Le Matin Eco : Quel bilan dressez-vous à ce jour de vos activités en France ?
Karim Bernoussi : L’intégration de The Marketingroup fin 2011 est le premier pas effectué par Intelcia pour s’internationaliser. L’objectif était d’être à la fois plus proche de nos clients français et de répondre à leur demande aussi bien en offshore et qu’en onshore et d’acquérir des compétences complémentaires. Comme toute opération de la sorte, les premières années sont difficiles. Il faut intégrer les équipes qui portent deux histoires différentes, trouver les bonnes synergies en termes d’organisation tout en rassurant les clients. Un travail d’accompagnement important a été nécessaire. Après deux ans d’efforts dans ce sens, nous pouvons affirmer que nous avons réussi ce pari.
Des chiffres ?
Au niveau financier, en 2013, le chiffre d’affaires groupe s’élève à 65 millions d’euros. En France, nous avons réussi à maintenir notre chiffre d’affaires à un niveau stable à 31 millions d’euros dans un contexte de décroissance au niveau du secteur. Nous avons également développé des partenariats avec de nouveaux clients dans l’automobile et l’assurance. En termes d’effectif, nous continuons à investir pour le développement de nos talents. Aujourd’hui, nous comptons 1.000 collaborateurs, sur les 3.300 du groupe, qui sont basés en France dans les 4 sites : Dreux, Marseille, Lyon et Levallois Perret. A Dreux par exemple où nous sommes le premier employeur, nous offrons une opportunité d’emploi et de développement aussi bien à de jeunes débutants qu’à des personnes d’un âge plus avancé qui ont trouvé au sein d’Intelcia la possibilité de donner un nouvel élan à leur carrière.
Envisagez-vous d’autres implantations en France ou ailleurs ?
Le groupe Intelcia a fait le choix de continuer à investir dans son développement. Pour 2014, la priorité est donnée à la consolidation de sa proposition de valeur francophone autour d’une offre globale : onshore – nearshore – offshore. Nous avons donc des projets d’expansion au niveau des trois géographies, respectivement France – Maroc – Afrique Subsaharienne. L’Afrique subsaharienne présente des opportunités à la fois sur la partie offshore et le marché local. A partir de 2015, nous entamerons une réflexion pour développer nos capacités linguistiques en allant en dehors des territoires francophones.
Comment évoluent vos activités au Maroc ?
La croissance organique au Maroc a été de 23% sur les trois dernières années grâce à la confiance que nous portent nos clients. Notre approche basée sur le partenariat et la proximité avec nos clients nous a permis d’étoffer les projets existants et d’en développer de nouveaux. En termes d’effectifs, nous sommes aujourd’hui passés à plus de 2.300 collaborateurs sur les 3 sites casablancais.
Quels sont vos projets et investissements en cours ?
Pour ce début d’année 2014, nous lançons un nouveau site à El Jadida. Intelcia est le premier acteur du secteur à investir dans cette ville qui présente outre sa proximité de Casablanca, l’avantage d’un bassin d’emploi intéressant. Nous souhaitons devenir un employeur de référence au niveau de la ville et offrir ainsi des opportunités d’apprentissage d’un nouveau métier et de développement autant professionnel que personnel pour les talents de la région. En termes d’investissements, ce premier site à El Jadida a nécessité une enveloppe globale de 10 millions de DH.
Avec tous ces projets de développement au Maroc et à l’international qui nécessitent des financements importants, votre entrée en bourse est-elle toujours à l’ordre du jour ?
Les développements du groupe nécessitent en effet la levée de fonds pour les financer. L’introduction en bourse reste une option tributaire des conditions de marché. L’autre option sera le recours au placement privé auprès d’investisseurs comme ce que nous avons fait avec succès en 2010 grâce à notre partenaire CDG Capital.
Comment accompagnez-vous votre développement au niveau RH ?
Notre politique RH est structurée autour de quatre axes pour servir les collaborateurs et concrétiser l’esprit de proximité qui fait partie de l’ADN d’Intelcia. D’abord, nous avons mis en place des outils pour nous assurer que les fondamentaux sont remplis avec rigueur. En termes de gestion administrative par exemple, nous développons un centre de services partagés à l’échelle du groupe pour une plus grande efficacité et un meilleur service rendu aux employés. Ensuite, nous misons sur le développement des collaborateurs. 97% des managers sont issus de la promotion interne. C’est un axe que nous privilégions. Un important dispositif est déployé pour la formation des collaborateurs de manière générale et l’accompagnement spécifique des managers potentiels à travers des mises en situations, des tests au sein des Assessment centers propres au groupe : centres d’évaluation. 8,5% de la masse salariale est ainsi investie dans la formation. Puis, nous soignons le cadre de travail afin qu’il soit propice à l’épanouissement et le bien-être des collaborateurs. Nous souhaitons que toutes les personnes au sein du groupe soient heureuses d’y travailler et fières de leur entreprise.
Au-delà des infrastructures qui sont bien au-delà des standards, nous investissons enfin dans des événements, des animations pour être à l’écoute et proche des personnes. Tous les jeudis, par exemple, une rencontre est organisée pour un groupe de conseillers autour d’un petit déjeuner avec des membres du comité de direction. Pas d’agenda, pas de sujet spécifique, le mot d’ordre est l’échange libre et convivial.
