Le tourisme, l’un des moteurs clés de l’économie nationale, ne carburerait plus comme avant. Du moins l’année dernière. La contribution du tourisme au produit intérieur brut (PIB) est, en effet, en ralentissement, quoique léger, sous l’effet d’une conjoncture mondiale difficile dans les principaux marchés traditionnels émetteurs de touristes à destination du Maroc. C’est ce qu’a fait ressortir l’arrêté des comptes du tourisme pour l’année 2012, qui vient d’être publié par le Haut Commissariat au Plan (HCP), faisant état d'évolutions moins importantes comparativement à l’année 2011.
Ainsi, le PIB du tourisme s’est établi à 57 milliards de dirhams en 2012, en légère augmentation (0,5%) par rapport à 2011. Ce qui a affecté la contribution du secteur au PIB, qui passe de 7,1% en 2011 à 6,9% l'année suivante.
De même, l'activité touristique a dégagé une valeur ajoutée en quasi-stagnation (-0,1%) pour atteindre 46,6 milliards de dirhams.
Ce creux de la vague par lequel est passé le secteur l'année
dernière s’est également répercuté sur les impôts nets de subventions sur les produits touristiques. Ceux-ci n’ont progressé que de 3,6%, contre 4,8% une année plus tôt. Et c’est notamment le tourisme récepteur, touristes non résidents étrangers et MRE en visite au Maroc, qui a tiré vers le bas les clignotants du secteur.
En effet, la consommation intérieure du tourisme récepteur s'est tassée, avec un rythme de progression qui tombe à 1,1% en 2012 pour 69,5 milliards de dirhams, après 4,5% l'année précédente.
Pour la consommation du tourisme interne et émetteur, elle a certes évolué moins vite au cours de l’année passée, mais elle maintient un niveau de progression appréciable. Elle a ainsi enregistré une hausse de 7,9%, se situant à 28,1 milliards de dirhams
contre une hausse de 9,2% en 2011. Il est à préciser que le HCP signifie par «tourisme interne et émetteur» les touristes résidents séjournant au Maroc en dehors de leur environnement habituel et des touristes qui partent en voyage en dehors du Royaume pour qui les dépenses touristiques prises en compte sont celles réalisées au Maroc. De ce fait, au total, la consommation intérieure du tourisme marque une augmentation en valeur de 3% au lieu de 5,7% en 2011, passant de 94,8 à 97,7 milliards de dirhams.
Dans cette consommation, le tourisme récepteur a donc perdu des parts au profit du tourisme interne et émetteur.
La part du premier est ainsi passée de 72,5 à 71,2% sur la période et celle du tourisme interne et émetteur de 27,5 à 28,8%.
Par ailleurs, l’activité touristique est en train de reprendre, comme le font ressortir les dernières statistiques de l’Observatoire du tourisme (voir encadré). Ce qui devrait permettre au secteur de se ressaisir et de tendre vers les objectifs ambitieux fixés par la Vision 2020.
Il est à rappeler que celle-ci vise à doubler, à cet horizon, le nombre de touristes aux frontières, dont environ trois quarts étrangers, à travers des gains de parts de marché sur les principaux marchés mondiaux et une conquête des marchés émergents les plus attractifs.
Elle vise aussi à tripler le volume des voyages domestiques.
La réalisation de ces objectifs est censée consolider la place du tourisme comme deuxième secteur économique du pays : d’ici 2020, plus de 470 000 emplois directs devraient être créés, les recettes touristiques plus que doubler et le PIB touristique s’accroître de 2 points.