout état, les vacances doivent être conçues aussi comme une occasion de remise en question dans un cadre de dynamique de groupe et de thérapie familiale pour revoir ce qui n’a pas marché, ce qu’il faut changer et ce qu’il faut améliorer, et ce avec l’appui des parents. C’est là, une façon de consolider et de cimenter les liens entre les membres de la famille. L’enfant se voit être conscientisé et sensibilisé sur le travail à faire. Pour un grand nombre d’élèves, les vacances restent l’ultime moment pour combler les lacunes cognitives, comportementales, psychologiques et autres, avec la participation des pairs et/ou de l’adulte.

Certains élèves vont jusqu’à profiter des vacances pour feuilleter le programme scolaire qui les attend au tournant, pour se familiariser et se conditionner au rythme affectivo cognitif des cours. D’autres vont remodeler leurs mécanismes linguistiques de base. Bref, à mon sens les vacances sont l’occasion de joindre l’utile à l’agréable, essayer de se faire plaisir et de laisser libre cours à notre imagination, en s’inscrivant dans une logique de ce qui est possible et de ce qui ne l’est pas, en tenant en ligne de compte, la réalité socioéconomique de la famille. Quand la famille ressent le besoin et la nécessité de faire appel à un coach scolaire, elle n’a pas à hésiter de le faire. Il est essentiel de rappeler que quelle que soit la nature de la problématique relevée chez notre enfant, un retour vers soi s’impose et de s’interpeler quelle est ma part de responsabilité dans cet état de fait et il faut cesser d‘incriminer l’enfant et l’école, c’est un travail de tout un chacun et il faut se concentrer sur le problème, cerner ses éléments constitutifs et par suite trouver des solutions et en choisir la bonne et la meilleure.

Comment préparer le bac ? Quelle méthode utiliser ?

L’étudiant est censé surtout arriver à ce niveau d’études après avoir intégré une démarche de travail véhiculée par la méthodologie et les principes élémentaires de base de la psychopédagogie qu’il a récoltés à la maison et à l’école et à partir de ses efforts personnels et ses différents apprentissages.
C’est un travail qui commence depuis le petit âge, et ce à partir des apprentissages corporels, affectifs, comportementaux, émotionnels et interrelationnels et tout ce qui en découle qu’offre la famille à l’enfant.
Cette méthode de faire est puisée en premier lieu de chez la famille qui donne en principe l’exemple à suivre, car l’enfant en ce moment, de toute façon, commence à construire sa personnalité comme un oiseau qui construit petit à petit son nid et il ne faut pas faire le contraire en cillant à petits coups la personne de l’enfant, la négligence le désintérêt, le mépris, le laisser-aller l’incrimination, la délation l’accusation à tort, le dédain, etc. Ce package vexatoire ne fera que semer des embuches dans le parcours scolaire et le mettra dans une position d’agressivité et de troubles comportementaux. Un bon chef de famille doit être capable d’avoir les accordeurs suivants :

• Personnalité irréprochable, car celui qui est négligé et mal soigné ne peut pas devenir un bon chef écouté et respecté.
• Maîtrise de soi, car celui qui n’arrive pas à se maîtriser ne peut pas maîtriser autrui.
• Coopération et cohésion pour convaincre et non vaincre qui est source de conflits.
• Sympathie et empathie pour établir des liens de sympathie, de compréhension et de communication constructive.
• Courage inébranlable qui est fondé sur la connaissance de soi de ses limites et de sa tâche
• Fermeté de décision, celui qui change constamment de décision montre son manque d’assurance et par conséquent ne peut inspirer confiance.
• Sens de la justice, on ne peut nullement exiger le respect si on est incapable d’avoir le sens de l’honnêteté et de la justice.
• Désir d’améliorer la personnalité et une preuve de flexibilité et d’ouverture.
• Ponctualité et gestion du temps sont une preuve éclatante de l’esprit de responsabilité et de respect de l’autre.
C’est de cet ensemble d’enseignements que se dessinent les prémisses de la méthodologie des savoir-faire et être de la vie en général et de travail en particulier. L’apprenant qui a la chance d’évoluer dans ce contexte a déjà cultivé en lui l’amour du travail et la prédisposition à vouloir réussir par excellence.
La préparation des examens se produit donc à travers un programme de travail élaboré depuis le début de l’année, en répartissant, un emploi sur mesure établi en fonction de notre horloge biologique constituée depuis le petit âge, et ce à travers un timing réservé aux moments (le manger, le repos, le jeu, la révision. C’est un début de méthode de gestion du temps qui engendrera son équivalent en termes de gestion de temps de travail.

