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Le débat n’en finit pas d’être relancé sur les accords de libre-échange (ALE) que le Maroc a signés avec ses différents partenaires. Il en est ainsi de l’ALE avec les États-Unis que le Maroc n’arrive toujours pas à optimiser. Se proposant de contribuer à ce débat, le Centre marocain de conjoncture a consacré sa dernière lettre mensuelle «Maroc Conjoncture» à cet ALE.
D’après les auteurs de cette publication, certes les échanges commerciaux entre les États-Unis et le Maroc ont enregistré une nette progression depuis la conclusion de l’accord de libre-échange.
De même, les investissements américains au Maroc sont en hausse. Toutefois, l’on est loin des attentes affichées au moment de l’élaboration, de la conclusion et de l’entrée en vigueur de cet accord en 2006.
En effet, explique le CMC, la valeur globale des échanges qui dépasse actuellement 32 milliards de DH a plus que quadruplé depuis 2006 sous l’impulsion du commerce préférentiel.
L’expansion des flux commerciaux entre les deux partenaires n’a cependant pas induit des changements importants dans la structure des échanges, estime le CMC. Selon les statistiques du bureau du représentant des États unis pour le commerce extérieur (USTR), les exportations américaines vers le Maroc sont en hausse de plus de 350% de 2006 à fin 2012 et les exportations marocaines vers les États-Unis ont plus que doublé. Les projections à l’horizon 2020 tablent sur la poursuite du rythme d’expansion du commerce entre les deux pays. Les exportations du Maroc vers le marché américain pourraient enregistrer dans les années à venir une hausse moyenne de 17% par an en valeurs courantes, note le Centre de conjoncture.
De même, plusieurs grandes firmes américaines opèrent depuis des années dans différents secteurs économiques.
Ce qui a permis à l'investissement direct étranger des États-Unis au Maroc de quadrupler au cours de la même période, soit 613 millions de dollars en investissement boursier en 2012, d’après les statistiques de l’USTR.
Toutefois, nuance le CMC, les investissements américains n’ont pas franchi encore le seuil critique espéré par le Maroc.
Ce qui nécessite, d’après bon nombre d’observateurs, de recadrer cet accord, dont le calendrier de mise en œuvre s’étale sur la période 2006-2025 et dont l’objectif stratégique est de faire du Maroc une plateforme industrielle et commerciale performante.
Ce qui est censé permettre aux investisseurs américains d’accéder, dans des conditions avantageuses, à de grands marchés de consommateurs potentiels et aux entreprises marocaines au marché américain.
Cette distorsion pourrait être corrigée, d’après ces observateurs, si l’on arrive à bien mettre en œuvre l’accord signé entre les deux pays en novembre dernier en vue de faciliter les échanges commerciaux bilatéraux.
À noter que le Maroc est le premier pays de la région à conclure un accord visant à faciliter les échanges commerciaux bilatéraux, et à approuver les principes communs de l'investissement et le commerce des services de technologie de l'information et de la communication avec les États-Unis.
