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Les contes africains animent la Villa des arts

La Villa des arts de Casablanca nous a plongés, mercredi soir, au cœur de la tradition africaine avec une soirée dédiée aux contes venus d’Afrique. Accompagnée par Yahya Diebate, griot et koriste (Kora) sénégalais, la conteuse burkinabé Hawa Tall a régalé le public de ses contes drôles et pleins de bon sens.

Les contes africains animent la Villa des arts
Hawa Tall : «Les contes appartiennent à ceux qui les lisent».

Dans le cadre de l’Année de l’Afrique célébrée par la Fondation ONA, des soirées dédiées à l’art et à la culture africaine sont régulièrement proposées par les Villas des arts de Casablanca et Rabat. Et comment célébrer l’Afrique sans parler du conte ? «Les contes appartiennent à ceux qui les lisent. Écoute avec le regard, écoute avec intelligence et enfin, écoute avec tes oreilles», s’exclame Hawa Tall. Et c’est dans une ambiance intimiste, où les âges et les classes s’effacent, que Hawa Tall nous a conté des histoires.

D’abord, celle d’un coiffeur au nom imprononçable, devenu une véritable attraction dans son village grâce à un don magique. Dès qu’il se met à coiffer une tête, les cheveux qu’il vient de couper repoussent immédiatement. Le coiffeur s’amuse à voir ses clients perdre la tête devant l’absurdité de la situation. Jusqu’au jour où il reçoit, sans le savoir, un sorcier bien plus malin que lui et qui lui offrira littéralement sa tête…
Puis, Hawa Tall nous conta l’histoire de trois idiots bannis de leur village pour leur manque d’intelligence. Trois idiots errants qui sur leur chemin rencontrèrent un vieil homme prêt à leur donner une chance. Définitivement idiots, les trois garçons ne réussirent pas à convaincre le vieil homme qui décida de leur céder la main de ses trois filles, elles aussi idiotes. Trois idiots mariés à trois idiotes qui vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants idiots, dont nous sommes peut-être les descendants…

Vint ensuite l’histoire d’un village dans lequel les hommes chômaient et les femmes s’occupaient des quelques tâches ménagères. Un village où les hommes passaient leurs journées sous le soleil, à manger et à dormir jusqu’au jour où un nouvel habitant rejoignit le village. Différent des autres, cet homme surnommé «Toum Toum Da» (le travailleur en dialecte burkinabé) passait ses journées à travailler et à travailler et à travailler… ce qui avait le don d’agacer le reste du village. Décidés à le chasser, les villageois lui ordonnèrent de quitter les lieux sur-le-champ. «Toum Toum Da» accepta et les mit en garde quant à leur fainéantise qui finira par leur couter cher. C’est alors que le village fut victime d’une inondation qui obligea les hommes à labourer et à travailler pour générer des denrées…

Ce soir-là, Hawa Tall nous a conté des histoires courtes et drôlement intelligentes qui poussent à la réflexion et nous rappellent les choses simples de la vie. Rayonnante et pleine d’énergie, la conteuse a apaisé nos sens avec ses mots, sa voix et ses joyeux pas de danse.
Assis au sol, sur un pagne, Yahya Diebate, griot sénégalais originaire de la Casamance, au sud-ouest du Sénégal, a joué de la Kora (instrument à cordes africain) pendant près d’une heure pour accompagner les récits de la conteuse. Le garant de la tradition africaine nous a régalé de ses chants et morceaux instrumentaux, transformant la petite salle de la Villa des arts en un feu de camp nocturne au beau milieu d’une plaine africaine. 

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