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La pensée d’Ibn Arabî décryptée à Fès

Ouverte le 12 avril, la huitième édition du Festival de Fès de la culture soufie retrace cette année le parcours d’Ibn Arabî, promettant au public de plonger dans son univers spirituel magique et d’explorer les différentes facettes de sa pensée et de son œuvre, à travers musique, chant et débats.

La pensée d’Ibn Arabî décryptée à Fès
Hamam Khayri interprétant les mawashahat spirituels.

S ur les pas du grand penseur musulman Ibn Arabî, le Festival de Fès de la culture soufie, dans sa huitième édition, promet d’entraîner son public dans un périple magique et mystique à la quête de la lumière divine et de la paix intérieure. Ce rendez-vous incontournable de l’agenda culturel national, qui s’est ouvert le 12 avril, passera en revue les moments forts de la vie du grand maître, Ibn Arabî, son œuvre et l’univers de son expérience spirituelle dans toute sa profondeur et sa richesse. «Les voyages d’Ibn Arabî, en Occident et en Orient, en passant par le Maghreb, ont dessiné les contours d’une géographie faite de lieux de rencontres, d’échanges et d’enseignements dont la diffusion souterraine et manifeste influence profondément, jusqu’à nos jours, la culture spirituelle de l’Islam et plus largement encore différentes écoles de sagesse et de pensée à travers le monde», a souligné le directeur du Festival, Faouzi Skali, en ouverture de cette édition. Il ajoute que «son séjour à Fès à plusieurs reprises, dont le souvenir est attaché à la Mosquée d’Al Azhar à La Médina, nous montre tout l’intérêt que nous avons aujourd’hui à nous mettre sur les pas de ce guide spirituel pour comprendre le legs de l’une des pensées les plus fécondes et les plus essentielles de l’enseignement du soufisme et de la sagesse universelle».

Faouzi Skali a terminé son intervention en beauté, en lisant avec émotion des extraits d’un poème d’Ibn Arabî. D’un grand esthétisme, ces vers qui louent l’amour divin et décrivent la rencontre majestueuse de l’homme avec son seigneur ont été ensuite chantés par l’artiste de flamenco Curro Piñana et son groupe (Espagne) et Marouane Hajji (Maroc). Dans une ambiance fusionnelle, les artistes, chacun dans sa langue, ont rendu hommage à la poésie d’Ibn Arabî et à son enseignement et ont retracé son parcours qui a débuté à Murcie où il est né, et qui a connu un grand tournant à Fès où il a séjourné à plusieurs reprises. Après avoir enchanté l’assistance avec une performance musicale et vocale de haute volée, Curro Piñana et Marouane Hajji ont cédé la place sur scène à l’artiste syrien Hamâm Khayri, qui a gratifié le public d’une prestation magique de Muwashahat spirituels d’Orient et d’Occident, en voyageant facilement à travers les formes savantes et traditionnelles qu’il sait réinterpréter dans un cadre de modernité respectueuse de la tradition.

À noter que jusqu’au 19 avril, date de clôture du festival, le public a rendez-vous avec une programmation riche qui le plongera au cœur du patrimoine soufi et de ses différentes manifestations, artistiques, littéraires et poétiques. Ainsi, côté musique, outre, des concerts animés par les principales Tariqa du Maroc (Tijaniya, Chadhiliya, Qadiriya, Wazzaniya, Charqawiya ou Skalya...) et certaines confréries invitées de différentes régions du monde, en particulier de Turquie et de Bosnie-Herzégovine, des spectacles de musique andalouse sont également au menu avec la présence des grands artistes : Abderrahim Souiri, Mohammed Bajeddoub, Abdelfatah Bennis et Said Chraïbi. Côté débats, d’illustres chercheurs et penseurs venus des quatre coins du monde, tels que Suad El Hakim, Nacer Khemir, Michael Barry ou encore Pablo Benito, décrypteront la vie et l’œuvre d’Ibn Arabî, ainsi que l’influence de sa pensée sur la civilisation contemporaine.

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