Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Les défis de la mesofinance en Méditerranée

Cet instrument de financement des entreprises à mi-chemin entre les start-up et les grandes PME est censé contribuer à la création d’emplois. Mais des contraintes sont là.

Les défis de la mesofinance en Méditerranée
Philippe de Fontaine-Vive, vice-président de la BEI, indique que comme en Europe, la création d’emplois en Méditerranée va venir des PME.

La mesofinance pour créer des emplois en Méditerranée ? Cet instrument de financement des entreprises situées entre les start-up et les grandes PME a été au centre d’une rencontre organisé début mars en Tunisie par le Fonds fiduciaire de la Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (FTF - FEMIP) de la Banque européenne d’investissement (BEI). Le thème de la rencontre s’articulait autour du potentiel de la création d’emplois par la mesofinance dans les pays partenaires méditerranéens. Selon le site Econostrum.info, la rencontre a été marquée par la présentation des résultats d’une étude sur la mesofinance commandée à la Frankfurt School of Finance & Management par la BEI. Celle-ci révèle que parmi les entraves au développement de la mesofinance auprès des PME, il y a le langage financier qui demeure peu maîtrisé ou compris. Sur la liste également les compétences de gestion limitées, une vision court-termiste et une gestion personnalisée. Sans oublier les difficultés à faire enregistrer les titres fonciers.

Quid de l’appréciation des risques ?

Côté banques, l’enquête indique que les outils d’appréciation du risque ne sont pas adaptés aux PME. Elle relève par ailleurs l’absence de bureaux de crédits, l’utilisation limitée de la centrale de risques, les réticences face aux innovations et la culture bureaucratique dans la région. Selon l’étude, 53% des PME interrogées sur les défis de l’accès au financement évoquent le manque de garantie, et, pour la même proportion, des taux d’intérêt trop élevés. De même, près de 44% des chefs d’entreprises jugent les procédures trop longues et compliquées et regrettent pour 30% d’entre eux la bureaucratie. En outre, 11% se plaignent de la corruption et autant craignent de ne pouvoir rembourser leur prêt. Selon Bernd Balkenhol, expert senior du cabinet, cité par Econostrum, le problème majeur dans le financement à moyen terme (deux à quatre ans) du matériel empêche la productivité d’augmenter et se ressent sur le développement de l’emploi.

Selon la même source, les pays rattachés à cette zone géographique, dont le Maroc, généreraient environ 1,2 million d’emplois par an, mais avec un manque de 600.000 postes compte tenu du nombre des nouveaux entrants sur le marché du travail. Philippe de Fontaine-Vive, vice-président de la BEI cité par Econostrum, indique que comme en Europe, la création d’emplois en Méditerranée va venir des PME. Or, les banques n’arrivent pas à les accompagner. Pour lui, l’idée n’est pas d’importer une malle européenne avec des solutions, mais de tester des solutions innovantes pour développer ce financement. «La réalité sociologique, fait-il remarquer, est différente partout, mais les ressorts restent les mêmes», rapporte Econostrum. Toujours selon la même source, le vice-président de la BEI a formulé trois recommandations : «créer de nouvelles modalités de distribution du financement par crédit-bail pour les équipements et les moyens de production, agir sur une meilleure relation prêteur-emprunteur et explorer des approches novatrices pour combler le chaînon manquant de la mesofinance.» 

Lisez nos e-Papers