Le propos qui nous anime est que l'on a constaté la différenciation accusée des positions des Etats, notamment industrialisés, quant à l'application des engagements souscrits à partir de l'accord-cadre de Kyoto. Il est important de relever l'intransigeance, principalement américaine. Ceci impose la question cruciale de se demander si la menace qui pèse sur la planète en matière du climat doit être isolée des autres menaces qui perturbent l'ordre mondial car l'interdépendance des facteurs est aisée à démontrer surtout que depuis le 11 septembre toutes les donnes convergent vers l'impératif de sauvegarder la stabilité des relations internationales.
Aussi, considère-t-on que le balisage d'un ordre marchand dont l'OMC assure le leadership, la recherche actuelle d'un consensus mondial contre le terrorisme et toutes les formes de la violence illégitimes et l'effort international de se mobiliser pour limiter le réchauffement de la terre et ses conséquences palpables sur le développement, sont indissociables : la sécurité mondiale est ainsi une et indivisible contre toutes les menaces quelle que soit leur nature.
L'interdépendance des facteurs nous incite à démontrer que la question de l'environnement, envisagée sous l'angle de l'urgence des mesures contre le réchauffement de la planète, est au centre des préoccupations géopolitiques de premier ordre à l'échelle des Etats-110ns, des regroupements régionaux et qui donnent ainsi naissance à des “coalitions” d'intérêts comme l'illustre aisément la hiérarchisation des représentations au sein des instances du COP sous l'égide onusienne.
L'enjeu environnemental n'est donc pas isolé ou réduit à une simple question scientifico-juridique qui dépend d'une juste adéquation technique. Il est primordial à partir du moment où les composantes environnementales telles que quantifiées dans l'accord-cadre de Kyoto, comme solution optimale, révèle la donnée géo-économique qui reformule les deux questions fondamentales de la géopolitique : qu'est-ce que la puissance ? Où , comment se localise-t-elle ? Ou pour mieux les formuler, l'enjeu environnemental tel que posé dans le processus actuel fait surgir l'interrogation incontournable : pourquoi actuellement et de plus en plus les liens sont-ils devenus privilégiés entre économie, espace et puissance ?
Les traits saillants de cette évolution ont été constatés par les spécialistes puisque l'existence d'un espace économique mondial est antérieure à la fin du XXème siècle.
Par exemple, dans les années 1890-1914, un tel espace se dessine, ayant pour cœur l'Europe, attirant la Russie, les Etats-Unis et le Japon, englobant toutes les parties de la planète dominée par les puissances occidentales .
La crise des années trente affecte, sinon la terre dans sa totalité, du moins des continents entiers.
Dans cette perspective, la spécificité du XXème siècle et qui se confirme avec acuité en ce début du troisième millénaire est triple :
d'abord, l'amplification , la densité des interdépendances interagissant les unes sur les autres (commerce, investissements, flux de capitaux, échanges techniques). Il est facile de retrouver dans les positionnements à propos de l'accord-cadre de Kyoto ces considérations dans les relations entre pays dominant l'économie mondiale dont la limitation exigée des émissions de gaz carboniques envisagées conduit à des effets sur la compétitivité des arsenaux industriels. Ensuite, la nécessité pour la plupart des grandes activités (agriculture, industrie, services), de se penser comme parties prenantes d'un marché mondial : le devenir des populations du tiers-monde sous -industrialisées étant placé dans la précarité à partir d'un constat scientifiquement établi que le réchauffement en fait les premières victimes. Or l'instabilité, la violence et l'instinct victimaire naît de cette précarité sinon dénuement en ressources.
Enfin, la conscience, chez la très grande majorité des Etats, que leur avenir, leur survie dépendent de leur capacité à être présent dans la compétition technico-économique internationale.
L'enjeu environnemental reflète donc paradoxalement à l'intégration du théâtre planétaire l'hétérogénéité, la fragmentation. Tout le processus de négociation depuis Kyoto a démontré cette fragmentation. L'intégration se fait par l'économique dans un seul système alors que les écarts de développement demeurent : pays développés, pays en pleine croissance (que la récession en vue risque de miner) ; pays brutalement appauvris, pays marginalisés. L'espace économique, dont la donnée environnementale est centrale, est un dans la mesure où ces écarts de développement, au lieu d'établir des clivages absolus, sont utilisés, manipulés par les acteurs ( entreprises, Etats, mais aussi des individus). La dimension de puissance est dans ce qui se traduit par l'iniquité voire l'injustice dans les relations internationales qui mène à tous les désespoirs.
