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L’abattage, le maillon faible de la filière

Moins de 10% du poulet qui arrive sur le marché et donc dans nos assiettes est conforme aux règles de traçabilité. Selon les professionnels, la non-activation de la loi 49-99 continue de pénaliser l’abattage industriel. Beaucoup de réalisations en amont de la filière avicole, mais l’aval ne suit pas.

L’abattage, le maillon faible de la filière
Seulement 35.000 tonnes de poulet de chair empruntent les abattoirs industriels.b PH. DR

Trop de maux et surtout un énorme manque à gagner pour ce secteur d’avenir. Sur les 23 abattoirs avicoles industriels agréés, une dizaine uniquement tourne «à plein régime», la grande majorité est à 50-60% de ses capacités. Et parmi la dizaine figurent Eldin (Groupe Zalagh), Sapak (Koutoubia) et Maraai. «Ceux-ci opèrent beaucoup plus dans la dinde. Il y a aussi des abattoirs spécialisés dans le poulet comme Agadir Volailles et Calavi puis les petits abattoirs régionaux», indique au «Matin» Omar Benayachi, président de l’Association nationale des abattoirs industriels avicoles (ANAVI).

Globalement, près de 70.000 tonnes de dindes passent par ces abattoirs industriels, soit 70% de la production totale, contre seulement 35.000 tonnes pour le poulet de chair. En clair, seuls 8,5% du poulet vendu au consommateur est conforme aux normes de traçabilité et plus de 90% transitent par le réseau des tueries traditionnelles (Riyacha). La non-activation de la loi 49-99 relative à la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et à la commercialisation des produits avicoles pose un problème de taille.

Le président de l’ANAVI salue les importantes réalisations en amont de la chaine, mais déplore le retard en aval. «Nous avons des unités production d’aliments composés ultramodernes, des fermes très sophistiquées, de super bons couvoirs. Mais en aval, vous avez des abattoirs qui souffrent à cause d’une loi qui est entrée en vigueur en avril 2007, mais qui tarde à être mise en application.» Selon Benayachi, les tueries posent un énorme problème sanitaire. «Mais l’idée n’est pas d’arrêter les tueries, mais de les convertir en points de vente à l’instar de la Tunisie». Selon notre interlocuteur, ceci permettrait aux abattoirs de tourner à plein régime et de valoriser leurs déchets qui représentent des coûts importants.

Notons que la loi 49-99 et ses textes d’application en avril 2007 stipulent également un ensemble de règles techniques et sanitaires concernant les élevages. D’ailleurs, seules les fermes d’élevage répondant aux normes et dispositions réglementaires sont autorisées à exercer. À ce jour, plus de 7.000 fermes sont autorisées par les services de l’ONSSA. En revanche, plusieurs professionnels estiment que l’effort enregistré en amont du secteur n’a pas été poursuivi au niveau de l’aval. Que ce soit pour la commercialisation, l’abattage ou encore la distribution des produits avicoles, les hics sont nombreux.

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