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Le Maroc «remet les pendules à l’heure»

Dans la nuit de vendredi à samedi, nos montres seront avancées d’une heure. Bien que le décalage soit minime, il a un certain impact sur nos habitudes, notre sommeil ou notre humeur. Que dire alors du vacancier qui séjourne chez sa famille en France (+2 h) ou au Canada (-6 h) par exemple ?

Le Maroc «remet les pendules à l’heure»
Samedi matin, on revient à l'heure normale d'été.

Chaque année, le Maroc change quatre fois d’heure. Ces modifications se déroulent habituellement à la fin mars et à la fin octobre, à l’instar des 70 autres pays ayant adopté cette pratique. Cependant, le Maroc change également d’heure au début et à la fin du Ramadan. C’est pourquoi, samedi, nous avancerons tous nos montres d’une heure. À deux heures du matin, il sera donc trois heures.

Cette procédure, appliquée dans quelques pays d’Europe depuis 1916 et généralisée dans la plupart de ces pays à partir des années 80, a émergé au Maroc en 2008. Cependant, celle-ci n’est pas sans conséquence puisqu’elle impacte la vie quotidienne de millions de Marocains. Stress, difficultés à s'endormir, biorythme modifié... Certaines personnes ont du mal à s’y faire et redoutent le changement d’heure, surtout quand on leur supprime une heure de sommeil, ce qui sera le cas ce week-end. «Je suis épuisée quand on passe à l'heure d'été, il me faut un mois pour m'y habituer. Je manque de sommeil, c'est très dur au travail», confie Latifa, 42 ans.

Pour les personnes âgées ou suivant un traitement médicamenteux, le changement d’horaire peut s’avérer gênant. «C'est pire qu'un décalage horaire, arrivé un certain âge, on prend des médicaments pour plein de problèmes, dont l'insomnie... C'est difficile de trouver un équilibre», soupire Mohamed. Et certaines catégories de la population y sont particulièrement plus sensibles. «Il faut respecter le rythme de la vie... ça nous perturbe, mais aussi et surtout les enfants et les animaux... je pense aux éleveurs, par exemple. L’heure de la traite est modifiée, ou celle du repas, etc. Et je ne parle même pas des personnes qui travaillent en horaires décalés, dans les centres d’appels par exemple», poursuit la même source. En effet, les salariés en Call Centers ont la vie dure, devant jongler déjà entre l’horaire du pays pour lequel ils traitent les appels (généralement la France) et l’horaire de leur propre pays. «Je dois me lever à 4 h 30 du matin, je commence à prendre les appels à 6 h quand en France il est déjà 8 h», se désole Loubna. Rappelons que la décision d’adopter le principe de l’heure d’été et de l’heure d’hiver est motivée par la volonté de faire des économies d’énergie.

D'après le ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la modernisation des secteurs publics, cette initiative permettrait d'accroître la compétitivité de l’économie marocaine, par une réduction de la consommation d’énergie. Ainsi, l’application de l’horaire GMT+1 semble être l’une des mesures d’efficacité énergétique visant à améliorer la marge de réserve électrique pendant les heures de pointe, selon le ministère de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement. Pour mieux expliquer la procédure d’économie, les responsables parlent d’une exploitation de la lumière du soleil pendant une période plus longue de la journée. Par conséquent, la durée de l’éclairage est réduite au niveau des ménages, des activités productives et des différents établissements. Si on prend l’exemple de la France, qui applique cette mesure depuis des années, le changement d’heure d’été représente une économie d’environ 250.000 tonnes de pétrole par an.

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