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Les syndicats s’accrochent à leurs acquis

Les syndicats refusent de remettre sur la table des négociations la révision du Code du travail. Pour eux, le texte est irréprochable, il suffit juste de l’appliquer.

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Les syndicats campent sur leur position. Alors que le patronat réclame la réforme du Code du travail, qui fête bientôt ses dix ans (entré en vigueur en juin 2004), les syndicats ne veulent pas en entendre parler. Pas question pour eux de remettre en cause leurs «acquis» établis par ce texte. Ils se montrent ainsi allergiques à tout terme qui renvoie à sa modification : révision, réforme, amendements…
«Si nous allons à cette Journée nationale sur le Code du travail, c’est pour engager un débat intellectuel et non juridique sur ce texte, pour faire le bilan de ses dix ans et voir comment l’activer, mais nullement pour parler de son amendement», martèle Bouchta Boukhalfa de la Confédération démocratique du travail (CDT). Car, dit-il, il faut d’abord l’appliquer avant de parler d’autre chose. Le syndicaliste avance qu’à peine 20% des employeurs l’ont appliqué à ce jour.

Les syndicats considèrent en outre que le texte est irréprochable. «Ce Code est un texte extraordinaire, d’avant-garde. Il a été bien apprécié ailleurs, puisque certains pays nous ont exprimé leur volonté de s’en inspirer. Il suffit juste de l’appliquer», déclare Miloudi El Moukharik. Le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT) soutient que dès le début, une bonne partie des employeurs ont rechigné à appliquer le code texte, même s’il a été adopté à l’unanimité par les partenaires sociaux.
Toujours selon lui, ce manque de volonté a été manifeste, dans le livre blanc que la CGEM a publié en 2007 et où elle n’a pas seulement appelé à l’amendement de certaines dispositions, mais également à en revoir les grands principes. Ce qui avait, d’ailleurs, vivement fait réagir les centrales syndicales, rappelle El Moukharik.

Menaces de boycott de la Journée nationale

Pour lui, l’engagement de la CGEM dans le futur débat a pour objectif premier de remettre sur la table des négociations la réforme du Code du travail.
Ce qui «constitue une remise en cause des acquis des employés et une précarisation de leur situation que nous n’accepterons pas», lance le SG de l’UMT, en soutenant que le patronat se cache derrière le ministère et compte sur lui pour orienter les débats dans le sens voulu. D’ailleurs, fait savoir El Moukharik, le ministère a proposé le mois de juin pour l’organisation de cette Journée, mais les syndicats ont refusé et demandé le report de l’évènement à septembre prochain. Question de bien se préparer à cette Journée, en menant des concertations entre centrales syndicales afin de constituer un front commun. Pour commencer, l’UMT a constitué une commission d’experts qui planchera sur cette question et entamera des contacts avec les autres syndicats, nous confie El Moukharik. Les syndicats décrètent ainsi la vigilance et n’excluent pas de boycotter le Colloque qui sera organisé par le ministère s’il s’avère que son objectif est d’amender le Code du travail, prévient Bouchta Boukhalfa, et de tenir parallèlement leur propre Journée. Des étincelles en perspective !

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