En second lieu, les Etats et leurs frontières ne disparaissent pas car “la souveraineté semble dicter ses lois d'airain et puisque les positionnements en matière des dispositions à appliquer pour contrer l'effet de réchauffement sont dictés au fond par un “intérêt 110nal” stricto sensu et justifient ainsi les revirements spectaculaires comme c'est le cas américain lorsqu'on compare la position des démocrates (Clinton et Al Gore) et celle des républicains (W. Bush).
Cette intransigeance est manifeste lorsque l'Amérique menacée depuis le 11 septembre semble les oreilles “bouchées à l'emri” contre les menaces climatiques de la planète.
Enfin, cette intégration économique planétaire défendue contre vents et marée dans le commerce (justifiant une diplomatie tous azimuts), cette conscience - ou cette idéologie - du marché n'effacent pas des limites d'autant plus insurmontable qu'elles sont au -delà du politique et de l'économique, tout en influençant sans cesse ces deux dimensions.
Ce sont les limites culturelles et religieuses. Ce que la scène planétaire nous a démontré depuis le 11 septembre avec un brio regrettable. L'interdépendance est flagrante.
Le “Tout sécurité” implique donc l'environnement comme base fondamentale et il semble insoutenable de prôner la “collision” contre le terrorisme, l'intolérance, la pauvreté, pour l'instauration des droits de l'homme, d'une paix juste, etc. sans que l'éthique de responsabilité puisse être prônée en matière d'environnement comme stratum d'une réflexion globale et cohérente sur la condition humaine.
Il aurait été certes nécessaire de démonter ici à partir de données chiffrées en quoi l'accord-cadre de Kyoto reflète en soi une nouvelle donne, une nouvelle géo-économie planétaire. L'introduction de mécanismes spécifiquement marchands de “droits de propriété” nouveaux relatifs à l'échange en matière d'émission démontre, quoique refusés par la superpuissance américaine, qu'il y a interdépendance entre économie, espace et puissance. La sécurité (des Etats et de la planète) est une et indivisible. L'ONU qui est censée représenter la paix doit davantage refléter cette homogénéité si elle est réellement en “première ligne”.
Les puissances qui en commandent les destinées doivent se rendre à l'évidence qu'il faut un nécessaire dépassement de l'instrumentalisation de l'ONU fondé sur une redéfinition globale du concept de sécurité mondiale à partir de l'interdépendance des facteurs qui déterminent la paix entre les 110ns.
Aussi, considère-t-on que le balisage d'un ordre marchand dont l'OMC assure le leadership, la recherche actuelle d'un consensus mondial contre le terrorisme et toutes les formes de la violence illégitimes et l'effort international de se mobiliser pour limiter le réchauffement de la terre et ses conséquences palpables sur le développement, sont indissociables : la sécurité mondiale est ainsi une et indivisible contre toutes les menaces quelle que soit leur nature.
L'interdépendance des facteurs nous incite à démontrer que la question de l'environnement, envisagée sous l'angle de l'urgence des mesures contre le réchauffement de la planète, est au centre des préoccupations géopolitiques de premier ordre à l'échelle des Etats-110ns, des regroupements régionaux et qui donnent ainsi naissance à des “coalitions” d'intérêts comme l'illustre aisément la hiérarchisation des représentations au sein des instances du COP sous l'égide onusienne.
L'enjeu environnemental n'est donc pas isolé ou réduit à une simple question scientifico-juridique qui dépend d'une juste adéquation technique. Il est primordial à partir du moment où les composantes environnementales telles que quantifiées dans l'accord-cadre de Kyoto, comme solution optimale, révèle la donnée géo-économique qui reformule les deux questions fondamentales de la géopolitique : qu'est-ce que la puissance ? Où , comment se localise-t-elle ? Ou pour mieux les formuler, l'enjeu environnemental tel que posé dans le processus actuel fait surgir l'interrogation incontournable : pourquoi actuellement et de plus en plus les liens sont-ils devenus privilégiés entre économie, espace et puissance ?
Les traits saillants de cette évolution ont été constatés par les spécialistes puisque l'existence d'un espace économique mondial est antérieure à la fin du XXème siècle.
Par exemple, dans les années 1890-1914, un tel espace se dessine, ayant pour cœur l'Europe, attirant la Russie, les Etats-Unis et le Japon, englobant toutes les parties de la planète dominée par les puissances occidentales .
