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«Un hommage sera rendu au Dr Farissi Esserghini, fondateur du festival»

L'Afrique est à l'honneur lors de la neuvième édition du Festival international du théâtre universitaire de Fès (FITUF) qui se déroule jusqu’au 10 mai. Cette manifestation culturelle et artistique connaît la participation d'une dizaine de pays étrangers, particulièrement arabes et africains.

«Un hommage sera rendu au Dr Farissi Esserghini, fondateur du festival»
Said Ennaji, directeur du Festival de théâtre universitaire

Le Matin : Cette année, le festival est à sa neuvième édition. Qu'est-ce qui caractérise cette mouture par rapport aux autres ?
Said Ennaji : Cette édition se distingue par le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi accordé au festival. À cela s’ajoute une riche programmation avec, notamment, les théâtres arabe et africain qui sont à l’honneur. Cette édition connaît par ailleurs l’organisation d’ateliers sur le théâtre encadrés par des experts, à savoir la poétesse Dalal Mekkari d'Allemagne, l'artiste koweïtien Hani Nessar et l'écrivain Alae Jabir. Cette édition est surtout marquée par l’hommage rendu au fondateur de ce festival, Dr Farissi Esserghini, ainsi que l’annonce de la création de l’Association arabe des critiques de théâtre. Le festival sera aussi couronné par le Grand Prix de Cheikh Abdul Aziz Ben Humaid Al Nuaimi, président du théâtre Ajman aux Émirats arabes unis, ainsi que le Prix du chercheur Koweitien Fahd Essalim pour la mise en scène théâtrale.

Comment le choix a-t-il été porté sur les pays africains mis en avant lors de cette édition ?
Nous essayons à travers le festival de prolonger et renforcer l’ouverture du Maroc sur les pays africains. Notre ambition est de permettre à ce festival de renforcer la diplomatie parallèle sur le plan culturel. C’est ainsi que nous accueillons des troupes de théâtre de Côte d’Ivoire, du Soudan, du Centre Afrique, ainsi que des étudiants des îles Maurice et de la Guinée-Bissau. Le monde arabe est de son côté représenté par des troupes du Koweït, de la Palestine et du Sultanat d’Oman. Il est prévu de rendre hommage à la fin de cette édition à deux grands artistes-acteurs qui sont Abdelilah Ajil et Noujoum Azzohra.

La présence arabe semble se renforcer d’une édition à l’autre. Quel commentaire en faites-vous ?
C’est une ouverture du festival qui ne peut qu’être salutaire. Je pense qu’il est important aujourd’hui de s’ouvrir davantage sur le monde arabe et l’Afrique à tous les niveaux, aussi bien politique, économique que culturel. Et nous tablons sur ce festival pour renforcer les liens entre ces deux mondes en accueillant, notamment, leurs représentants et en rendant hommage à une grande personnalité qui appartient à ces deux mondes, à savoir l’artiste Ali Mahdi du Soudan, qui est le vice-président de l’Institut international du théâtre avec qui nous espérons concrétiser le programme de formation sur le théâtre au niveau de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdelah.

Où en est le projet du réseau que vous avez lancé durant l'édition précédente ?
Ce projet existe aujourd’hui. Nous sommes en cours de l’adoption des statuts du Réseau du théâtre universitaire arabe avec la perspective d’impliquer les universités arabes. C’est un grand projet qui permettra au Maroc de participer amplement au rayonnement du théâtre arabe et de mettre en avant le haut niveau du théâtre universitaire et de ses festivals au Maroc.

Avez-vous eu assez de moyens pour réussir cette rencontre ?
La question des moyens s’impose toujours pour l’organisation du Festival international du théâtre universitaire de Fès. Mais nous arrivons à le pérenniser grâce à l’appui de nos partenaires. Et je tiens à remercier le ministère de la Culture et Cheikh Abdul Aziz Ben Humaid Al Nuaimi pour son appui à cet événement. Nous espérons aujourd’hui plus d’implication de la ville de Fès, le conseil de la région et des responsables locaux. À l’heure où le Maroc s’engage dans le grand chantier de la régionalisation avancée, les instances locales sont absentes dans toute opération d'appui au théâtre universitaire qui donne, par ailleurs, une image de l’Université marocaine loin des affrontements et de la violence.

Quelles sont vos attentes par rapport à la pérennité de ce festival ?
L’année prochaine, le festival en sera à sa dixième édition et il est important de lancer une réelle réflexion pour la recherche de modes d’organisation plus souples, plutôt que de rester lié à l’Université qui est un établissement public. Le Maroc a aujourd’hui besoin d’un grand festival du théâtre universitaire et a besoin de l’encadrement des étudiants et des jeunes au-delà de la vie estudiantine. Il est important de prendre conscience que nos jeunes n’ont pas besoin seulement de se nourrir pour vivre, mais qu’ils ont plus besoin de formation et d’encadrement, de s’exprimer au niveau artistique et créatif. C’est là le véritable rôle du Théâtre universitaire de Fès. 

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