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Pour mieux protéger le littoral

Conçu pour être un espace d’échanges et de débat autour les différents aspects du littoral, le Forum de la mer, qui prit fin le 11 mai à El Jadida, se veut également une force de propositions à l’adresse des autorités concernées pour une meilleure gestion du littoral. Ainsi, il a été proposé la création d’un Observatoire de la mer qui serait chargé de définir et de piloter la stratégie maritime.

Pour mieux protéger le littoral
Les enfants d'El Jadida à bord du voilier «Fleur de passion» venu pour eux des Bahamas afin qu'ils s'initient aux techniques du contrôle de la qualité des eaux de mer.

«Les Marocains ne connaissent pas suffisamment leur littoral. Pour protéger, il faut aimer et pour aimer, il faut connaître. C’est pour cette raison que le littoral n’est pas convenablement protégé». Les propos de Mehdi Alaoui Mdaghri, initiateur et président du Forum de la mer, se veulent à la fois porteurs d’espoir, et également un avertissement sur l’état écologique de nos 3.500 kilomètres de côte. L’espoir vient du fait que cette deuxième édition s’est davantage ancrée auprès de la population d’El Jadida «ce sont plus de 1.200 élèves qui ont bénéficié de l’Archipel des enfants qui comprend un atelier artistique et sportif grâce auquel 500 enfants ont pu faire de la voile, et un pôle dédié à la sensibilisation au développement durable du littoral», poursuit Mehdi Alaoui Mdaghri. Mais la «Fleur» donnée aux enfants, c’est ce voilier scientifique long de 33 mètres, qui a navigué depuis les Iles Bahamas pour jeter l’ancre dans le port d’El Jadida : «C’est un bateau qui a ouvert ses laboratoires aux élèves qui ont ainsi pu être initiés aux techniques de contrôle de la qualité des eaux de mer». Mais il n’y a pas que les enfants qui ont eu droit à une attention particulière, la situation sociale des marins-pêcheurs a également été au centre des débats : «Ces pêcheurs ne bénéficient, pour l’heure, d’aucune couverture sociale et n’ont aucune existence bancaire. S’il arrive à un pêcheur de casser le moteur de son embarcation, il se retrouvera sans aucune entrée d’argent». Afin de mettre un terme à cette situation, El Barid Bank s’est dit prêt, toujours selon notre interlocuteur, à envisager un produit bancaire adapté à leur situation. Il en est de même pour les assurances selon les représentants d’Axa et la monétique promise par Visa.

Une loi en attente depuis 20 ans

Le Forum de la mer, en plus de réunir écrivains, poètes, musiciens et experts, est également une force de proposition afin que le littoral ne soit plus le théâtre aux nombreux drames écologiques et urbanistiques.
À ce propos, Tarik Kabbage, maire d'Agadir, a rappelé que deux décennies nous séparent du lancement du projet de loi sur le littoral. À ce propos, Hakima El Haïti, ministre déléguée à l'Environnement, s’est engagée à ce que cette loi soit votée lors de la prochaine cession parlementaire prévue, comme le veut la tradition, le deuxième vendredi du mois d’octobre. Également présent à ce forum, Aziz Rabbah, ministre de l’Équipement, du transport et de la logistique, qui a assuré soutenir les efforts de Hakima El Haïti dans sa volonté de préserver notre littoral et sa beauté.

Rupert Joy, ambassadeur, chef de la délégation de l’UE au Maroc, a quant à lui rappelé que le Forum de la mer doit être soutenu, car l’effet de levier sur les populations de ce genre de manifestations peut être immense. Mehdi Alaoui Mdaghri, qui dit regretter l’absence du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime «malgré l’invitation qui lui a été adressée» assure que les différentes propositions qui ont été formulées, seront consignées dans le Livre bleu et seront adressées aux autorités concernées : «Lors des différents ateliers, j’ai constaté que les responsables du tourisme, à titre d’exemple, ignorent ce qui est fait dans d’autres départements. C’est pour cette raison que nous avons pensé à la création d’un Observatoire qui sera chargé de définir et de piloter la stratégie maritime».

Enfin, quoi de mieux que les paroles d’un enfant d’El Jadida pour traduire l’urgence de se réapproprier la grande bleue : «La mer c’est la liberté, il faut s’en occuper, car j’en ai besoin».

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