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«J’ai été mal accueilli lors de mes débuts en sélection nationale»

Les débuts de Michaël Chrétien Basser en sélection nationale n’étaient pas faciles. L’ancien latéral droit de l’AS Nancy Lorraine a été la cible de plusieurs propos déplacés de certaines personnes dans l’entourage de l’équipe nationale. Des réflexions blessantes qui n’ont pas empêché le joueur de faire son chemin. Aujourd’hui avec du recul, Basser ouvre son cœur au «Matin Sports» en revenant sur l’accueil qui lui a été réservé notamment par Samir Ajjam alors adjoint de M’Hamed Fakhir ou encore les déclarations déplacées de Walid Regragui.

«J’ai été mal accueilli lors de mes débuts en sélection nationale»
Michaël Basser

Matin Sports : Parlez-nous de votre première moitié de saison avec Bursaspor ?
Michaël Basser : Globalement, c’est une première moitié de saison réussie même si les résultats ne sont pas aussi bons que l’année précédente. J’enchaîne ces derniers temps des matchs contrairement au début de saison où pour des raisons de la nouvelle réglementation sur les footballeurs étrangers, j’ai peu joué.

Votre contrat arrive à échéance en fin de saison, allez-vous prolonger l’aventure avec Bursaspor ou tenter l’aventure ailleurs ?
C’est fort possible que je change de club. Je n’ai pas encore prolongé mon contrat qui expire en fin de saison. Avec la nouvelle réglementation qui fixe le nombre de joueurs étrangers dans l’équipe à six, il est fort possible que je change de pays. Un retour en France n’est pas exclu.

Dans une récente sortie médiatique, vous aviez révélé que vous avez été mal accueilli lors de vos premières sélections en équipe nationale, que s’est-il passé exactement à l’époque ?
Mes déclarations étaient une réponse aux attaques que j’ai subies à tort et qui indiquaient que j’avais refusé de venir en sélection nationale lors de la CAN 2013. Or c’est tout à fait faux. Rachid Taoussi ne m’avait jamais appelé pour me faire part de son projet, alors qu’il avait fait une tournée avec ses adjoints en Europe pour le présenter à l’ensemble des joueurs marocains évoluant en Europe. Ils étaient même venus en Turquie pour s’entretenir avec Nordin Amrabet, mais ils n’étaient pas venus me voir sachant que j’étais juste à 1h30 d’Istanbul. J’avais juste reçu un coup de fil de Walid Regragui qui me demandait de le rappeler, mais je ne l’avais pas fait. C’était à l’entraîneur national de m’appeler et non pas à son adjoint. J’avais senti que j’étais indésirable. Je ne suis pas un joueur qui crée des problèmes ou à polémique. Je ne me suis jamais attardé sur mon cas personnel non pas par crainte, mais tout simplement parce que je ne suis pas un joueur à polémique ou à problème pourtant lors de mes débuts en sélection, on m’avait fait quelques réflexions blessantes comme celle de Samir Ajam, entraîneur adjoint de M’Hamed Fakhir, qui m’avait dit après un repas et alors que je me dirigeais vers ma chambre : «Alors, ton pays ne te manque pas trop» en parlant de la France. C’est blessant d’entendre ça comme si je ne suis pas Marocain. Mon père est Marocain et ma mère est Française. Et j’ai fait le choix de défendre les couleurs du Maroc. Je ne suis pas moins marocain que lui.
Walid Regragui, lui aussi, avait déclaré que le Maroc allait devenir la Tunisie en ramenant des joueurs étrangers. À l’époque, la sélection tunisienne comprenait dans ses rangs les Brésiliens Santos, José Clayton. J’avais pris ses déclarations contre moi parce que j’étais le seul qui portait un nom français. Autre chose, lors de mon premier match avec la sélection nationale, l’entraîneur m’avait demandé de m’échauffer, chose que j’avais faite tout au long de la rencontre, mais il ne m’avait pas fait entrer. Par la suite, j’avais appris que Walid Regragui avait refusé de sortir. En dépit de tout cela, je savais que j’aurais un jour ma chance. Je vous dis ça non pas parce que j’attends un quelconque retour de qui que ce soit, mais je n’aime pas que les gens racontent des mensonges sur moi en disant que j’ai refusé de répondre favorablement à la convocation du sélectionneur. J’étais écarté par Taoussi pour des raisons extrasportives que j’ignorais moi-même. Quand il avait dit qu’il ne prenait pas des joueurs qui ne sont pas titulaires, il m’avait également classé parmi ces joueurs, sachant que moi je jouais régulièrement avec mon club. Je n’ai jamais refusé aucune sélection. C’est toujours un honneur d’endosser le maillot national. Je ne suis pas quelqu’un qui aime des problèmes. Je le dis et redis, je suis toujours sélectionnable. Ma sélection ne dépend pas de moi, c’est au futur sélectionneur de faire son choix en fonction du rendement de chacun. Je dois être performant dans mon club pour prétendre à une place en sélection. Il y a beaucoup de concurrence, mais si on a besoin de moi, je suis toujours prêt à défendre les couleurs de mon pays. Je n’ai jamais annoncé ma retraite internationale. Et la sélection nationale ne s’arrête pas à un entraîneur.

Avez-vous le sentiment que Taoussi s’est débarrassé des joueurs de l’agent Mounir Hassouni ?
Quand on voit le traitement qu’il avait infligé à Houcine Kharja qui était le capitaine de l’équipe nationale ou encore aux autres joueurs comme Marouane Chamakh, Youssef Hadji ou Taarabt, on doit se poser des questions. S’il n’y avait pas Mounir Hassouni, je ne serais pas en sélection nationale. C’est lui qui était venu la première fois me parler de la sélection sélection nationale j’avais encore 19 ans. J’avais ensuite discuté avec mon père et j’avais vite opté pour le Maroc. C’est un type qui m’avait beaucoup aidé dans ma carrière et qui m’avait prouvé chaque jour que c’était un gars sur qui je pouvais compter. Le procès qu’on lui fait souvent n’est pas du tout juste.

Quel regard portez-vous sur la sélection nationale qui est toujours sans entraîneur depuis la fin du contrat de Rachid Taoussi ?
Il va falloir désigner un entraîneur national rapidement parce qu’il ne reste pas beaucoup de temps avant la CAN 2015 prévue au Maroc. Pour cela, il va d’abord falloir mettre de l’ordre au sein de la Fédération royale marocaine de football. C’est possible de gagner la CAN, mais pour atteindre cet objectif, il va falloir choisir un entraîneur de qualité. Il existe beaucoup de joueurs de qualité au Maroc capables de gagner ce trophée. Il faut juste faire un très bon ajustement pour en tirer le meilleur profit.

Quel est le profil d’entraîneur dont a besoin actuellement la sélection nationale ?
Il nous faut un entraîneur qui a du vécu par rapport au football africain capable de mettre en place une équipe compétitive en peu de temps. On parle actuellement d’Hervé Renard, l’entraîneur de Sochaux, c’est vrai que c’est un entraîneur qui a une expérience africaine. Son parcours avec la Zambie plaide pour lui. C’est un entraîneur qui a ce genre de profil qu’il faut actuellement. 

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