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Le Matin éco : Comment s’est comporté le marché du crédit à la consommation en 2013 et en ce premier trimestre 2014 ?
Laïla Mamou : Malgré un contexte de ralentissement économique, le secteur du crédit à la consommation a enregistré une stabilité de ses encours sains à hauteur de 77 milliards de dirhams à fin décembre 2013. Ainsi au niveau des banques, l’encours a cru de 2,09% pour un montant de 40,125 milliards de dirhams alors que pour les sociétés de crédit, il a enregistré un recul de 2,04%, représentant 37,642 milliards de dirhams. En ce qui concerne ce premier trimestre 2014, le marché du crédit à la consommation (sociétés de crédit à la consommation et banques) a connu un léger retrait de 0,14% en encours sains. En effet, le contexte est marqué par une forte pression concurrentielle, avec la montée en puissance des banques qui montrent un intérêt certain pour le crédit aux particuliers et qui bénéficient de ressources moins chères que les sociétés spécialisées. En effet, à fin mars 2014, la répartition des encours est de l’ordre de 51,3% pour les banques et de 48,7% pour les sociétés de crédit.
Qu’en est-il de l’activité de Wafasalaf et quelle part de marché revendique-t-elle ?
Wafasalaf a conforté sa position de leader sur le marché du crédit à la consommation en consolidant ses parts de marché en encours sains à 30,1% à fin décembre 2013. Ceci dans un contexte marqué par une baisse du marché du crédit à la consommation de 0,6% et par une régression des ventes de véhicules neufs de 7,3%.
Quelles sont justement vos performances par segment de marché ?
Je tiens à rappeler que depuis 25 ans, Wafasalaf a acquis une forte expertise et un savoir-faire confirmé dans le secteur du crédit à la consommation au Maroc. Elle se distingue en tant qu’opérateur multiproduit, offrant des solutions de crédit à la fois en financement automobile, prêt personnel et équipement des ménages. Ainsi, dans le financement automobile, Wafasalaf confirme sa position de référent à travers la gestion de près de 52% des dossiers de crédit. En effet, dans un marché écoulant près de 120.000 unités par an, le financement à crédit s’avère être un réel levier de dynamisation des ventes automobiles, puisqu’il y a d’ailleurs contribué à hauteur de 40% en 2013. Par ailleurs, il est à souligner que dans le marché du crédit à la consommation, le prêt personnel représente 54% du nombre de dossiers financés en 2013. Sur ce marché, Wafasalaf a financé 76.945 demandes de prêts personnels pour 1,956 milliard de dirhams, soit une part de marché de 28,9%. Enfin, sur le marché des ventes de biens d’équipement des ménages (blanc, brun, gris et petit électroménager), Wafasalaf maintient son leadership avec une part de 75,9%.
Quel est votre taux de risque ?
Au terme de ce premier trimestre 2014, Wafasalaf maintient un niveau de risque maîtrisé. Alors que le marché du crédit à la consommation affiche un taux de créances en souffrance de 13,5% à fin mars 2014, Wafasalaf le stabilise à 11,2%. Cela résulte des mesures organisationnelles et procédurales déployées en continu afin d’apporter plus d’efficacité et d’efficience dans le processus de recouvrement.
Comment anticipez-vous les mauvais payeurs ?
Ayant à cœur son rôle d’entreprise responsable et engagée, Wafasalaf a été pionnière dans l’établissement de grilles de notation qu’elle revoit régulièrement en tenant compte du profil client et de l’évolution de son comportement par rapport au crédit. Elle a été également la première société à se conformer aux règlementations introduites par les lois de protection du consommateur et de protection des données personnelles. Cela démontre de toute l’importance que revêtent l’étude objective et l’acceptation des dossiers selon des normes modélisées.
Vous êtes une filiale du groupe Attijariwafa bank qui est bien positionné sur le marché grâce à son réseau de distribution. Peut-on parler de cannibalisation ou de complémentarité entre les deux institutions ?
Wafasalaf est adossée, en effet, au groupe Attijariwafa bank, premier groupe bancaire et financier du Maghreb. Le groupe s’est donné pour priorité la proximité avec ses clients et a ainsi développé une offre parabancaire complète via ses filiales spécialisées qui occupent, chacune dans son métier, des positions de premier plan. On ne peut pas parler de cannibalisation entre le groupe et Wafasalaf, puisque notre business model est différent de celui de la banque. Wafasalaf est reconnue comme le spécialiste du crédit à la consommation et s’adresse à tous les clients, quelle que soit leur affiliation bancaire. Étant également présents sur différents points de vente partenaires à l’instar de la grande distribution, nous nous assurons d’être présents là où le client a besoin de nous. Aussi, nous mettons au service du groupe notre expertise dans cette ligne de métier afin de servir des clientèles de plus en plus diversifiées et/ou géographiquement implantées dans des zones reculées à travers son large réseau commercial. Il y a donc bel et bien complémentarité.
Quelles sont vos perspectives pour 2014 ?
Les axes de développement, qui pour nous demeurent incontournables, sont la qualité de service comme arme de différenciation, l’innovation en termes de processus et d’approche commerciale et la diversification de nos offres produits en agence, mais également sur le canal Internet. En matière de partenariats, la dynamique déjà engagée sera maintenue et renforcée avec les grands groupes que nous accompagnons dans leur activité de crédit. Par ailleurs, Wafasalaf a été précurseur dans les lignes de métier de la gestion pour compte et du Providing. Notre expertise dans le domaine du financement est reflétée par la gestion de 31% de l’ensemble des crédits à la consommation de la place, soit 24 milliards d’encours. Cette activité est en expansion et nous permet de nous positionner comme référent, à la fois pour les partenaires qui nous ont fait confiance pour porter leur activité de crédit, mais aussi pour ceux qui ont choisi d’externaliser une des prestations que nous maîtrisons à savoir l’évaluation du risque de la clientèle ou le recouvrement des créances impayées. Wafasalaf poursuit également sa volonté d’être un acteur du développement économique et social du pays qui s’inscrit dans une démarche d’éthique et de responsabilité au service de ses clients et partenaires.
