La sauce semble bien prendre pour Tajini. L’entreprise créée en 2007 à Rabat met le cap sur de nouveaux marchés étrangers. «Après la France, la Belgique, l’Espagne, la Chine, les États-Unis et le Canada, nous sommes en train de pénétrer de nouveaux marchés, notamment la Russie, l’Amérique du Sud, l’Asie mais également des pays africains comme le Niger», déclare au «Matin Eco» Jamil Benhassain, directeur général de cette entreprise spécialisée dans les plats cuisinés et les sauces typiquement marocaines. D’ailleurs, avant même de s’attaquer au marché local, Tajini a commencé par l’étranger.
Aujourd’hui, ses produits sont également commercialisés dans le réseau Label Vie (Carrefour) avec qui il est lié par un contrat de partenariat.
Le choix de l’étranger ne relève ni de la quête du marché des MRE, ni même celui du Halal : «nos produits sont destinés aux consommateurs désireux de découvrir la cuisine marocaine tout simplement», assure Benhassain. Pour lui, il faut aller partout, à condition d’innover et de trouver le bon partenaire. «Le savoir-faire culinaire marocain n’est pas suffisamment exploité. La cuisine du pays est pourtant bien appréciée à l’étranger. Si par exemple le couscous est le 2e plat préféré des Français, les plus gros producteurs de couscous (rayon frais et surgelés) sont des boites françaises. Quand vous êtes en balade dans n’importe quel pays européen, vous avez plusieurs restaurants italiens contre un ou deux marocains. La cuisine marocaine est à marketer», insiste Benhassain.
Des contraintes que le patron de Tajini a transformées en opportunités, lui qui a déjà réussi à gagner la confiance d’un distributeur à Moscou suite à une récente manifestation de Maroc Export en Russie (Festival du Maroc à Moscou). «C’est un marché qui a beaucoup bougé ces dernières années, les Russes sont très curieux, ce sont de bons acheteurs et consomment beaucoup, on a donc décidé de lancer le défi». Et pour se renforcer sur le marché international, l’entreprise prévoit de se porter candidate pour l’édition 2015 des contrats de croissance à l’export. Pour être éligible à ce programme gouvernemental, il faut justifier d’une hausse du chiffre d’affaires à l’export de 15%. Tajini est donc déjà à ce niveau sinon plus. Son patron se refusant à dévoiler des chiffres. Rappelons qu’en 2012, la société rbatie a accueilli dans son tour de table les fonds d’investissement Nebétou Fund et Dayam. Une opération qui lui a permis de monter son usine pour un coût global de 10 millions de dirhams.
