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La Libye toujours dans la confusion

Le Congrès général national (CGN, Parlement) a ratifié lundi la nomination d'Ahmed Miitig comme Premier ministre, par une décision signée par son président, au lendemain d'un vote chaotique. «Ahmed Omar Miitig est nommé chef du gouvernement de transition et chargé de former son cabinet et de le présenter au CGN pour obtenir sa confiance dans un délai de 15 jours», selon le texte d'une décision signée par le président du Congrès Nouri Abou Sahmein.

La Libye toujours  dans la confusion
Le porte-parole d'Ahmed Miitig, Ahmad Lamen, lors d'une conférence de presse. Ph. AFP

La nomination d'Ahmed Miitig intervient à l'issue d’une nuit chaotique, dimanche dernier, caractérisée par la confusion qui régnait autour de l'élection d'un nouveau Premier ministre en Libye par le Congrès général national (CGN, Parlement), à l'image d'un pays miné par l'anarchie et les luttes d'influences depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011. Lors d'une session présidée par le premier vice-président du Congrès, Ezzeddine Al-Awami, l’homme d'affaires méconnu du grand public, Ahmed Miitig a obtenu, au terme d'un troisième tour, 113 votes, en deçà du nombre requis de 120 votes favorables. Mais des députés avaient réclamé la poursuite de la session pour tenter de convaincre des députés de donner leur confiance à M. Miitig et surtout d'attendre d'autres députés qui étaient alors absents.

La télévision nationale a interrompu la retransmission avant de la reprendre une heure plus tard pour annoncer un nouveau résultat, a rapporté l’AFP. Le second président du Congrès, Salah al-Makhzoum, annonçait alors que M. Miitig avait pu réunir 121 votes et qu'il était invité à prêter serment comme Premier ministre.
Quelques minutes plus tard, c'était chose faite, en l'absence du premier vice-président qui avait déjà quitté la salle, poursuit l’agence française. Des députés ont contesté le nouveau comptage, affirmant que le premier résultat annoncé avait déjà été validé et la séance levée.

«Nulle et illégale»

Dans deux lettres adressées dimanche soir au gouvernement et aux membres du Congrès, M. Awami a qualifié l'élection de M. Miitig de «nulle et illégale», demandant au gouvernement sortant d'Abdallah Al-Theni de continuer à gérer les affaires courantes jusqu'à l'élection d'un nouveau Premier ministre.
Cependant, alors que le porte-parole du cabinet sortant, Ahmed Lamine, a indiqué à la télévision Libya Al-Ahrar, que le gouvernement allait appliquer les directives qui lui sont parvenues de la présidence du Congrès, Ahmed Miitig, lui, s'est précipité au Congrès où il a prêté serment, devant les caméras de la télévision nationale. Ahmed Miitig, 42 ans, un homme d'affaires de la ville de Misrata (ouest), est le cinquième et le plus jeune des chefs de gouvernement à être nommé à ce poste depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Cette confusion illustre les divisions profondes à la tête d'un État déjà faible et qui n'arrive pas à imposer son autorité sur des milices qui font la loi dans le pays et qui agissent en toute impunité.

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