Matin Sports : Parlez-nous de vos débuts footballistiques ?
Mohcine Yajour : J’ai vu le jour à Sbata à Casablanca où j’ai appris à taper dans un ballon avec les copains du quartier. Par la suite, j’ai rejoint le Raja où je m’entrainais au terrain Tessema. C’est grâce à Fethi Jamal que j’ai intégré l’école des Verts à l’Oasis où j’ai joué dans toutes les catégories avant d’intégrer l’équipe première en 2006.
Quel est l’entraineur qui a été le premier à vous faire confiance en vous intégrant en équipe séniors ?
C’est Oscar Fullone, en 2006, qui m’a donné ma chance en me faisant entrer aux côtés de grands ténors comme Abdellatif Jrindou, Nabil Mesloub, Sami Tajeddine, Hicham Aboucherouane, Mustapha Bidoudane et Mustapha Chadli. Depuis ce temps-là, je n’ai pas, grâce à Dieu, cessé de progresser.
Vous avez été au centre d’un petit scandale avec Said Fettah en quittant le Raja en Suisse après un tournoi. Pouvez-vous nous en parler ?
Effectivement, à la fin d’un tournoi organisé en Suisse par El Ain et auquel avait participé le Raja, nous avons faussé compagnie moi et Said Fettah à nos coéquipiers. C’était une erreur de jeunesse, mais qui m’a, en fin de compte, été très utile.
Utile dans quelle mesure ?
Alors que Fettah s’est rétracté et a rejoint le groupe, moi je suis resté en Suisse où j’ai pu jouer avec le FC Chiasso avant de rejoindre le club belge de Charleroi où j’ai évolué aux côtés d’Amdelmajid Oulmers et de Salaheddine Sbai. En somme, ce fut une expérience bonne et enrichissante.
De retour au Maroc, vous avez opté pour le Wydad, éternel rival du Raja.
Pourquoi ?
En 2010, je suis revenu au pays avec une autre mentalité, celle d’un professionnel. Et comme tel, j’ai signé au Wydad qui m’offrait des avantages mieux que ceux du Raja. Vous savez, la carrière d’un footballeur est courte et c’est pour cette raison que tout joueur doit assurer ses vieux jours indépendamment de tout sentiment.
En 2012, vous avez marqué, lors du temps additionnel du 112e derby casablancais, le but de la victoire contre votre ancien club. Quel a été votre sentiment ?
Un sentiment partagé entre la joie d’avoir donné la victoire à mon club employeur et rendu heureux ses supporters et la tristesse d’avoir rendu malheureux mes anciens fans. Mais je pense que par la suite je me suis racheté auprès du public rajaoui en signant de nouveau chez les Verts.
Au Raja, quels sont les entraineurs qui vous ont le plus marqué ?
Assurément Oscar Fullone, M’hammed Fakhir et Fethi Jamal. Mais cela n’enlève en rien le mérite d’Yves Chay et surtout Fawzi Benzerti avec lequel nous avons effectué une belle prouesse en disputant la finale du Mondial des clubs contre le Bayern Munich, et cela après nos retentissantes victoires contre Auckland City, FC Monterrey et Atletico Mineiro.
Vos meilleurs souvenirs ?
Sans aucun doute la demi-finale de la Coupe du monde des juniors en Hollande et la finale du Mondialito qui nous a permis d’être reçus par S.M. Mohammed VI, ce qui restera une énorme fierté pour moi. Sans oublier la place de troisième meilleur joueur du tournoi.
Pourquoi avoir opté pour le Moghreb de Tétouan ?
D’abord et surtout parce que le Moghreb de Tétouan est devenu une grande référence en modèle de gestion et a atteint une grande dimension. Ensuite, cela me permettra de disputer un deuxième Mondial des clubs consécutif ; ce qui n’est pas donné à tout le monde. Enfin parce que le jeu du Moghreb de Tétouan est très proche de celui du Raja. En outre, les supporters du MAT ressemblent à ceux de mon club formateur.
Ils sont tout simplement formidables et poussent les joueurs à se transcender.
Donc vous vous sentez bien là où vous êtes ?
Absolument ! Les joueurs dont je connaissais la plupart et le public m’ont vite adopté. En plus, l’entraineur Aziz Amri est un personnage charismatique et attachant avec lequel il est agréable de travailler. Que demander de plus ?
Comment envisagez-vous la participation du MAT lors du prochain Mondial des clubs ?
Je sens que nous allons bien nous comporter et faire honneur au football marocain, à l’instar de ce qu’a fait le Raja. Tous les joueurs sont motivés pour faire sensation.
On vous reproche d’être trop individualiste. Qu’en dites-vous ?
Les gens qui connaissent le football savent que Yajour se dépense sans compter sur le terrain, se démarque et crée des espaces pour ses coéquipiers afin qu’ils puissent marquer. Il est vrai que parfois je tente des tirs au lieu de servir un coéquipier mieux placé, mais je vous assure que je ne le fais pas exprès. Dans le feu de l’action, on finit par s’emporter parfois. C’est lorsque je visionne un match que je me fais des reproches en me disant que j’aurais dû servir un tel !
