Premier lieu à accueillir les artistes, le Palais El Badii, construit au XVIe siècle par le sultan saadien Ahmed al-Mansour Dhahbî. Même après avoir subi les effets du temps, ce lieu légendaire garde une splendeur authentique. Si la Biennale a tenu à investir des monuments tels que le Palais EL Badii, c’est avant tout pour s’inscrire dans une démarche de préservation de notre héritage culturel qui ne reçoit pas toujours toute l’attention qu’il mérite. Ainsi, plusieurs artistes ont pris place dans l’antre de ce palais, c’est le cas du sculpteur Max Boufathal qui présente son œuvre «Madonna 207», un assemblage fait de matériaux réfléchissants qui rappel à la fois les armes des anciens guerriers et la technologie d’aujourd’hui.
Toujours au Palais Badii, Asim Waquif, architecte de formation, présente «Le Pavillon de débris», une intervention architecturale qui s’efforce de croiser architecture, art et design, en se référant de manière contextuelle au design urbain contemporain et aux stratégies d’occupation, d’intervention et d’utilisation des espaces publics. Asim Waqif emploie des processus manuels qui sont volontairement exigeants et laborieux, alors que ses productions sont souvent éphémères, et parfois même conçues pour se dégrader. Ses dernières installations interactives de grande ampleur allient des technologies traditionnelles aux nouvelles technologies de la communication. «Le Pavillon de débris» est une installation principalement constituée de bois combiné avec des appareils électroniques auditifs permettant d’accentuer les sons.
Tout comme le Palais Badii, Dar Si Said, ou le Musée des arts marocains, fait partie des monuments culturels incontournables de la ville de Marrakech. Le musée abrite l’une des plus précieuses collections d’arts traditionnels : tapis, bijoux, armes, poteries et textiles de Marrakech, des montages de l’Atlas et des régions alentour. Pour la Biennale, des artistes y ont installé des œuvres contemporaines pour offrir au public un voyage intemporel à travers la culture. La Bank Al-Maghrib qui s’élève sur la place Jamaa El Fna de Marrakech (classée par l’UNESCO comme patrimoine oral et immatériel de l’humanité) fait, elle aussi, partie des lieux sollicités par la Biennale de Marrakech. À l’intérieur, des œuvres contemporaines, des séries de photographies, des capsules vidéos projetées. L’artiste Eric van Hove y présente V12 Laraki, une réplique du moteur V12 de Mercedez-Benz utilisé par Abdeslam Laraki dans la Laraki Fulgara, la première voiture de sport de luxe du Maroc. Laraki avait espéré fabriquer la voiture entièrement au Maroc, mais il fut contraint d’importer son moteur d’Allemagne. V12 Laraki permet de boucler la boucle, d’exaucer le rêve d’un moteur entièrement fabriqué au Maroc. Chacun de ses 465 composants a été réalisé à la main dans l’un des 53 matériaux traditionnels comme la céramique, l’os, le fer, la peau de chèvre et la terracotta (terre cuite) par 57 artisans marocains.
À découvrir également, Dar Cherifa, monument historique de Marrakech transformé en café littéraire, restaurant et galerie d’art ; L’Blassa, cet immeuble Art déco abandonné a été choisi par la Biennale pour devenir «le salon» officiel relooké par l’artiste Hassan Hajjaj. Mais aussi le cinéma Colisée, agencé par l’architecte Georges Peynet, qui accueillera des projections tout au long de la Biennale ou encore le Théâtre royal, choisi pour abriter des performances musicales.
