Le travail décent revient de manière récurrente ces derniers temps dans le discours du ministère de l’Emploi et des affaires sociales. Des ateliers lui ont même été consacrés en partenariat avec le Bureau international du travail. Mais de quoi s’agit-il exactement et quels sont les enjeux liés à ce concept ? L’OIT définit le travail décent comme «la possibilité pour les femmes et les hommes d’accéder à un travail productif dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité».
Pour le ministère de l’Emploi et des affaires sociales, Abdesselam Seddiki, le travail décent est un concept global qui résume les aspirations des êtres humains au travail.
«Il implique la possibilité d'accéder à un travail productif et justement rémunéré (salaire juste), à la sécurité sur le lieu de travail, la protection sociale pour les familles, de meilleures perspectives de développement personnel et d'intégration sociale, la liberté syndicale, la non-discrimination au travail et à l'égalité des chances et de traitement pour tous, femmes et hommes», explique-t-il. Le responsable gouvernemental ajoute que la notion du travail décent repose sur quatre piliers : l’emploi, la protection sociale, les droits des travailleurs et le dialogue social.
C’est ce qui explique d’ailleurs l’importance grandissante de la place qu’il occupe dans les programmes et stratégies du ministère. «Ce concept est ancré dans la culture et la vision de nos objectifs stratégiques et de notre plan d’action triennal 2014-2016 que nous avons élaboré sous le mot d’ordre “Ensemble pour promouvoir l’emploi productif et décent”.»
Ce faisant, le Maroc, précise M. Seddiki, réaffirme son attachement aux principes et aux valeurs fondamentales consacrés par les normes internationales en matière de travail décent et qui devraient servir en permanence comme cadre de référence pour la définition des objectifs du ministère en la matière. Car le challenge réside, selon M. Seddiki, dans la capacité de toutes les composantes sociales à dégager une approche intégrée faisant du travail décent un véritable outil de développement des valeurs sociales, tant pour l’entreprise que pour l’être humain et l’économie nationale.
Visiblement donc, pour le ministère de l’Emploi, la promotion du travail décent n’est pas seulement un objectif social, mais une approche de développement que les conditions actuelles de compétition sur le marché mondial rendent de plus en plus inéluctable.
«La valorisation des ressources humaines, l’amélioration du dialogue et du climat social, la création et le maintien d’emplois de qualité, le renforcement de la protection sociale, le développement des compétences et la promotion d’un nouveau type de management et de relations professionnelles qui combinent efficacité économique et responsabilité sociale sont des défis que le gouvernement et les partenaires sociaux doivent relever, ensemble, pour faire face à la concurrence internationale», tient à souligner M. Seddiki.