– Chaque jour en retournant chez soi, l’élève doit revoir les matières de la journée, car les explications reçues en classe sont fraîchement présentes à l’esprit, ce qu’il faut c’est les faire ressortir et les mettre sous forme de résumé, sur une fiche technique selon le plan du cours préétabli. Ceci se fait pour chaque matière et tous les jours. Le dimanche sera réservé, enfin une partie de la journée, pour revoir toutes les matières de la semaine. Ce dispatching psycho éducationnel est fait en fonction des moments de prédisposition de l’élève à travailler, car ce qui compte ce n’est pas le temps passé en révision, mais c’est ce qu’on fait pendant ce temps. Il se trouve que parfois l’enfant peut passer des heures devant ses manuels sans pour autant tout assimiler. Parfois, il peut passer peu de temps, mais peu tout assimiler, car c’était pour lui, le moment propice et idéal.
Le travail par groupe est conseillé par un grand nombre de psychopédagogues, car cela stimule et encourage à faire beaucoup plus que ce qu’on peut faire individuellement, surtout quand le groupe est homogène et dépourvu de toute tension.

La famille est tenue dans son relationnel de tous les jours de travailler positivement l’estime de soi de son enfant et de manière significative et de manifester un intérêt stimulateur marquant pour l’étude, l’éducation, la formation la réussite et l’excellence. Tout passe par le mot, puisqu’il détient un pouvoir magique, rénovateur, stimulateur et «relookateur» surtout quand on en fait bon usage. Il faut se demander toujours et chaque jour «est-ce que ma façon de voir, de parler, de me comporter avec mon enfant est bonne ou non ?» c’est très important, puisque c’est à partir de cela, qu’il érige le processus de son estime de soi, comment il se voit et comment il se perçoit à travers la perception que font les autres de lui. Pour Adler, cet état constitue le portail psychodynamique où tout se métamorphose pour «phagocytoser» ou pour épanouir et développer la personnalité de l’enfant. Aider l’enfant à identifier ses lacunes et ses difficultés scolaires sans l’en vouloir puisqu’il est en période d’apprentissage et mettre présent à l’esprit que c’est un enfant ce n’est pas un adulte. Donc, s’imposer un régime éducatif lors de notre accompagnement cognitif et affectif, basé sur la patience, la répétition, l’expression du visage porteuse de joie, d’amour et de compassion. Un jour, un étudiant m’a rapporté que son père était tout le temps prêt à l’aider, pour faire ses exercices, pour l’enfant c’était l’«enfer,» puisqu’il se concentrait beaucoup plus sur la réaction du père et de l’éclatement de sa colère que sur le cours. Il avait peur de mettre son père en colère. Donc, cela ne pouvait pas marcher, le père est appelé à changer son comportement de la réaction d’échec à la réaction de succès.

Il est certain, que pendant les examens la pression monte chez l’apprenant donc la faire baisser passe par le changement du comportement de la famille, à tenir en ligne de compte que leur enfant passe d’un état psychologique dit normal à un autre état où la peur, l’inquiétude, l’angoisse peuvent y être mêlées, ce qui fait place au stress.
Cela passe également au niveau de l’alimentation, il faut manger régulièrement des aliments riches en sucre, car le cerveau consomme à lui seul le quart de tout le sucre de l’organisme. Éviter les aliments conservés, car ils peuvent provoquer des allergies et aussi les aliments lourds difficiles à digérer et qui ont tendance à relâcher le corps et à le faire sombrer dans la somnolence et la baisse de vigilance. Prendre des repas légers fréquents pour veiller à ce que l’organisme soit bien entretenu en consommant les fruits, les boissons sucrées, les gâteaux, les chocolats, les céréales grillées, un verre de jus de tomates, des carottes, des pommes, des raisins et boire beaucoup d’eau. À éviter les excitants du genre thé et café, certains films froissant l’émotionnel de l’enfant, car pendant cette période l’enfant devient très sensible et très susceptible.

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