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Accueil next L'humain au centre de l'action future

Une histoire d’«amour et de colère»

• Les faits «Amour et colère», le dernier téléfilm du réalisateur marocain Abdeslam Kelaï, produit par 2M, a été projeté en avant-première jeudi dernier à l’hôtel Royal Mansour de Casablanca en présence de l’équipe du film, des critiques de cinéma et de la presse. L’opus, réalisé a été également diffusé, hier, sur la chaîne de 2M à 22 h 30.
• Décryptage «Amour et colère», tourné à Larache, ville natale du réalisateur, raconte l’histoire de deux frères jumeaux, unis par l’amour et la fraternité, mais dont la vision et le parcours de vie sont totalement distincts. Le premier, Youssef, est un militant de gauche, qui tombe amoureux d'une jolie femme, Houda. Leur histoire d’amour s’achève tôt après l’incarcération de celui-ci. Houda, enceinte, se voit chassée de son foyer familial. Le second, Youness, marin, décide de l'épouser pour la sauver de ce triste sort. Commencent alors des bouleversements, des rebondissements et une série de mésaventures

Une histoire d’«amour et de colère»
Abdeslam Kelaï a réussi l'exploit de tourner le téléfilm en trois mois.

«Amour et colère» est le titre du téléfilm du réalisateur Abdeslam Kelaï qui rassemble une poignée d’acteurs : Said Bey, Omar Lotfi, Souad Saber, Chaïmaa Benâacha, Amine Ennaji, entre autres.
Le film relate l’histoire de deux frères jumeaux Youness (Said Bey) et Youssef (Omar Lotfi) étudiants. Après le décès de leur père marin, Lalla Zahra, désormais veuve, se voit obligée de travailler pour assurer les besoins de ses deux enfants. Face à cette situation, Youness décide d’abandonner ses études pour prendre en charge sa famille et devient marin, comme le fut son père. Il rêve de devenir aussi l’homme le plus fort du port de Larache, la ville où il vit avec sa famille. Son frère, lui, poursuit ses études et témoigne d’un parcours universitaire sans faute. Au fil du temps, il s’imprègne de la pensée de gauche, très répandu au milieu des années 80, et devient dès lors un fervent militant.

Entre temps, il rencontre la belle Houda et entame avec elle une histoire d’amour qui va vite prendre fin suite à l’arrestation de Younes.
Ce dernier purge une peine de vingt ans de prison ferme. Houda se trouve dans de très mauvais draps : enceinte et chassée du foyer familial. Dans ces circonstances hasardeuses, Younes décide de se marier à Houda pour l’épargner du déshonneur. Mais celle-ci décide de se débarrasser du bébé. Chose qui va mettre fin à leur mariage. D’où le choix du titre de ce film : «Amour et colère». «Le film relate les deux sentiments. Il y a autant d’amour et de tolérance dans le film que de haine, de colère et de violence», explique Abdeslam Kelaï, réalisateur et co-scénariste du film.

L’histoire s’inspire du milieu sociopolitique du Maroc des années 80 et 90 avec un goût nostalgique et poétique prononcé. Cela ne veut pas dire qu'il s'agit de s'éloigner de l’engagement du cinéma réaliste, un genre cher à Abdeslam Kelaï, depuis le départ, mais de définir une approche adaptée à chacune de ces réalités. C’est un désir dont le film veut se faire le complice attentif. «J'avais beaucoup d’amis à Larache, qui, militants jusqu’aux chevilles, défendent les principes dans la pensée gauchiste et se trouvent en fin de compte derrière les barreaux. Et je connaissais aussi des marins et des pêcheurs et leur mode de vie, voire de pensée». En effet, «Amour et colère», aborde plusieurs thèmes à la fois : la fraternité, la solidarité, l’amour, la haine, la violence, les rapports humains, la notion de la famille, entre autres.

Côtés esthétique et technique, ce drame social d’une heure et demi est un de ces films qui derrière une apparente austérité brillent et éblouissent. Avec de belles images, un bon casting et un scénario ancré dans la culture populaire, le téléfilm a réussi son pari de refléter la réalité sociopolitique du Maroc des «années de plomb». Son réalisateur, lui, ne se perd pas dans des considérations inutiles, mais va droit au but. «La plupart des acteurs ont déjà joué avec moi, dans mes précédents films. Nous avons tourné dans une ambiance bon enfant même si le deadline fixé par la chaîne de télévision, productrice du film, ne nous a pas été favorable.

En raison du cahier des charges de celle-ci, nous n’étions informés qu’en fin du mois de mars. Et nous avons pu, au bout de trois mois chrono, réaliser ce travail. C’est grâce aussi à l’esprit de coopération chez toute l’équipe du film», se rappelle Abdeslam Kelaï. Côté langage, le téléfilm privilégie le dialecte marocain.
En témoignent les dialogues qui restent une des clés de succès de ce téléfilm et font toute sa force.

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