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10% de croissance en dix ans

Après une évolution pratiquement à deux chiffres ces dix dernières années, les échanges extérieurs de marchandises ont subi un coup de frein sec en 2013. Ils ont même cédé 1%, tirés vers le bas essentiellement par les importations, au moment où les exportations faisaient du surplace. Ce qui s’est répercuté positivement sur le déficit commercial et le taux de couverture. En dix ans, la structure des ventes à l’étranger n’a pas connu de réelles mutations, mais des tendances lourdes sont là . Des secteurs comme l’automobile et l’aéronautique montent en puissance quand d’autres, tel le textile, s’effilochent. Décryptage.

10% de croissance en dix ans
Le taux de dépendance qui représente la moyenne des importations et des exportations, rapportée au PIB, a reculé, se situant à 32,4% en 2013 contre 34,4% en 2012. b PH. DR

Le commerce extérieur a été moins dynamique l’année dernière. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour l’économie nationale, puisque cette contreperformance est due aux importations qui ont cédé à la baisse, au moment où les exportations faisaient du surplace. L’économie nationale en a, ainsi, profité pour soigner ses indicateurs liés aux échanges extérieurs, dont notamment le déficit commercial et le taux de couverture. C’est ce qui ressort de l’édition définitive du rapport annuel du commerce extérieur pour 2013, publié la semaine dernière par l’Office des changes.

À noter d’abord que cette méforme du commerce extérieur des marchandises intervient après un comportement honorable enregistré ces dernières années. En effet, le taux de croissance annuel moyen des transactions sur marchandises avec l’extérieur s’établit à 9,9% au cours de la période 2003-2013, d’après l’Office des changes. Cette performance est, toutefois, à mettre plus à l’actif des importations que des exportations. Ce qui s’est répercuté sur les indicateurs des échanges extérieurs qui se sont dégradés ces dernières années.
Le renversement de tendance en 2013, avec la baisse des importations et la stabilisation des exportations, a permis à ces indicateurs de limiter leur déséquilibre.

Ainsi, les transactions sur marchandises avec l’extérieur ont atteint 565,9 milliards de DH en 2013 contre 571,8 milliards en 2012, soit une baisse de 1%.
Cette baisse a impacté le taux d’ouverture de l’économie nationale, exprimé par le rapport entre la valeur de ces échanges et le Produit intérieur brut (PIB) qui est passé de 68,8% en 2012 à 64,8% en 2013.
Les exportations se sont stabilisées autour de 185 milliards. Ce qui s’est fait ressentir sur l’effort d’exportation, mesuré par le rapport entre les exportations et le PIB, qui s’est établi à 21,2% en 2013 contre 22,3% une année plus tôt. Pendant ce temps, les importations se sont contractées de 1,5% ou -5,7 milliards (381,3 milliards en 2013 contre 386,9 milliards en 2012). De ce fait, le taux de pénétration des importations mesuré par le rapport entre les importations et la demande interne (PIB + importations-exportations) a baissé, représentant 35,6% en 2013 contre 37,5% un an auparavant.
De même, le taux de dépendance qui représente la moyenne des importations et des exportations, rapportée au PIB, a reculé, se situant à 32,4% contre 34,4% en 2012.

Baisse du déficit commercial à 22,5% du PIB en 2013

Mais c’est surtout le déficit commercial, l’un des indicateurs emblématiques et révélateurs des équilibres extérieurs du pays, qui retient l’attention, avec une baisse, une fois n’est pas coutume, de 2,7% ou 5,4 milliards de DH en une année (-196,7 milliards en 2013 contre -202,1 milliards en 2012). Il représente ainsi 22,5% du PIB contre 24,4% en 2012. Cette baisse est d’autant plus importante que ce déficit ne faisait que s’alourdir d’une année à l’autre. De 2003 à 2008, il a plus que doublé, passant de 11% à 24,7% du PIB.
De son côté, le taux de couverture des importations par les exportations s’est amélioré, s’établissant à 48,4% contre 47,8% en 2012.

Par ailleurs, l’analyse des statistiques de l’Office des changes contenues dans ce rapport fait ressortir que la structure des exportations n’a pas subi de mutation, restant relativement la même entre 2002 et 2013. Elle demeure prédominée par trois groupes de produits qui représentent 68% du total exporté en 2013. Il s’agit des produits finis de consommation (25,6%), des demi-produits (24,4%) et des produits alimentaires (18%).
D’une manière plus détaillée, le rapport montre que les exportations ventilées par les principaux produits se caractérisent, en 2013, par une forte concentration autour de onze produits qui interviennent pour 61,3% dans le total des expéditions. Il s’agit essentiellement des phosphates et dérivés (20,2%), des biens de consommation dont les vêtements confectionnés et les articles de bonneterie (14,2%) et les voitures de tourisme (5,2%), les produits d’équipement industriel tels que les fils et câbles et autres conducteurs isolés pour l’électricité (9,3%), ainsi que les produits alimentaires en particulier les produits de la mer (8,6%).
Les produits ayant enregistré les plus fortes progressions en 2013 sont les voitures de tourisme (+4 milliards de DH), les fils et câbles et autres conducteurs isolés (+1,9 milliard). Par contre, les engrais naturels et chimiques se sont repliés de 4,7 milliards.

S’agissant des importations, leur contraction s’explique notamment par les baisses observées au niveau des produits alimentaires (-6,1 milliards), des produits bruts (-5,2 milliards) et des produits énergétiques (-4,4 milliards). L’on note toutefois une hausse soutenue des biens d’équipement (+7,8 milliards).
La structure des importations en 2013 est prédominée par trois groupes de produits. Il s’agit des produits énergétiques, des demi-produits et des biens d’équipement qui représentent 69,1% du total. À lui seul, le pétrole brut pèse 9,6% des importations totales suivi du gas-oil et fuel-oil (9,3%), du gaz de pétrole (5%), des matières et ouvrages en plastique (3%) et des voitures de tourisme (2,4%). 

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