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Jef Aérosol «Part en flèche» à la Galerie 38

Jusqu’au 25 avril, la Galerie 38 de Casablanca accueille «Jef Aérosol /Part en flèche», la dernière exposition de l’artiste-pochoiriste à la renommée internationale. L’icône du Street Art expose pour la première fois au Maroc. Suite à sa résidence artistique à Dar Bouazza, il présente une série de pochoirs imprégnés de l’univers marocain.

Jef Aérosol «Part en flèche» à la Galerie 38

Il a signé les façades les plus mythiques de la planète, de Paris à Tokyo en passant par New York, Venise, Barcelone… jusqu’à la Grande Muraille de Chine où il y a installé son légendaire «Sitting Kid» (enfant assis). Inspiré par les grapheurs américains, Jef Aérosol réalise son premier pochoir en 1982. Dès lors, il ne quittera plus jamais la bombe aérosol qui deviendra sa baguette magique. Grand fan de musique et particulièrement de rock, il a réalisé les portraits des célèbres Elvis Presley, John Lennon, Jimmy Hendrix, Bob Dylan, Serge Gainsbourg, Pete Doherty… «Ce que je fais avec les portraits de célébrités me rappelle un peu l’époque où j’épinglais leurs posters dans ma chambre. Je ne suis jamais remis de cette période incroyable que furent les années 70. J’ai eu dix ans en 1967, vingt ans en 1977, cette période-là fut incroyable, il y a une force esthétique. Moi, je suis très attaché à la force esthétique que dégagent les gens. Je peux être ému au point d’en avoir la chair de poule si je croise quelqu’un avec des gestes, des couleurs…», explique l’artiste.

Mais Jef Aérosol ne s’intéresse pas seulement aux célébrités, il se promène dans les rues et s’inspire souvent de scènes complètement banales qui lui procurent des émotions intenses. D’ailleurs, en résidence à Dar Bouazza pendant deux semaines, il s’en est allé découvrir la population locale, ses comportements et ses particularités. «Ici, j’ai vu beaucoup de gens assis seuls qui regardent la mer ou la vie passer. J’ai été fasciné par les gens qui marchaient sur la route, en pleine obscurité, par ceux qui passaient des heures à attendre des taxis ou autre. J’ai photographié une maman avec son enfant, entre les vagues et les rochers. Il y a des images magnifiques, moi ce qui m’intéresse c’est l’émotion et l’expression qui se dégage d’un regard ou d’une attitude. Les vêtements sont beaux, il y a quelque chose qui ne trouble pas la silhouette dans le vêtement traditionnel marocain», confit le pochoiriste.

À la Galerie 38, Jef Aérosol présentera une série de nouveaux pochoirs inspirés par son séjour au Maroc ainsi que ses célèbres travaux auxquels il a, pour l’occasion, donné un souffle marocain. Bien qu’il expose dans les galeries, l’artiste se passionne aussi pour les façades de rues qu’il habille de son imagination. «Je trouve que l’art de la rue c’est l’art libre, gratuit pour ceux qui le regardent, mais il y a des gens qui ont monté tout l’inverse autour de ça. Les gens veulent détruire des dogmes et finalement, ils en reconstruisent d’autres. Certains trouvent honteux que j’expose dans les galeries, mais je fais mon métier. Je vends des toiles et c’est normal. Je fais des expos, je vends mes toiles, mais je continue de faire des choses gratuitement dans la rue pour les passants, je trouve que c’est un bon compromis», révèle Jef Aérosol. La rue oui, mais il n'est pas question pour l’artiste de faire du vandalisme, «l’art ne doit jamais être légale, car sinon ce serait de la propagande au service d’un pouvoir. En même temps, l’art ne devrait jamais être vandale, car vandaliser c’est détruire volontairement», conclut-il. L’important pour l’art c’est de respecter sa mission première qui est de créer de l’émotion. 

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