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Des miss oubliées...

Cela fait plus de dix ans que l’équipe nationale féminine n’a rien réalisé d’extraordinaire. Il faut remonter à 1998 et 2000 pour retrouver la trace de la qualification des Lionnes de l’Atlas en Coupe d’Afrique des nations. L’équipe marocaine de l’époque s’était permis même le luxe de gagner la Coupe arabe en Égypte en 2000. Le projet de restructuration ou de relance du football féminin concocté par la commission de football féminin moisit dans les tiroirs de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) depuis plusieurs mois. Retour sur une discipline qui n’a jamais décollé.

Des miss oubliées...
La quasi-totalité des matchs de football féminin se déroule sur des terrains de terre battue.

Étrange comme le football féminin à du mal à décoller. Et c’est hallucinant de constater que depuis la mise en place du championnat féminin, les résultats de l’équipe nationale sont en régression continuelle, alors que c’est le contraire qui devait se produire. Pour plusieurs présidents de clubs féminins, la situation actuelle du football féminin est tout à fait logique en raison de la politique suivie par la fédération. El Abdi, entraîneur de Khenifra, pointe du doigt l’absence de formation des jeunes et d’un championnat des minimes, cadets et juniors. «Il est impossible d’avoir des joueuses compétitives ou une équipe nationale performante avec le système actuel», explique El Abdi. Et de poursuivre : «Nous n’avons aucun championnat des jeunes et quand les joueuses arrivent dans un club, elles sont séniores et n’ont suivi aucune formation. Plus grave, il n’y a pratiquement pas de formateurs dans les clubs.»

Ce n’est pas tout. El Abdi indique que la sélection nationale féminine doit être placée sous la direction du directeur des équipes nationales de jeunes, Pim Verbeek, et non pas sous la direction de la commission de football qui ignore tout du football. Il appelle aussi à travailler avec le système des sélections de ligues et de zones pour permettre au sélectionneur d’avoir un large choix de joueuses. Et de conclure que les résultats de l’équipe nationale féminine sont tout à fait logiques puisqu’on ne fait que suivre la même politique stérile depuis des années. A chaque rendez-vous international, le sélectionneur national contacte des entraîneurs de clubs pour leur demander de lui communiquer la liste de ses meilleures joueuses.

Taki de Aïn Harouda va encore plus loin en indiquant que le football féminin ne pourra jamais se développer si la FRMF ne trouve pas une solution au problème financier des clubs. «La FRMF octroie aux clubs une subvention annuelle de 100 000 DH plus 20 000 DH pour l’acquisition des équipements. Une somme insuffisante, compte tenu des dépenses annuelles colossales des clubs qui peuvent atteindre 600 000 DH par an», nous a-t-il indiqué.

Taki impute également la régression du niveau du football féminin marocain à plusieurs autres facteurs, notamment l’absence d’infrastructures, puisque la majorité des clubs évoluent sur la terre battue, et l’absence d’une direction technique de haut niveau.

Championnat très faible

Tous les problèmes cités ci-dessus engendrent un championnat très faible en raison du manque de compétitions des jeunes, par exemple pour les U17 ou les U20, comme cela se fait dans tous les pays où le football féminin est très développé. On ne peut pas avoir une équipe nationale à la hauteur tant que cette situation perdure. Le niveau bas du championnat s’explique également par l’absence d’entraîneur de qualité. Jean Pierre Morlans, l’ancien DTN, avait entamé une période de formation de cadres, mais au final, ces derniers n’ont pas trouvé de clubs à la hauteur de leurs ambitions ou ont bifurqué vers le football masculin. C’est la raison pour laquelle, le niveau des joueuses est très faible et l’on ne voit pas ce qu’elles peuvent faire d’autre que de jouer pour le plaisir sans pouvoir corriger leurs erreurs.

Le boycott des clubs du Sahara plane sur le championnat

Comme la saison dernière, la menace du boycott plane à nouveau sur le championnat national du football féminin en raison des problèmes de transports des clubs de Sahara. La résolution de ce problème n’est pas pour demain puisque le bureau fédéral qui assure l’intérim n’a ni le pouvoir ni les moyens d’acquérir les bus pour les quatre équipes féminines du Sahara. D’où le risque de voir ces équipes déclarer forfait. Outre ce problème épineux, le coup d’envoi du championnat prévu le 2 février est loin d’être acquis. Il va falloir attendre la réunion du bureau fédéral du vendredi 31 janvier pour voir si effectivement la date du 2 février est maintenue ou pas.


Entretien avec Brahim Karam, président de la commission de football féminin

«Un plan de restructuration du football féminin est sur le bureau de la FRMF»

Matin Sports : Existe-t-il un plan de restructuration du football féminin ?
Brahim Karam : Effectivement, nous avons mis sur le bureau de la fédération un projet de restructuration du football féminin. Ce projet doit attendre l’élection du prochain bureau pour y statuer.

Quels sont les points saillants de ce plan ?
Ce plan contient plusieurs points susceptibles d’ancrer la pratique du football féminin dans notre pays. D’abord la restructuration des clubs. Si les clubs ne sont pas mieux organisés, il sera difficile de faire développer la pratique du football féminin. Les clubs doivent avoir des ressources financières pour pouvoir fonctionner convenablement au lieu de conditionner leur participation en championnat avec la subvention de la FRMF. Si je reçois la subvention, je participe au championnat sinon j’arrête. Ensuite, ce plan de restructuration préconise aussi l’amélioration des infrastructures des clubs qui évoluent en majorité sur des stades de terre battue. Ce plan prévoit également l’ouverture sur des écoles pour élargir la base des pratiquantes, sachant que les parents sont encore réticents à l’idée de laisser leurs filles jouer au football.

Pourquoi l’équipe nationale féminine n’est-elle pas placée sous la direction du directeur des équipes nationales, Pim Verbeek ?
Au moment de la signature de son contrat, la FRMF n’a pas inclus dans son contrat la prise en charge des équipes nationales féminine. Et quand la FRMF lui a proposé par la suite cette idée, il a refusé. C’est pour cela que les équipes nationales féminines sont sous la direction de la commission du football féminin.

Comment se fait-il que la fédération a oublié la formation des entraîneurs de football féminin ?
Non pas du tout. La direction technique sous Jean Pierre Morlans a organisé plusieurs sessions de formation au profit des anciennes joueuses. Plusieurs d’entre elles ont, d’ailleurs, obtenues des diplômes catégorie B et C, mais j’ignore si elles sont intégrés dans des clubs ou pas. Il faut continuer la formation parce que le nombre de cadres est insuffisant.

Comment se fait-il que la sélection nationale seniors n’a entamé sa préparation pour le match contre l’Algérie que lundi ?
On avait préparé un programme de préparation pour l’équipe nationale que nous avons remis à la FRMF, mais on n’a pas eu d’interlocuteur au niveau de la FRMF, vu les problèmes qui sont survenus lors de l’assemblée générale ordinaire de novembre dernier. La situation s’est débloquée lors de la réunion du bureau fédéral tenue le 22 janvier.

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