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Découverte d’un crâne d’hominidé âgé de près de 11.000 ans

Une équipe de chercheurs a fait une découverte exceptionnelle, la première du genre au Maroc :
un crâne d’hominidé âgé de près de 11.000 ans.

Découverte d’un crâne d’hominidé âgé de près de 11.000 ans
Depuis 1955, les fouilles archéologiques à Casablanca ont permi de faire des découvertes fort interessantes pour la communauté scientifique.

Le patrimoine préhistorique de la métropole s’est enrichi par la découverte, pour la première fois, d’un crâne entièrement conservé dans un chantier de construction de la ligne à grande vitesse (LGV) près du port de la ville. Cette découverte exceptionnelle a été faite par une équipe de chercheurs du département de géologie de la Faculté des sciences de Aïn Chock de Casablanca, en collaboration avec le Service de la médecine légale et l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine. Les premières investigations ont permis d’identifier ce fossile et de l’attribuer à une lignée d’hominidé très proche de la famille des ibéromaurusiens, ayant peuplé le Maroc il y a 10 à 11.000 ans. L'étude de son anatomie a permis de le rapprocher, d’une part, de l’homme de Tafouralt, dans la région orientale marocaine, et, d’autre part, de l’homme méchtoïde de Beni Segoual (Afalou, Bou-Rhummel et Tamar-hat) découvert en Algérie, qui est d’ailleurs considérée comme le lieu classique des ibéromaurusiens.

Ce n’est pas la première fois que des chercheurs font une découverte aussi importante à Casablanca. Dès le début du siècle dernier, les recherches ont permis d'identifier et de repérer de nombreux sites préhistoriques et paléontologiques exceptionnels. Ainsi, entre 1955 et 2013, des restes d’ossements de mandibules, de fémurs ou encore de dents ont été découverts et révélés au public dans les différentes carrières de Casablanca. En ce sens, en 2013, un fossile humain de première importance, en l'occurrence une diaphyse de fémur rapportée à Homo Rhodesiensis, a été identifié dans la grotte à hominidés de la carrière Thomas I.

L’âge du fossile, d’après les nombreuses datations radiométriques et études géologiques effectuées sur le site, est estimé à plus de 500.000 ans. Ce fossile «Thomas I» est l'un des très rares fémurs humains découverts sur le continent africain pour tout le Pléistocène moyen (de -780.000 à -125.000 ans) et peut être comparé à un autre fossile marocain provenant d'Aïn Maarouf (province d’El Hajeb). Ces restes renseignent sur la taille, la robustesse et la locomotion de nos lointains prédécesseurs. Ce niveau avait déjà livré plusieurs restes humains : une hémi-mandibule en 1969, des restes dentaires (prémolaires et incisives) entre 1994 et 2006, une mandibule complète en 2008 et, en 2009, un fragment de mandibule d’enfant et quelques autres fragments crâniens. Aujourd’hui, la carrière Thomas I est un gisement incontournable pour la connaissance des premiers peuplements d’Afrique du Nord-Ouest. La communauté scientifique et les responsables doivent se mobiliser pour assurer la protection de ce site renfermant des vestiges civilisationnels inestimables.

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