La métropole économique dispose actuellement de quelque 36 zones et parcs industriels. Mais trois ZI de la ville concentrent plus de la moitié de l’activité industrielle de pratiquement tout le Grand Casablanca. D’abord, celle de Aïn Sebaâ-Hay Mohammadi, actuellement en cours de régénération, avec en particulier le quartier industriel des Roches Noires qui constitue le premier foyer industriel du Grand Casablanca (38% du total des unités industrielles et 46% de la production industrielle de la région). Ce secteur industriel dans le prolongement du port de Casablanca, à quelques centaines de mètres du cœur de la ville, accueille des activités diversifiées, et en particulier de grandes unités de production du secteur agroalimentaire, de la parachimie et de la verrerie. La plupart des activités qui y sont développées ont un lien direct avec le port dont elles dépendent pour leur approvisionnement.
Ensuite, la zone industrielle de Sidi Bernoussi, qui couvre plus de 400 hectares et accueille plus de 500 unités industrielles. Selon les données du ministère de l’Industrie, c’est la plus importante et la plus ancienne aire d’implantation d’entreprises au Maroc. Pratiquement tous les secteurs économiques y sont représentés avec également quelques grosses unités. Naturellement, la zone est aujourd’hui confrontée à des problèmes de vieillissement et d’entretien des voiries et des réseaux, de friches industrielles ou terrains vacants, de dépôts d’ordures et surtout à un environnement dégradé. Enfin, la géante zone d’activité de Mohammedia qui abrite plusieurs unités industrielles majeures dont la raffinerie de la SAMIR qui assure plus de 80% de la production nationale d’hydrocarbures, la SNEP, le premier complexe chimique du Maroc, et la centrale thermique de l’ONEE. Les deux derniers groupes ont favorisé le développement industriel avec l’implantation de nombreuses entreprises chimiques ou parachimiques. Plus de 200 unités sont recensées et sont réparties sur plusieurs sites dont le port de Mohammedia et la route côtière. Pour désamorcer la pression sur l’immobilier et le foncier industriel du Grand Casablanca, le SDAU prévoit l’aménagement de 650 hectares de parcs d’activités dans le futur pôle Mohammedia-Zenata.
Ces plateformes devraient accueillir de l’industrie, de la logistique et des commerces de grandes surfaces, en plus d’un important pôle tertiaire au cœur du quartier résidentiel et d’installation balnéaires et de loisirs le long du littoral. Les parcs d’activités industrielles seront aménagés en continuité avec les zones industrielles et logistiques de Mohammedia. Ils devront être isolés des espaces résidentiels par des coupures vertes. «Ces parcs d’activités seront la pièce maîtresse du nouveau centre industriel et logistique de dimension internationale recommandé par le schéma directeur à cet endroit, et qui devrait être puissamment renforcé par l’aménagement d’un nouveau port, à partir de 2020, sur la côte faisant face à la zone industrielle de la SAMIR. Notons que Mohammedia compte déjà 550 hectares d’emprises industrielles et Aïn Harrouda près de 50 hectares d’industries disséminées qui seront conservées dans le futur schéma de la ville nouvelle de Zenata. A ces 600 hectares viendront s’ajouter pas moins de 890 autres de développements industriel, logistique et commercial, dont 280 ha sur Mohammedia et 610 sur Aïn Harrouda.
A proximité immédiate, la commune Chellalate devrait recevoir des parcs d’activités neufs d’une superficie cumulée de 680 hectares. L’ensemble, ainsi constitué à la jonction des 3 communes de Mohammedia, Aïn Harrouda et Chellalate, devrait offrir à terme 2.170 hectares de parcs dédiés aux activités économiques dont 600 existants et 1.570 ha supplémentaires, soit près du quart de la surface cumulée des parcs d’activités du Grand Casablanca à l’horizon 2030. Selon un comparatif établi par l’Agence urbaine de Casablanca, les 3 grandes ZI de Casablanca (Roches Noires, Aïn Sebaâ et Sidi Bernoussi) offrent une surface cumulée de 1.100 hectares, soit la moitié environ du futur pôle. «Il s’agit donc d’un pôle d’une puissance exceptionnelle, qui pourra s’appuyer sur une excellente desserte multimodale avec l’autoroute, le chemin de fer, le terminal pétrolier et le futur port de Zenata», indique l’Agence urbaine.
Equation offre-demande
Aux yeux des industriels, ce gigantesque projet cassera à coup sûr les formules de prix existantes actuellement et devraient permettre de résoudre l’équation offre-demande non seulement à Casablanca et ses périphéries mais aussi dans toutes régions à vocation industrielle du Royaume. «Le schéma directeur d’aménagement urbain structure à la fois les zones et les axes de développement industriel d’une manière cohérente», affirme Alain De Grève, le patron ExperTeam, spécialisée dans l’immobilier industriel. Pour lui, les normes qui sont désormais appliquées par l’Agence urbaine et par les communes ne permettent plus de s’installer n’importe où ou avec n’importe quelle activité industrielle. Une orientation qu’impose en effet le nouveau SDAU.
