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Crainte de fraudes et de débordements

C’est aujourd’hui jeudi 17 avril que les électeurs algériens sont appelés à se rendre aux urnes pour départager les six candidats en lice pour la présidence de la république. Le Président candidat, Abdelaziz Bouteflika, 77 ans dont 15 au pouvoir et même diminué physiquement suite à un accident vasculaire cérébral, est donné favori alors que son principal rival, Ali Benflis, ancien chef du gouvernement, affirme que la fraude a commencé avant même le début de cette élection. Des manifestations ont été organisées pour appeler au boycott alors que le mouvement «Barakat» dit qu’il ne reconnaîtra aucun président issu de ce scrutin.

Crainte de fraudes et de débordements
Manifestations organisées dans différentes villes algériennes pour appeler au boycott du quatrième mandat de M. Bouteflika. Ph. DR

Combien des vingt-trois millions d’Algériens se rendront aujourd’hui aux urnes pour élire leur futur président ? Le taux d’abstention lors de ce scrutin «dont le résultat est connu d’avance» selon plusieurs journaux de la presse locale, demeure la plus grande inconnue. Cité par «Algérie Presse Service» (APS), l’agence officielle, le candidat à sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika, estimait mardi dernier que : «l'abstention sans motifs valables dénote une propension délibérée à vouloir demeurer en marge de la nation». Le jour même de cet appel au vote, Ali Benflis, qualifié du plus sérieux rival de M. Bouteflika, a estimé quant à lui que la fraude a commencé avec le lancement des signatures exigées pour valider une candidature : «Le président candidat, nous dit-on, en a fourni 4 millions, réunies en quarante-huit heures…

C'est impossible. On a pris les listes d'état civil des communes et on s'est mis à les reproduire à l'insu des intéressés. Si cela se trouve, il se pourrait même que j'y figure ! Des élèves sont revenus chez eux avec des formulaires d'inscription. On a même instrumentalisé l'école» a-t-il confié dans un entretien accordé au quotidien français «Le Monde» dans son édition du 15 avril. Malade, l’actuel Président n’a pas animé le moindre meeting lors de sa campagne électorale laissant le soin à ces ministres de le faire à sa place.

Comportements peu démocratiques

Recevant samedi dernier à Alger, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, Abdelaziz Bouteflika, qui aspire à un quatrième mandat, avait dénoncé la violence et les comportements «peu démocratiques» pendant la campagne électorale : «Qu'un candidat vienne menacer les walis et les autorités de faire attention à nos familles et à nos enfants en cas de fraude, cela veut dire quoi ? C’est du terrorisme à travers la télévision», ajoute encore le Président sortant.

Dans les colonnes du «Monde», Ali Benflis, ancien chef du gouvernement, ancien secrétaire du FLN et ex-directeur de campagne électorale de son actuel rival, a rétorqué : «Dois-je rappeler au Président candidat que ces élections sont une question algéro-algérienne ? Je suis profondément gêné d'entendre un Président candidat fatigué, mal informé, s'exprimer de la sorte devant un ministre d'un pays voisin et ami». Ces échanges verbaux, par médias interposés, illustrent le caractère électrique de cette élection «qui font craindre des débordements», rapportent plusieurs titres de la presse locale.

Le quotidien francophone «El Watan» a écrit dans son édition d’hier que le président du Mouvement social pour la paix (parti islamiste qui s’est retiré du gouvernement après avoir fait partie de l’alliance présidentielle sous Bouteflika et qui appelle au boycott) a affirmé que : «Si l’élection est libre, il sera impossible à Bouteflika de gagner. Mais elle sera truquée et le Président sera élu pour un quatrième mandat». Afin d’appeler au boycott «des milliers de personnes – environ 8 000, selon des observateurs – ont pris part, ce mardi 15 avril, à la marche organisée à Tizi Ouzou par le Rassemblement culturel et démocratique pour appeler au boycott des élections présidentielles du 17 avril», peut-on lire sur le site électronique tsa-algerie.com. Des manifestations similaires ont également eu lieu à Bejaia et à Bouira (deux villes de Kabylie).

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