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L’activité royale de ce jeudi à Jorf Lasfar constitue un témoignage éloquent de la volonté irréductible du Souverain de témoigner sa confiance et de conforter un projet phare, porteur de richesses, mais aussi vecteur d'innovations, de création d'emplois et symbole de la modernisation technologique. L’intérêt royal pour ce secteur clé de l’activité économique du pays s’est une nouvelle fois manifesté à travers l’inauguration par S.M. le Roi Mohammed VI, jeudi au complexe industriel de Jorf Lasfar, de la station terminale du minéroduc (ou Slurry Pipeline) de l'Office chérifien des phosphates (OCP). Ce pipeline, transportant par voie humide les phosphates sur près de 190 km entre la mine de Khouribga et le complexe industriel de Jorf Lasfar, est désormais opérationnel. Il a nécessité un investissement de 4,5 milliards de DH. D’une capacité de transport de 38 millions de tonnes par an, il devra permettre une réduction des coûts logistiques de 90% et de celle des émissions CO2 de 30%, ainsi qu'une économie d'eau estimée à 3 millions de m3 par an. Le pipeline enfoui sous terre traverse trois provinces, Khouribga, Settat, El Jadida, et 23 communes rurales et une urbaine.
La construction de ce pipeline constitue un véritable saut technologique dans le cadre de la stratégie industrielle du groupe. Selon les responsables de l’OCP, ce pipeline permettra en effet de générer des économies substantielles en coût de transport à partir du port. Ce dernier bénéficie d’importants travaux d’extension qui lui permettront d’accueillir, à l’horizon 2020, les trafics d’import et d’export liés à la stratégie de développement industriel du groupe et qui repose sur un programme d’augmentation des capacités de production des phosphates et des engrais. Le transport du phosphate sous forme de pulpe issue des laveries se traduira également par des économies en eau (élimination de la phase de séchage) et en énergie (la progression de la pulpe est favorisée par la gravité naturelle). Ces économies en eau seront également importantes à l'arrivée au complexe industriel de Jorf Lasfar. Pour rappel, la stratégie industrielle-mines de l'OCP dans le bassin de Ouled Abdoune mobilise un budget global de l'ordre de 18 milliards de DH. Cette stratégie prévoit l'ouverture de trois mines représentant une augmentation de 20 millions de tonnes supplémentaires de phosphates à l'horizon 2020, ainsi que la construction de trois laveries, dont la fonction est d'enrichir le phosphate et le préparer pour le transport via Slurry Pipeline. Par la même occasion, S.M. le Roi a inauguré la première usine d'acide phosphorique qui utilise la pulpe de phosphate transportée par le pipeline. Il s'agit d'une usine de production d'acide phosphorique de 450.000 tonnes par an.
La plateforme permettra le stockage et la distribution des phosphates en pulpe de Khouribga. Elle comprend 10 réservoirs d'une capacité de stockage de 5.500 m3 chacun et un réseau de distribution en pipeline à l'intérieur du complexe industriel. Le Souverain a également inauguré le centre de compétences industrielles. Ce centre de formation est destiné non seulement au développement des compétences industrielles au sein de l'OCP, mais également celui des écosystèmes industriels. Ce centre aura pour missions d’assurer la formation technique continue des collaborateurs de l’OCP et de préparer l’intégration des nouvelles recrues. Il sera également ouvert à des partenaires du groupe, l’objectif étant de couvrir les propres besoins du groupe et d’apporter un soutien de qualité aux industriels de la région. Le Centre des compétences industrielles OCP répond aux standards internationaux en termes de formation industrielle. Il allie, dans sa pédagogie, la théorie à la pratique. Il est ainsi doté de moyens à la pointe de la technologie (simulateurs de conduite d’engins, e-learning, ateliers équipés, bancs d’essai, etc.). Le Centre des compétences contribuera également, de manière conséquente, au développement économique et social de la région, en dispensant une formation ouverte aux industriels et aux jeunes, notamment dans les domaines de la sécurité industrielle, la production, la conduite d’engins, la mécanique électrique et l’instrumentation.
Le Maroc, premier exportateur de phosphate
Avec des réserves prouvées équivalant à plus de la moitié des réserves mondiales, le Maroc, via l'OCP, est aujourd’hui le troisième producteur mondial de phosphate brut après les États-Unis et la Chine et, depuis 1997, il en est aussi le premier exportateur. L’extraction, le traitement de phosphates et la production de dérivés phosphatés (acide phosphorique, engrais) constituent les deux pôles principaux d’activité du groupe OCP. Au total, l’OCP produit 28 millions de tonnes de phosphates, sous toutes ses formes, avec une part de marché mondial à l’export de 45% sur le phosphate brut, 50% sur l’acide phosphorique et 12% sur les engrais.
L’OCP est la première entreprise du Maroc. Le Groupe joue ainsi un rôle économique et social majeur dans les cinq régions du Royaume où se trouvent ses trois centres miniers et ses deux centres industriels. L’OCP a une contribution significative à l’économie marocaine, que ce soit au niveau des équilibres macroéconomiques, avec 15 à 20% des rentrées de devises et 2 à 5% des investissements, ou au niveau de l’aménagement du territoire (centre et sud du pays).
Descriptif des principales composantes du système Slurry Pipeline
Les principales composantes du système Slurry Pipeline se résument en 3 réservoirs de stockage de la pulpe à la sortie des laveries Daoui et El Halssa d'une capacité de 6.300 m3 chacune, de 2 stations de pompage pour l’alimentation de la station de tête à partir des laveries Daoui et El Halssa, de 4 pipelines secondaires de 38 km (350 à 500 mm de diamètre) reliant les laveries à la station de tête, d’une station de tête située à proximité de la laverie Mea comprenant 4 réservoirs, d'une station de pompage principale, d’un pipeline principal de 187 km et 900 mm de diamètre en acier, et revêtu entre Khouribga et Jorf Lasfar, ainsi que d’une station de vannes et de 4 autres stations de contrôles de pression. Le projet se complète par la station terminale de Jorf Lasfar pour la distribution de la pulpe, comprenant 8 réservoirs avec un système de commande et de contrôle.
