«D’Eugène Delacroix en 1832 au Festival des Andalousies Atlantiques, en cet automne 2014 à Essaouira, c’est un fil de lumière inédit, mais tellement exaltant qui sera cette année, pour notre plus grand bonheur, le fil d’Ariane d’une édition exceptionnelle pour un festival qui ne ressemble à aucun autre», indique André Azoulay, président fondateur de l’Association Essaouira Mogador, organisatrice du Festival des Andalousies Atlantiques. Pari réussi ! En témoigne cette onzième édition de l’évènement, organisé avec le concours de la Fondation Trois cultures de la Méditerranée. Du 30 octobre au 2 novembre, les mélomanes ont eu le plaisir de découvrir la qualité et l’authenticité de l’école souirie de la musique andalouse à travers plusieurs concerts animés par les grands orchestres du Royaume, et les stars incontournables du genre de divers horizons et écoles. D’abord la matinée du samedi, à Dar Souiri, a été entièrement consacrée à la présentation de l’édition marocaine de l'ouvrage «Histoire des relations entre juifs et musulmans», en présence des éditeurs français Albin Michel et marocain La Croisée des Chemins et de l’un des auteurs de cette encyclopédie, le philosophe Ali Benmakhlouf.
Toujours à Dar Souiri, le public avait rendez-vous dès 15 h 30 avec un concert inédit des chanteurs Neta Elkayam et Maher Khalil Deeba accompagnés par Elad Levi au violon et Amit Hai Cohen au piano. Une heure plus tard, au même endroit, l’ensemble féminin «Ay Lali» a dévoilé une création pour cette édition du Festival des Andalousies d’Essaouira, avec les chanteuses Françoise Atlan et Abir El Abed et les musiciennes Shadi Fathi et Fatine Garti. Cette création a été suivie par un concert hilarant de l’Ensemble féminin de Samaâ d’Essaouira qui s’est produit pour la première fois sur scène.
La soirée du samedi a été celle des prestations les plus généreuses de l’histoire du festival sur la grande scène. À partir de 21 h, les mélomanes ont bien applaudi le passage de Jalal Chekara, neveu du grand chanteur et compositeur Abdessadek Chekara. Cette fois-ci, le chanteur et violoniste à la tête de la Chekara Flamenca, a passé en revue les meilleurs tubes de son dernier album dont «Son de Alegria». Puis, vers 22 h, toujours à la Salle Omnisport, tous les regards ont été tournés vers la grande scène du Festival, où se sont produits la jeune diva marocaine Sanaa Marahati et le prodige Benjamin Bouzaglo, pour la première fois en duo, spécialement pour cette édition.
Un duo du très attendu depuis longtemps qui a cédé sa place à un autre encore plus acclamé : la star marocaine Abderrahim Souiri et le Rabbin Haim Louk. Ces deux maîtres de la musique andalouse se sont également produits le soir même vers 23 h 30. Et comme d’habitude, les concerts du programme au-delà de minuit à Dar Souiri ont été un des moments forts de cette édition avec le groupe Hellab d’Essaouira, autour des qsayed, chansons Souiries.
Bref, du 30 octobre au 2 novembre, cette onzième édition du Festival des Andalousies Atlantiques a réussi à faire d’Essaouira «une lumineuse escale, définitivement, et qui donne envie de la prolonger à dessein», comme nous le souligne Françoise Atlan, la directrice artistique du Festival. Rendez-vous, l’année prochaine avec une douzième édition qui promet encore de grands moments de musique, de partage, de tolérance, de dialogue interculturel et d’émotions.
