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Il déblaye tous les papiers qu’il avait sur son bureau et choisit de les classer d’une manière chronologique pour leur donner un sens dans le temps et l’espace. «Au départ, j’ai eu l’impression qu’il n’y avait pas de lien entre les différents sujets que j’avais devant moi. Mais, après avoir relu tous les papiers, je me suis convaincu qu’il y a un fil conducteur entre eux et que ce serait intéressant de les faire paraître une seconde fois, comme une vision unifiée sur la question d’avoir un théâtre au Maroc, au niveau de notre ambition ou un théâtre de notre ambition», souligne Abdelouahed Ouzri, docteur dans les arts de la représentation.
Pour arriver à cette constatation, ou plutôt interrogation, le dramaturge Ouzri a fait une étude où il a relaté tout l’historique du théâtre au Maroc, depuis les premières prémices dans les années 20, suivies de son élan professionnel avec l’indépendance du Maroc, puis son vrai lancement au début des années 70. «Quand j’ai commencé à travailler dans le cadre du théâtre, estimant contribuer à son épanouissement, j’ai constaté que nous aurions pu avoir un théâtre plus florissant.
Il a fallu juste avoir toutes les composantes d’un vrai théâtre, notamment des salles de représentation nationales, régionales… avec des programmes annuels, constituant en même temps un creuset pour la créativité théâtrale, puis des écoles spécialisées, des troupes théâtrales étatiques ou indépendantes, et bien sûr des lois régissant le théâtre comme profession, ainsi que tous les métiers qui lui sont relatifs, sans oublier les mécanismes pour soutenir la production et la promotion des pièces théâtrales», précise Ouzri qui n’a pas manqué d’ajouter que toutes ces doléances ont pris du temps pour que certaines voient le jour. «Ce n’était pas aussi simple que cela. Car, il a fallu mener des batailles acharnées pour que nos hommes et femmes de théâtre puissent avoir aujourd’hui leur statut, leur carte professionnelle, leur assurance maladie…
Ce qui nous pousse à dire que notre théâtre va vers une structuration et un exercice conscient et perfectionné».
Dans ce même contexte, nous pouvons dire que cet ouvrage de Abdelouahed Ouzri fait état de plusieurs problématiques principales du théâtre comme étant une plateforme de créativité, et nous fait part de témoignages de grands créateurs considérés comme les piliers du théâtre marocain. Mais, avant d’en citer quelques-uns, Ouzri a préféré commencer avec une lecture sur le livre du metteur en scène, acteur, réalisateur et écrivain britannique, Peter Brook, «Les voies de la création théâtrale» qui relate toute une profonde étude de son parcours artistique aussi riche et intéressant pour tout homme et femme de théâtre.
Une belle synthèse à laquelle se sont ajoutés d’autres papiers ou, si on peut dire, des points de vue sur des personnalités ou troupes théâtrales qui ont marqué l'art dramatique marocain tels Tayeb Seddik, Abdelhak Zerouali, Touria Jebrane, Abdellah Chaqroun, Mohamed Bahjaji… et dont le passage restera gravé dans les annales de nos planches.
