Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

«Ouvrir un grand débat national qui inclue tous les acteurs du système éducatif»

L’Union des étudiants pour le changement du système éducatif (UECSE) a organisé, le week-end dernier à Rabat, son premier congrès et prévoit d’introduire prochainement une demande pour se constituer en association. Une étape de plus pour ce mouvement né en 2012 sur les réseaux sociaux, et qui dispose de huit sections au Maroc. Qu'est-ce qui explique cette évolution ? Pourquoi se constituer en association ? Quels sont les grands axes de son programme ? Wiam Tahri, présidente de l’UECSE, nous livre des éléments de réponse.

«Ouvrir un grand débat national qui inclue tous les acteurs du système éducatif»
L’UECSE a suscité un grand écho et un large débat.

Le Matin : L'UECSE a organisé le week-end dernier son congrès en vue de mettre sur pied son projet de se constituer en association. Comment expliquez-vous cette évolution si l'on sait que votre organisation a été créée virtuellement en 2012 sur les réseaux sociaux ?
Wiam Tahri : L’UECSE est un mouvement qui a vu le jour en juillet 2012 suite aux seuils exorbitants des écoles supérieures, dans le but d’apporter un changement dans le cercle éducatif marocain. Créée par des jeunes de différents âges et filières, l’union a pris de l’ampleur, s’est assuré une place sur le terrain et a réussi à ouvrir, dans un moment, un grand débat sur la problématique éducative au Maroc. Après une longue période d’expérience en tant que mouvement, nous avons rencontré de nombreux obstacles internes tels que la désorganisation ou le manque d’engagement, et externes notamment la communication avec les autres organisations, ou divers problèmes qui nécessitent l’obtention d’un cadre légal.
Après de nombreuses négociations et assemblées nationales, la décision a été prise durant la dernière assemblée en septembre pour donner lieu à un congrès ce mois-ci et passer à un cadre légal. Néanmoins, il est nécessaire de rappeler que l’activité de l’UECSE sera toujours la même avec quelques ajouts et innovations, mais surtout avec plus d’organisation et une vision à long terme.

Est-ce que beaucoup de jeunes, surtout bacheliers, se reconnaissent dans votre mouvement ?
L’UECSE a suscité un grand écho et un large débat surtout à ses débuts, bon nombre de jeunes ont rejoint la cause. Personne ne peut être contre le changement d’un système éducatif qui a longtemps prouvé son échec, c’est ce qui pousse beaucoup de personnes à adhérer à notre lutte. Nous comptons parmi nos membres des jeunes de différents âges, notamment un grand nombre de bacheliers, d’élèves et d’étudiants et toute personne touchée par la question éducative au Maroc.

Quels seront les grands axes de votre future association ?
Les grands objectifs de l’association tels qu’ils sont cités au niveau de la loi fondamentale sont clairs et nets. La finalité étant comme l’indique le nom, le changement du système éducatif actuel, nous visons à construire une force capable d’avancer une alternative, ceci en ouvrant un grand débat national qui inclut bien sûr tous les acteurs du système éducatif. Nous avons pour objectif aussi la conscientisation de l’ensemble de la jeunesse sur les problèmes qu’elle rencontre durant son cursus, leur nature et leur source, ainsi que la création d’un grand réseau d’étudiants au sein des écoles et des facultés.
Par débat national, nous voulons dire une grande discussion sur le système éducatif, dans laquelle chaque acteur pourra apporter sa proposition, son point de vue, car personne ne peut parler à la place d'un étudiant, qu'un étudiant lui-même. Chaque génération a sa spécificité.

Votre union était surtout connue pour son opposition à la cherté des inscriptions dans les établissements supérieurs, ce qui constitue, selon vous, un obstacle majeur pour les nouveaux bacheliers, surtout les plus brillants. Avez-vous changé votre fusil d’épaule pour toucher d’autres problématiques ?
Au début, et à l'occasion de la première manifestation nationale du 6 août 2012, les revendications étaient la suppression de la proposition du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Lahcen Daoudi, sur la privatisation de l'enseignement supérieur, mais aussi la dénonciation des seuils exorbitants des tarifs d'inscription aux écoles supérieures, ce qui nous a permis d'avoir une grande masse à nos côtés, tellement la promotion était souffrante. Actuellement, la proposition n’est plus d’actualité, mais nous insistons toujours sur la nécessité de ne pas toucher à l'éducation étant une ligne rouge, sa gratuité est primordiale. Mais bien sûr, notre lutte est bien plus générale et insiste à creuser vers les racines du problème. 

Lisez nos e-Papers