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«Rabat devient la capitale de la culture, du savoir et de l’écologie»

Le nouveau programme intégré de développement de Rabat confirme l’identité de cette ville en tant que capitale. C’est ce que tient à souligner le maire de Rabat, Fathallah Oualalou, qui estime que les conventions signées sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 12 mai dernier permettent à la capitale de s’autonomiser de l’administration pour développer de nouvelles fonctions. Entretien.

«Rabat devient la capitale de la culture, du savoir et de l’écologie»
Fathallah Oualalou, maire de Rabat.

Le Matin : Quel regard portez-vous sur le nouveau programme intégré de développement de la capitale 2014-2018 baptisé «Rabat, Ville lumière» qui été initié le 12 mai sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ?
Fathallah Oualalou : Il s’agit avant tout d’une initiative royale. Signées sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI la semaine dernière, les conventions relatives à ce nouveau programme donnent une visibilité sur l’évolution de la ville en tant que capitale. Elles confirment surtout son identité. La ville est en train de s’autonomiser de l’administration pour développer de nouvelles fonctions. Elle devient de plus en plus la capitale de la culture, du savoir et de l’écologie. Le concept de «Ville lumière» est lié à ces trois fonctions. Le développement de la culture se manifeste déjà à travers la Bibliothèque nationale du Royaume qui a été une grande initiative il y a environ 6 ans. À cela s’ajoute la série des musées. Outre le musée de la Banque du Maroc, on note le projet de musée d’histoire ainsi que celui des arts modernes qui va être inauguré prochainement. Un nouveau théâtre va s’ajouter au Théâtre Mohammed V.
L’aspect du savoir est lié à l’avantage comparatif que possède Rabat. Celle-ci abrite les universités les plus anciennes et importantes ainsi que les centres de recherche et les centres de réflexion sur la langue arabe et l’amazigh. Sur le plan écologique, il ne faut pas oublier que Rabat a été déclarée ville verte au niveau international en 2010. Cette tendance se confirme avec les projets s’inscrivant dans le cadre de l’initiative royale : mise en place de la coulée verte entre Casablanca et Rabat à travers l’avenue Abderrahim Bouabid, le bois d’Avicenne et surtout le nouveau jardin andalou qui va avoir un prolongement jusqu’au Chellah et Bouregreg. Par ailleurs, il s’agit de promouvoir le patrimoine historique de Rabat qui a été inscrite en 2012 comme Patrimoine mondial de l’humanité. Le ministère de la Culture aura à jouer un rôle important en la matière ; de même que le ministère des Habous, en raison de l’intérêt particulier qui est accordé aux mosquées, aux zaouïas…

Quid du développement du tourisme à Rabat ?

À partir de ses trois fonctions (culture, savoir et écologie), Rabat va pouvoir offrir un produit touristique spécifique. Il s’agit essentiellement du tourisme culturel. Par ailleurs, la deuxième phase du projet de Bouregreg va permettre la réconciliation de Rabat avec le littoral. Historiquement, la capitale a tourné le dos au littoral. Dans les 10 à 20 années à venir, un intérêt important va être accordé au littoral.

Différents projets relatifs à la mobilité sont prévus dans le cadre du programme intégré de développement de Rabat. Quels sont les changements escomptés ?

La maitrise de la mobilité va se faire autour d’un grand périphérique à partir du littoral et de l’actuelle autoroute qui va devenir un véritable boulevard interne, car une autre autoroute est en construction (la grande rocade). On note aussi la construction d’une grande rocade reliant Salé et Rabat (du côté de Chellah). À cela s’ajoutent la mise en place d’une gare routière ainsi que les grands projets ferroviaires. Le réseau du tramway sera également élargi. La construction de huit parkings souterrains va permettre de mettre en place tout un projet de trémies, notamment dans les ronds-points les plus sensibles. Tous ces projets vont révolutionner la mobilité à l’intérieur de Rabat.

Le problème du transport sera-t-il ainsi réglé ?

Il est important d’harmoniser notre système de transport collectif. L’intégration du système «Bus» avec celui du «Tramway» s’avère une nécessité. Dans les quatre années à venir, le tramway va pénétrer le cœur de Yaâcoub Al Mansour et Hay Ryad. Du côté de Salé, il va aller jusqu’à Sala Al Jadida. Il faut dire que dans tous ces projets, Salé n’est pas oublié. Il y a un mois et demi, – rappelons-le –, Sa Majesté le Roi a présidé la cérémonie de signature de conventions relatives à la mise à niveau et la réhabilitation de la médina de Salé. Le projet de Bouregreg est un lien entre les deux villes. La création d’une deuxième rocade du côté de Chellah va créer entre les deux cités un nouveau moyen de contact et de communication.

Quel sera le rôle du Conseil de la ville dans la mise en œuvre de ce nouveau plan ?

La ville va pouvoir libérer un certain nombre de terrains et de patrimoines fonciers et les vendre pour participer au financement de ce projet. À côté de la ville, il y a aussi la région et le conseil préfectoral. Il est à noter que la signature devant Sa Majesté de ces conventions a également permis l’engagement de plusieurs ministères et établissements publics comme la CDG et l’ONCF.

Les objectifs du programme intégré de Rabat sont très ambitieux. Sera-t-il facile de les réaliser sur cinq ans ?

C’est le grand challenge qu’il faut relever. Ce sont des objectifs réalistes. La ville peut débloquer sa contribution financière à travers la mobilisation du fonds du patrimoine. Les ministères concernés vont financer les projets de leurs budgets annuels pendant cinq ans. Il faut dire que ce projet fait tout pour que la ville ne continue pas à avancer à deux vitesses. D’où l’intérêt accordé aux quartiers populaires, à la réhabilitation de la médina, à l’élimination des bidonvilles et de l’habitat insalubre et à des quartiers traditionnels (mais marginalisés) comme Akkari, l’Océan et Diour Jamaa. L’Agence d'aménagement de la vallée du Bouregreg va travailler, dans la seconde tranche, avec le groupement privé Wissal qui intervient désormais dans trois villes (Casablanca, Tanger et Rabat-Salé). Ce partenariat public-privé va permettre à l’Agence du Bouregreg de réussir le challenge de la deuxième tranche en termes de financement.

Comment évaluez-vous le développement de Rabat au cours des dernières années ?

Au cours des dix dernières années, Rabat a connu une mutation intéressante notamment après l’intervention de l’Agence de l’aménagement de la vallée du Bouregreg et la mise en place du tramway. Rabat a beaucoup évolué depuis une dizaine d’années. Mais elle fonctionnait à deux vitesses. L’évènement de la semaine dernière est un tournant. L’intérêt porté à tous les quartiers et à l’équipement sportif et social de base va permettre de corriger cette dualité qui a prédominé pendant longtemps dans cette ville. Par ailleurs, la capitale est en train de développer une complémentarité économique avec Casablanca, au niveau notamment du secteur financier. Rabat est, en effet, la capitale du secteur financier public avec la Banque du Maroc, la CDG et le Crédit Agricole. 

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