Jumia Maroc reproduit à son échelle le business model d'Amazon et lance MarketPlace en même temps que les autres filiales africaines d’Africa Internet Holding. L'entreprise marocaine, qui emploie près de 100 jeunes et se présente comme le premier magasin en ligne du pays avec 35.000 références fournies par plus de 300 sociétés, ouvre son espace aux commerçants.
Un mall en ligne donc, où chacun propose sa propre marchandise. Entretien avec Bastien Moreau, co-directeur de Jumia Maroc.
Le Matin : Que gagne un commerçant à intégrer la MarketPlace de Jumia ?
Bastien Moreau : Déjà, le principe est simple, nous offrons à chaque marchand la possibilité d’exposer et vendre sa marchandise sur notre plateforme.
Cela lui évite d’investir dans son propre site et lui garantit une plus grande force de frappe. En contrepartie, nous recevons des commissions dont le niveau dépend de plusieurs facteurs.
Mais comment Jumia peut-il garantir aux clients la qualité des produits commercialisés par les marchands partenaires ?
Nous avons un cahier des charges avec nos partenaires quant à la présentation du produit et sa qualité. Aussi bien pour le contenu à créer que la manière de le présenter et de le décrire, nous avons donc défini des règles très précises pour ne pas détériorer l’harmonie de notre site. Nous assurons également un suivi quant au taux de succès de livraison et de rejet de produits.
De même, dès qu’un certain niveau est atteint, nous discutons avec le commerçant pour voir comment il peut améliorer sa présence dans le mall de Jumia. En clair, nous assurons le résultat opérationnel, c’est comme cela que fonctionne Amazon.
Vous vous êtes donc alignés sur le concept d’Amazon ?
Nous l'avons adapté. Par exemple, Amazon ne fait pas de paiement à la livraison. Il y a énormément de différences, mais le business model est très similaire.
Avec cette PlaceMarket, vous passez à la vitesse supérieure ?
Jumia Mall constitue un tournant dans notre business model.
Il nous ouvrira énormément d’opportunités, mais la finalité est de pousser le maximum de commerçants à vendre sur notre plateforme pour nous assurer de la croissance. Pour le volet opérationnel, nous continuons à nous renforcer en misant sur l’expérience client. Nous devons être irréprochables à ce niveau. Pour moi, ce sera la seule façon de servir nos ambitions africaines.
Jumia est également implantée au Kenya, Nigeria, Égypte, Ouganda et Côte d’Ivoire. Quelles comparaisons avec le Maroc ?
Le point en commun entre tous ces pays, c’est leur potentiel gigantesque qui reste donc à développer. Par exemple, le Nigeria est très peu offline, il abrite en effet très peu de grands malls physiques.
Au Maroc, on relève un important engouement pour les réseaux sociaux, qui restent de ce fait un très bon canal pour le commerce.
Je tiens à souligner que l’e-commerce au Maroc n’est rien du tout comparé à ce qu’il sera dans
deux ans.
Et notre chance, c’est d’être déjà présent sur ce marché et d’avoir bâti un capital image assez fort.
