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«J’espère officier la demi-finale ou la finale du Mondial»

L’arbitre de touche Redouane Achik sera le seul Marocain présent au Brésil à l’occasion de la Coupe du monde 2014. Une désignation qui couronne un parcours riche, puisque le juge de ligne de 42 ans disputera sa dernière compétition FIFA au pays de la Samba. Dans cet entretien accordé au Matin, Achik revient sur sa nomination, sur la préparation de cet événement, ainsi que sur la situation de l’arbitrage au Maroc.

«J’espère officier la demi-finale ou la finale du Mondial»
Redouane Achik, juge de ligne seul représentant du Maroc au Mondial 2014

Matin Sports : Donnez-nous une idée sur vos débuts en tant qu’arbitre international et sur les grands tournois auxquels vous avez pris part.
Redouane Achik : J’ai commencé à arbitrer au Maroc en 1994, et j’ai intégré en 2 000 la commission centrale de l’arbitrage (CCA). Ce n’est qu’en 2007 que j’ai été admis pour diriger des rencontres internationales.
Ainsi, ma première compétition fut la Coupe du Monde U17 en Corée du Sud durant la même année. J’ai ensuite enchaîné avec la Coupe du monde des Clubs (au Japon et aux Émirats arabes unis), la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud et la Coupe des confédérations 2013 au Brésil. J’ai également arbitré plusieurs finales de la Ligue des champions africaine et de la Coupe du trône marocaine, ainsi que la finale de la CAN 2013 opposant le Nigéria au Burkina Faso.

Quel effet cela vous fait-il d’être le seul Marocain présent au Brésil à l’occasion de la CM 2014 ?
C’est un grand honneur et une charge de motivation additionnelle. Une énorme responsabilité aussi ! J’ai essayé de parfaire ma préparation depuis de long mois, et j’espère être présent à la finale ou à la demi-finale de la compétition.

Vous officierez dans un trio maghrébin à l’instar de vos autres participations ?
Exactement, avec l’arbitre algérien Jamal Haïmoudi (qui a été élu meilleur arbitre africain pour la seconde année successive et 6e au monde) et Abdelhak Etchiali. Nous avons plusieurs finales de compétitions majeures à notre actif, et nous constituons le trio le mieux noté sur le continent africain.

Vous assurez une fonction qui requiert une certaine aptitude physique, mais aussi le sens de l’observation et énormément de concentration. Comment faites-vous pour répondre à tous ces critères ?
Nous effectuons deux à trois séances d’entraînement hebdomadaires afin de garder la fraîcheur physique, en plus de stages destinés à perfectionner nos capacités et à nous mettre en phase avec les dernières nouveautés. Pour les événements FIFA, nous avons subi des tests médicaux et physiques pendant les deux années précédant le coup d’envoi de la compétition, en plus de 7 ou 8 séminaires (au Maroc comme en Suisse) et des tournois internationaux.

Si vous aviez à dresser un constat et un état des lieux de l’arbitrage au Maroc, avec toutes les accusations adressées à l’encontre de la commission centrale de l’arbitrage, que diriez-vous ?
Les observateurs et autres personnes qui ne sont pas impliqués dans la gestion n’hésitent pas à fustiger les arbitres et leur niveau, mais la vérité est tout autre à mon avis. Plusieurs arbitres marocains évoluent à l’international de nos jours et sont encore jeunes. Bon, c’est vrai qu’il y a quelques fautes de temps en temps, mais pas d’excès flagrants et c’est le cas partout dans le monde. Je pense que nous sommes dans la bonne voie, et qu’il faudra donner du temps à ces jeunes arbitres.

Avez-vous eu vent des allégations faisant état de nominations abusives d’arbitres et d’examens falsifiés ?
Oui, sauf que je suis sûr que tout cela est infondé ! Je connais personnellement les arbitres qui forment cette structure présidée par El Guezzaz, puisque j’ai travaillé avec eux à maintes reprises, et je sais qu’ils prônent un rajeunissement des éléments officiant au Maroc. Cela a déjà commencé (vous pouvez le constater en regardant les jeunes dirigeant les rencontres de la Botola) et ça dérange forcément d’autres personnes, plus anciennes. Je dirais même que certains combattent cette politique et tentent de véhiculer toutes sortes de rumeurs pour ternir l’image de la CCA.

Pensez-vous qu’un arbitre jouit des conditions lui permettant d’exercer dans une atmosphère décente au Maroc ou est-ce le contraire ?
Il faut savoir que tous les arbitres marocains évoluent en amateurs, c’est-à-dire que nous avons nos professions et métiers à plein temps, outre les matchs que nous dirigeons. Cela implique qu’on doit concilier entre ces deux occupations, et ce n’est pas toujours évident, car nous devons nous entraîner et suivre des stages et formations. On doit considérer aussi que les «hommes aux tuniques noires» sont comme les joueurs : nous devons les soutenir et leur laisser du temps quand ils sont jeunes. Il faut donc leur épargner toutes les attaques (surtout celles dénuées de fondement) afin qu’ils puissent évoluer.

La Coupe du monde 2014 sera votre dernière compétition FIFA ?
Effectivement. L’âge limite pour arbitrer des événements internationaux est de 45 ans, et j’ai atteint les 42 ans. J’arrêterai les compétitions FIFA, mais je serai toujours présent dans les tournois de la CAF, dans le championnat marocain et dans la Coupe du Trône. 

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