La crise des années trente affecte, sinon la terre dans sa totalité, du moins des continents entiers.
Dans cette perspective, la spécificité du XXème siècle et qui se confirme avec acuité en ce début du troisième millénaire est triple :
d'abord, l'amplification , la densité des interdépendances interagissant les unes sur les autres (commerce, investissements, flux de capitaux, échanges techniques). Il est facile de retrouver dans les positionnements à propos de l'accord-cadre de Kyoto ces considérations dans les relations entre pays dominant l'économie mondiale dont la limitation exigée des émissions de gaz carboniques envisagées conduit à des effets sur la compétitivité des arsenaux industriels. Ensuite, la nécessité pour la plupart des grandes activités (agriculture, industrie, services), de se penser comme parties prenantes d'un marché mondial : le devenir des populations du tiers-monde sous -industrialisées étant placé dans la précarité à partir d'un constat scientifiquement établi que le réchauffement en fait les premières victimes. Or l'instabilité, la violence et l'instinct victimaire naît de cette précarité sinon dénuement en ressources.
Enfin, la conscience, chez la très grande majorité des Etats, que leur avenir, leur survie dépendent de leur capacité à être présent dans la compétition technico-économique internationale.
L'enjeu environnemental reflète donc paradoxalement à l'intégration du théâtre planétaire l'hétérogénéité, la fragmentation. Tout le processus de négociation depuis Kyoto a démontré cette fragmentation. L'intégration se fait par l'économique dans un seul système alors que les écarts de développement demeurent : pays développés, pays en pleine croissance (que la récession en vue risque de miner) ; pays brutalement appauvris, pays marginalisés. L'espace économique, dont la donnée environnementale est centrale, est un dans la mesure où ces écarts de développement, au lieu d'établir des clivages absolus, sont utilisés, manipulés par les acteurs ( entreprises, Etats, mais aussi des individus). La dimension de puissance est dans ce qui se traduit par l'iniquité voire l'injustice dans les relations internationales qui mène à tous les désespoirs.
En second lieu, les Etats et leurs frontières ne disparaissent pas car “la souveraineté semble dicter ses lois d'airain et puisque les positionnements en matière des dispositions à appliquer pour contrer l'effet de réchauffement sont dictés au fond par un “intérêt 110nal” stricto sensu et justifient ainsi les revirements spectaculaires comme c'est le cas américain lorsqu'on compare la position des démocrates (Clinton et Al Gore) et celle des républicains (W. Bush).
Cette intransigeance est manifeste lorsque l'Amérique menacée depuis le 11 septembre semble les oreilles “bouchées à l'emri” contre les menaces climatiques de la planète.
Enfin, cette intégration économique planétaire défendue contre vents et marée dans le commerce (justifiant une diplomatie tous azimuts), cette conscience - ou cette idéologie - du marché n'effacent pas des limites d'autant plus insurmontable qu'elles sont au -delà du politique et de l'économique, tout en influençant sans cesse ces deux dimensions.
Ce sont les limites culturelles et religieuses. Ce que la scène planétaire nous a démontré depuis le 11 septembre avec un brio regrettable. L'interdépendance est flagrante.
Le “Tout sécurité” implique donc l'environnement comme base fondamentale et il semble insoutenable de prôner la “collision” contre le terrorisme, l'intolérance, la pauvreté, pour l'instauration des droits de l'homme, d'une paix juste, etc. sans que l'éthique de responsabilité puisse être prônée en matière d'environnement comme stratum d'une réflexion globale et cohérente sur la condition humaine.
Il aurait été certes nécessaire de démonter ici à partir de données chiffrées en quoi l'accord-cadre de Kyoto reflète en soi une nouvelle donne, une nouvelle géo-économie planétaire. L'introduction de mécanismes spécifiquement marchands de “droits de propriété” nouveaux relatifs à l'échange en matière d'émission démontre, quoique refusés par la superpuissance américaine, qu'il y a interdépendance entre économie, espace et puissance. La sécurité (des Etats et de la planète) est une et indivisible. L'ONU qui est censée représenter la paix doit davantage refléter cette homogénéité si elle est réellement en “première ligne”.
Les puissances qui en commandent les destinées doivent se rendre à l'évidence qu'il faut un nécessaire dépassement de l'instrumentalisation de l'ONU fondé sur une redéfinition globale du concept de sécurité mondiale à partir de l'interdépendance des facteurs qui déterminent la paix entre les 110ns.