La galerie Fatma Jellal accueille, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 27 juin, l’exposition «L’Aquarium imaginaire» de Mohamed Fariji, réalisée avec le soutien de l’AFAC (Arab Fund for Art and Culture). L'artiste présente son projet qui prend la forme d’une collection d’objets, de posters, de boules à neige souvenirs, de flipper, de puzzle, de cartes, d'archives réelles et fictives, de reproductions et autres installations inédites, collectées et créées par l’artiste autour de l’imaginaire de l’ancien aquarium de la métropole, fermé depuis les années 80, moins de 25 ans après son ouverture.
Sa proposition de musée imaginaire, au croisement des symboles de la ville de Casablanca et de la faune aquatique marocaine, se construit sur le vide laissé par la fermeture de l’aquarium.
À travers son exposition, l’artiste engage de nouvelles reconversions de lieux publics laissés à l’abandon. L’exposition présente l’investigation esthétique de l’artiste, à partir d’archives réelles et fictives autour de l’ancien aquarium. L’artiste créé ainsi une collection inédite pour un nouvel aquarium imaginaire, s’inspirant de témoignages d’anciens visiteurs, d’habitants du quartier, mais aussi d’archives scientifiques recueillies à la bibliothèque de l’Institut national de recherche halieutique, ou encore de timbre à l’effigie de l’aquarium réalisé pour son ouverture en 1962.
Mais, rapidement, Mohammed Fariji s’éloigne de l’archive, qui ne représentait qu’un point de départ pour son travail, et crée par la suite de nouvelles pièces et installations totalement fictives et imaginaires à partir des matériaux collectés, l’artiste recherche, sélectionne, inventorie, classe et crée une collection subjective et nouvelle pour un aquarium fictif, au croisement de la mémoire de la ville de Casablanca et de son imaginaire.
Pour l’artiste, l’imaginaire de la ville est indissociable de celui de cet espace public que s’étaient approprié les Casablancais. Le projet de Mohammed Fariji a donc pour objectif «la réhabilitation de la considération du citoyen dans l’espace de sa ville».
L’aquarium de Casablanca, classé monument historique, reste fermé et n’est pas accessible au public. Le projet de Musée maritime dont il fut question à une certaine période n’est plus à l’ordre du jour. L’exposition temporaire «Abysses», organisée par l’Institut français au sein de l’aquarium en 2011 n’a pas abouti à une reconversion ou même une restauration du lieu.
En octobre et novembre 2014, l’aquarium de Casablanca accueillera un événement multidisciplinaire d’envergure consacré à la réflexion sur la reconversion de l’espace.
Outre «L’Aquarium imaginaire» de Mohammed Fariji, plusieurs autres expositions, ateliers, rencontres et tables rondes seront programmés afin d’enrichir la réflexion collective sur l’avenir de l’ancien aquarium de Casablanca.
