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Plus qu’une nouvelle identité de marque. Le projet de transformation du CIH, désormais dénommé CIH Bank, a été présenté comme un pur produit d'innovation avec comme signature «la banque de demain dès aujourd’hui». CIH Bank se veut désormais une banque universelle qui rend la vie «plus simple» à ses clients en phase avec l’ambition de l’institution d’incarner «la vraie banque 2.0», fruit d’un processus de modernisation de son infrastructure technologique, jugé profond.
Mais la décision phare de la banque, dans cette nouvelle phase de transformation, est celle de supprimer le principe des dates de valeur. Dans la pratique bancaire, la date de valeur est distinguée de la date d'opération, en raison notamment des délais de traitement des opérations. La date de valeur est ainsi la date à laquelle l'opération est effectivement prise en compte par la banque et par conséquent la date retenue pour le calcul des intérêts (débiteurs ou créditeurs). «Le monde a changé. Le boom des technologies dicte de nouvelles pratiques. Il y a des moments où la technologie nous amène à prendre des décisions et nous avons décidé de franchir le pas quant à la suppression du principe de la date de valeur. C’est une décision justifiée. Avec les nouvelles technologies de l’information, les délais de route n’existent plus», a déclaré Ahmed Rahhou. Le président-directeur général de CIH Bank s’exprimait le 5 mai à Casablanca, lors de la présentation de la nouvelle stratégie de développement de son institution. Rahhou a donné comme exemple la dématérialisation de la compensation des chèques pour laquelle il n'y a plus aucune raison objective de faire persister les dates de valeur.
Par ailleurs, la nouvelle infrastructure technologique de la banque permet au client d’effectuer en temps réel n’importe quelle opération dans n’importe quelle agence du réseau. Plus donc d’opérations déplacées qui engendrent des frais supplémentaires. CIH Bank, c’est aussi une banque multicanal, offrant «des solutions de Mobile Banking et Home Banking réellement opérationnelles au-delà de ce qui peut aujourd’hui être proposé sur le marché», soutient Rahhou. À titre indicatif, les clients pourront interagir en direct avec leur conseiller bancaire en vidéoconférence et effectuer toutes les opérations à distance. C’est le cas par exemple de toutes les formalités pour la souscription à un crédit. Celles-ci peuvent être effectuées à distance. Le client ne passe à l’agence que pour la signature des documents, en attendant l’opérationnalisation de la signature électronique.
Sur ce volet, le PDG a indiqué qu’il allait équiper des collaborateurs, essentiellement ceux chargés des clientèles, de smartphones pour qu’ils soient accessibles afin de conseiller et aider les clients au besoin. Rappelons que la banque dispose désormais d’un nouveau logo, de nouveaux codes couleur et d’une nouvelle signature. Cette identité de marque est désormais déployée sur l’ensemble des agences et des supports de communication. La banque a démarré en ce début mois une campagne de communication sur ce changement en mettant l’accent sur le renforcement de son engagement en tant que banque universelle positionnée sur trois métiers : les particuliers et professionnels, l’immobilier et l’entreprise. «L’immobilier va rester néanmoins une activité phare pour nous. Au-delà des chiffres, c’est une activité sur laquelle nous avons la prétention d'être le meilleur spécialiste et nous avons l’intention de le rester», a déclaré Ahmed Rahhou au journal «Le Matin». Concernant les objectifs chiffrés de cette nouvelle phase de développement, le PDG affirme ne pas avoir de projections très ciblées, mais assure qu’il entend améliorer la cadence de développement des performances commerciales, financières et opérationnelles.
«Nous attendons de voir comment le marché va réagir à ce changement. J’espère que nous aurons de bonnes surprises», nous confie Rahhou, qui reste discret sur le coût de ce projet de transformation. «Il est estimé en dizaines de millions de DH», se contentera-t-il de répondre.
