Youssef Britel a le vent en poupe. Auteur de plusieurs courts métrages dont «Sellam, Centre d'accueil», «Floue» et «Courmétragique», l’acteur, scénariste et réalisateur se lance dans le long métrage et tourne actuellement son premier coup d’essai : «Chaïbia, la paysanne des arts».
Produit par H-Films, cet opus de 1 h 30 retrace le parcours de l’artiste-peintre Chaïbia Talal, figure de proue de l’art au Maroc, décédée en 2004. Le film, en tournage en ce moment à Casablanca, Marrakech, El Jadida, Rome et Paris, met aux prises des acteurs marocains de renom dont Younèss Mégri, Saadia Azagoun, Latefa Ahrrare, Driss Roukh, Issam Abou Ali, Mourad Zaoui, entre autres grosses pointures du septième art national. Coécrit par David Villemin et Youssef Britel lui-même, cet opus relève de la nouvelle tentation qui traverse le cinéma marocain, celle du genre des biographies filmées que les Américains ont institutionnalisé sous l’appellation «Biopic», ou Biographical Picture.
«Chaïbia, la paysanne des arts» s’annonce dans la carrière de Youssef Britel comme un défi. «Je voulais depuis longtemps rendre hommage à cette grande artiste-peintre reconnue mondialement grâce à ses travaux artistiques, ses contributions dans le domaine des droits de la femme, des causes humanitaires. J’ai besoin de raconter sa vie à travers un film pour revenir sur les traits de ce personnage qui, pourtant analphabète, qui constitue une école en soi», explique Youssef Britel.
Le film retrace le parcours et l’histoire de la grande plasticienne Chaïbia Talal, décédée en 2004. Source de fierté du Royaume et symbole d’une expression picturale éternellement jeune, Chaïbia Talal est une école de peinture en soi. Sans conteste, elle demeure parmi les artistes-peintres les plus célèbres de tous les temps au Maroc. L’idée du film a germé un jour où sa petite fille lui a montré des dessins qu’elle a réalisés. J’ai montré à ma fille quelques travaux de Chaïbia Talal. À ma grande surprise, elle m’a demandé avec beaucoup d’innocence si c’était une petite fille qui avait peint ces tableaux. Cette question m’a interpellé et m’a servi de prétexte pour parler de cette grande dame», ajoute Youssef Britel. Cet opus, qui a nécessité un budget global d’environ 15 millions de dirhams, représentera le Maroc au prochain Festival de Cannes.
La sortie internationale du film est prévue pour l’année prochaine en France. C’est là même où se fera la promotion de cette nouveauté. Puis, le film sera présent dans plusieurs festivals nationaux et internationaux avant sa sortie nationale prévue en juin 2015. C’est aussi un vibrant hommage au Maroc des années 40 et 80. Pour cela, un travail esthétique d’arrache-pied attend Youssef Britel et son équipe. Lui, il en est conscient. «Tous les protagonistes du film ont réellement existé. C’est pour cela qu’un travail de maquillage et d'effets spéciaux est nécessaire pour pouvoir mieux reproduire ces personnages. Un travail minutieux sera effectué aussi au niveau des costumes et décors pour refléter le Maroc, les Marocains de l’époque et leur vie», conclut-il.
