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Vers une troisième Intifada ?

Les heurts généralisés entre des Palestiniens et l’armée d’occupation israélienne, déclenchés après le meurtre d’un jeune Palestinien, aboutiront-ils à une troisième Intifada ? C’est la question que se posent plusieurs observateurs. La crainte est réelle pour certains d’entre eux. Les conditions ne sont pas réunies pour d’autres.

Vers une troisième Intifada ?
Meurtres de trois israéliens, puis vengeance sur un jeune Palestinien... La région s'embrase, faisant craindre une nouvelle Intifada.

Les salves de roquettes de Gaza suivies de raids israéliens et les affrontements sporadiques en Cisjordanie font craindre des violences généralisées en Israël et dans les Territoires palestiniens, après les meurtres de trois sionistes et d'un adolescent palestinien. Au total, 18 projectiles ont été lancés en direction d'Israël depuis mercredi minuit de Gaza, contrôlée par le mouvement palestinien Hamas, dont deux interceptés par le système de défense antimissile a précisé un communiqué militaire cité par l’AFP. Onze Palestiniens ont été blessés dans 15 frappes de l'aviation israélienne lancées sur Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi, selon des sources palestiniennes. À Al Qods-Est, les violences se sont poursuivies jusqu'à l'aube jeudi dans le quartier de Chouafat, où Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, a été enlevé et torturé avant d'être assassiné par des colons mardi soir, selon la police. Les heurts dans ce quartier résidentiel avaient fait mercredi 65 blessés, dont 18 par balles réelles selon le Croissant-Rouge.

Quelques heures après son enlèvement, le corps de l'adolescent palestinien «portant des marques de violences» avait été découvert près d'une forêt dans la partie ouest d'Al Qods. Plusieurs heurts ont eu lieu en Cisjordanie occupée, notamment à Qalandiya (près de Ramallah), Beit Fajjar et Bethléem (sud de la Cisjordanie).

L’envoyé spécial d’un hebdomadaire français à Al Qods rapporte pour sa part que «l'atmosphère est délétère. Mardi, pendant que se déroulaient dans le recueillement et la tristesse, à Modi'in, à l'est de Tel-Aviv, les obsèques des trois sionistes près d'Al Khalil à Al Qods-Ouest, des centaines de sympathisants d'extrême droite manifestaient en scandant des slogans anti-arabes. Ils ont affronté la police qui a réussi à empêcher le lynchage d'une dizaine de passants palestiniens. La chasse au faciès s'est déroulée dans les rues, dans le tram, dans des autobus et même dans des restaurants où des employés arabes ont été agressés». Un total de 232 personnes y ont été blessées dans les violences ces dernières 24 heures, a précisé le Croissant-Rouge palestinien. Six ont été atteintes par des tirs à balles réelles, selon la même source.

Les conditions ne sont pas réunies

Ces violences augurent-elles une flambée généralisée de violences qui ne manqueront pas de rappeler les deux Intifadas ? La première, appelée également guerre des pierres, a débuté le 9 décembre 1987, alors que la deuxième a commencé le 28 septembre 2000, jour de la visite d'Ariel Sharon sur l'Esplanade des Mosquées. Le journaliste de «lepoint.fr», rappelle que malgré les appels au calme aussi bien du côté palestinien qu’israélien, les propos du rabbin Noam Perel, secrétaire général du mouvement de jeunesse religieux, «pour que les trois jeunes sionistes soient vengés..., que cette honte soit payée avec le sang de l'ennemi, pas avec nos larmes». Interrogé par le quotidien «Le Monde» sur une possible troisième Intifada, Abaher Al-Sakka, sociologue à l'Université de Birzeit, à Ramallah, en Cisjordanie, répond que les conditions ne sont pas réunies parce que «les forces de l'Autorité palestinienne maintiennent une distance entre la population palestinienne et les forces israéliennes, des divisions internes palestiniennes et du manque d'unité nationale et parce qu'il n'y a pas de projet porteur, pas de leader ni d'alternative au Fatah et au Hamas». Pour d’autres analystes, cités par l’AFP, la marge de manœuvre de Benjamin Netanyahu a été considérablement réduite par le meurtre du jeune Palestinien d’Al Qods-Est occupée et ne peut, par conséquent, mener des opérations d’envergure. «Je ne pense pas que les Israéliens vont entamer une troisième guerre. (…) Israël ne veut pas l'effondrement de l'Autorité palestinienne. De son côté, le Hamas, en position de faiblesse, n'a pas non plus intérêt à ce que la situation s'embrase», conclut le sociologue palestinien.

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