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«J’ai l’ambition de revenir au Maroc avec quelque chose de très fort»

En pleine préparation de sa prochaine tournée qui l’emmènera aux quatre coins du Maroc, Olmac s’est prêté au jeu des confidences et nous a raconté son amour pour la magie. Ce magicien, qui se passionne depuis le plus jeune âge pour cette fascinante discipline, s’est livré sans retenue sur son parcours et sur ses projets futurs. Après des années de pratique et une panoplie de prix dignement mérités, il fera, dans quelques mois, son retour en terre natale pour un show inédit.

«J’ai l’ambition de revenir au Maroc  avec quelque chose de très fort»

Le Matin : La passion pour la magie, comment ça vous est venu ?
Olivier Macia : Depuis l’âge de douze ou treize ans, je suis fasciné par la magie. Lors du mariage de mon frère, j’ai rencontré un magicien, un Français qui faisait des tours par passion, un bon amateur qui officie comme ostéopathe à Casablanca. J’étais assis à côté de lui et je l’ai observé faire ses tours. J’ai eu envie d’apprendre un tour ou deux et je l’ai embêté toute la soirée pour qu’il m’explique un tour. Suite à cela, j’ai eu le déclic, j’ai appris un deuxième tour puis un troisième, j’ai aimé la réaction des gens face à la magie, les voir contents, les voir rigoler, j’ai en envie de continuer…

La magie est une très belle passion, mais en faire son métier, c’est toute autre chose. Comment y êtes-vous parvenu ? Comment vit-on de la magie ?
C’est un peu comme pour les musiciens : il y a ceux qui arrivent à être connus parce qu’ils ont la chance de se faire remarquer par un producteur qui va lancer leur carrière et il y a ceux qui vont travailler dans un piano-bar toute leur vie alors qu’ils sont super forts. Pour vivre de la magie, il faut comprendre comment se vendre, à qui donner quel tarif et savoir évoluer. Moi, je me suis contenté pendant très longtemps de prendre un minimum d’argent et de me dire : «OK, pas de problèmes, je prends une petite somme d’argent pour animer une soirée, car je vais m’éclater avec les gens et c’est ça qui compte». Grâce à mes recherches et au nouveau tour de magie que je propose, je parviens à avoir plus de reconnaissance, d'être vendu pour une prestation comme un artiste d'exception. Du coup, les cachets sont beaucoup plus intéressants, ce qui me vaut d'aller toujours plus loin et d'avoir un niveau de vie de plus en plus intéressant.
Si on reste dans la magie simple, entre amis, pour les anniversaires ou les mariages, on va en vivre, mais difficilement. J’ai eu la chance, après le Maroc, de vivre à Monaco, une ville où les gens ont beaucoup d’argent. Du coup, j’étais mieux payé, et au fur et à mesure, j’ai compris les ficelles du business, à qui faut-il s’adresser, où faut-il aller… Après, si on persévère et qu’on continue à se renouveler en permanence, ça ne peut que fonctionner.

Et au Maroc, là où les gens sont peut-être moins enclins à payer pour du divertissement, comment êtes-vous parvenu à vous faire un nom ?
Au Maroc, c'est pareil qu'en Europe ! Ce n’est pas parce qu’en Europe il y a peut-être plus d’argent et qu’il est plus facile de trouver des gens qui dépensent des sous, que la magie n’a pas sa place au Maroc. Il faut être bon, tomber et se relever jusqu’à ce qu’on se fasse un nom. J’ai eu beaucoup de chance, car une fois que j’ai été bien lancé en Europe, que j’ai reçu plusieurs prix de magie, je suis venu au Maroc, en vacances pour voir ma famille et j’en ai profité pour aller démarcher la télévision. Je leur ai proposé de faire de la magie à la TV et ils ont tout de suite adhéré à l’idée. Ça a bien fonctionné, je me suis fait très vite un nom, mais il faut garder en tête que j’avais déjà plus de 15 ans d’expérience.

Vous êtes, dit-on, un spécialiste du «close-up», expliquez-nous un peu cette discipline ?
Le «close-up», c’est de la magie de proximité, c’est tout ce qui se fait avec des petits objets à moins de 20 cm des gens. Idéalement lorsque les gens mangent, le close-up s’invite à leur table pour faire de la magie de proximité avec des cartes, des pièces et des petites choses qui se font sous leurs yeux. C’est un genre totalement différent de celui de la «magie de scène» qui se présente comme un one man show où le magicien est seul avec son micro face au public. Dans ce genre de show, les magiciens proposent des transmissions de pensées avec le public et des tours qui ont un rapport avec le mental. Il y a aussi la grande magie qu’on appelle «la grande illusion», c’est cette magie avec la fameuse boîte et l’assistante qui se fait transpercer et découper. Ça peut être aussi faire apparaître une voiture ou des objets sur scène. Je m'étais spécialisé dans le «close up» qui demandait plus de moyens, mais beaucoup de temps et d'entraînement. À présent, j'ai un énorme spectacle avec des illusions spectaculaires.

Comment vous préparez-vous pour vos spectacles ? Combien de temps passez-vous à vous entrainer ?
À mes débuts, je m’entrainais six à huit heures par jour si le temps le permettait. Parfois, je terminais mon travail à 18 h et je me couchais à minuit parce que je répétais mes tours, des manipulations qui pouvaient me prendre trois à six mois d’entrainement. Les mouvements doivent être ultra fluides et naturels pour que ça rende bien ; et pour y arriver, il faut persévérer et répéter sans cesse. Il y a toutefois des tours plus faciles qui peuvent s’apprendre en cinq minutes, mais ces tours-là, tout le monde peut les faire. Pour être différent des autres magiciens, il faut faire des choses quasi impossibles, des choses que seuls quelques magiciens au monde sont capables de faire. En ce qui me concerne, j’innove énormément, je suis l’auteur d’un certain nombre de tours et de manipulations que je partage avec les magiciens en faisant des conférences dans le monde entier sur le close-up et la magie des cartes.

Vous qui êtes né au Maroc, qu’est-ce que ça vous fait de vous produire ici ? Quelle relation entretenez-vous avec le public marocain ?
J’adore le public marocain. Je suis né ici, je connais bien la mentalité en tant que français du Maroc, j’ai été élevé à la marocaine, donc ce n’est qu’un bonheur de jouer avec des gens qui aiment jouer, mais ici plus qu’ailleurs, il ne faut pas se rater, car les gens sont malins. Au Maroc, quand les gens me reconnaissent dans la rue, où même dans l’avion, ils me demandent toujours un tour. Ça dure cinq secondes, mais pour moi, mettre des étoiles dans les yeux des gens, c’est comme si j’avais un pouvoir. Je me régale avec le public marocain, c’est pourquoi j’ai l’ambition de revenir au Maroc avec quelque chose de très fort. On m’a vu faire de la magie avec un très petit budget et dans quelques mois, je reviens avec une grosse tournée et avec de gros spectacles. Ce sera du jamais vu au Maroc ! Je proposerais certaines choses que j’ai inventées, des choses uniques au monde comme par exemple faire apparaitre une table de DJ et la faire voler jusqu’à 5 mètres de haut. Le public de Casablanca, Marrakech, Rabat et Agadir aura l’occasion de me voir m’envoler dans le vide avec une table de mixage et la tête à l’envers, ça va être grandiose ! 

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