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La «melhfa» du Maroc saharien est l'icône par excellence de l'exposition «Coriolis» de l'artiste-peintre Fatima Zohra Morjani qui a ouvert ses portes jeudi à Casablanca. L'exposition, qui présente une multiplicité de thèmes et de modes d'expression, fruits d'une frappante disparité qui s'éclaire d'un support à l'autre, se veut une mise en valeur de la «melhfa», cet habit traditionnel constitué d'un morceau unique de tissu, réminiscence de l'himation grec. L'utilisation de la «melhfa» dans ces toiles dominées par des peintures en blanc et parfois des touches d'or «renvoie à des lumières et des balises subtiles qui font appel à ce qu'il y a de mieux en chacun de nous, à savoir le courage d'aimer», a-t-elle confié à la MAP.
En focalisant soigneusement sur des signes, des symboles et aussi les «melhfas» du Maroc saharien, la plasticienne Morjani souhaite faire passer des «messages bien précis». «S'il y a une leçon, un conseil à donner, c'est que ce n'est pas la nature qui a besoin de l'Homme, mais bien l'Homme qui a besoin de la nature». Dans sa peinture abstraite, où l'émotion est reine, les textures, les matériaux, les contrastes, le choix des couleurs, voire l'absence de couleurs, le geste enfin, tout concours à faire ressentir un sentiment d'inéluctabilité. «Nous sommes témoins, bientôt impuissants, d'événements d'ordre tellurique, planétaires, les forces qui sont en jeux dépassent désormais la simple échelle humaine», a-t-elle enchainé.
Née à Casablanca en 1971, Fatime Zahra Morjani a exposé ses premières toiles en Pologne où elle avait longtemps vécu après un séjour de plusieurs années en Éthiopie. Sa créativité s'est ainsi fortement nourrie des pays où elle a vécu, laissant deviner l'étendue de ses travaux picturaux.
En 2013, alors que sa première exposition en Pologne connaît un franc succès, Fatima Zahra Morjani, plus motivée que jamais, prend son pinceau et laisse couler son imagination et sa créativité pour une nouvelle série de peintures qu'elle appelle «Coriolis». Fatima Zohra Morjani s'exprime par la diversité dans son art et traduit ce qu'elle ressent en peinture en puisant son inspiration d'un certain rapprochement entre l'ici et l'ailleurs, tout en inscrivant l'humain au cœur de toutes les interrogations.
