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Nul ne peut nier aujourd’hui le rôle moteur que les petites et moyennes entreprises (PME) jouent dans le développement du tissu économique et social des nations. Développement des industries, développement de l’employabilité, résorption du chômage, création de valeur ajoutée... les raisons de leur forte existence sont légions.
Au Maroc, les PME contribuent fortement à la dynamique productive de la richesse. Elles constituent 95% du tissu économique et industriel et créent entre 50% et 60% des emplois et 20% de la valeur ajoutée. Toutefois, pour maintenir la cadence, ces entreprises sont obligées de multiplier les initiatives de soutien et de consolidation des stratégies de développement. C’est d’ailleurs dans ce cadre que l’agence de communication Épitaphe a organisé les 11 et 12 décembre à Casablanca, le Forum de la PME et de ses partenaires. Évoquant les objectifs de cet événement, Asmaa Ayoub, DG d’Épitaphe, a souligné que malgré la diversité des programmes proposés pour accompagner les PME «nous avons constaté que certaines sont mal informées, ne se sentent pas concernées ou estiment que ces actions ne sont pas à leur portée. Dans ce contexte, nous avons voulu ce Forum comme plateforme qui permet au dirigeant de la PME de sortir de sa solitude pour aborder un dialogue franc et ouvert avec ses partenaires».
De son côté, le ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, chargé des petites entreprises et de l’intégration du secteur informel, Mamoun Bouhdoud, a signalé que «cette initiative vient à un moment opportun pour montrer la place accordée à la PME dans le développement économique de notre pays, notamment à travers les premiers résultats du plan d’accélération industrielle qui, au seul secteur de l’automobile, a enregistré la création de 216 entreprises, principalement des PME, avec à la clé 90.000 créations d’emplois pérennes en 2020. L’objectif étant de stimuler l’emploi, le développement des compétences et l’innovation. Avec à terme, des PME fortes et compétitives, capables de se projeter à l’international, notamment vers l’Afrique».
Partenaire de ce forum, le Centre régional d’investissement (CRI) veut à travers ce rendez-vous, doter la PME d’un événement qui regroupe tous les éléments nécessaires à sa promotion, a fait savoir Abdallah Chater, directeur par intérim du CRI du Grand Casablanca, souhaitant que ce forum soit un début pour que les PME trouvent des réponses à leurs attentes.
Les professionnels et experts conviés à cette 1re édition du Forum PME, ont échangé autour d’un certain nombre de thèmes qui résument les attentes et les interrogations des PME.
Le programme était riche en thématiques abordant des questions ayant trait à : «L’Accompagnement de TPME», «Quelles solutions pour accompagner la compétitivité des PME touristiques ?», «Le Pôle de formation permanente à la CCIS de Casablanca», «L’accès de la PME au financement, entre le discours et les attentes»…
Au final, des recommandations ont été formulées dans l’objectif de proposer des pistes de solutions pour ces structures.
L’engagement réaffirmé du Groupe Le Matin
Le Groupe Le Matin, l’un des principaux partenaires au Forum de la PME, s’est engagé à apporter sa contribution significative à cette importante rencontre à travers l’organisation d’une conférence-débat sur le thème «L’accès de la PME au financement, entre discours et attentes». Animée par un panel de quatre intervenants experts composé de Mohammed Haitami, PDG du Groupe Le Matin, Salma Tazi, présidente du directoire de Maroc Factoring, Hassan Bertal, DGA en charge du marché de l’entreprise chez Attijariwafa bank, et Lotfi Sekkat, DGA de la CIH, cette conférence était l’occasion de mettre la lumière sur les mécanismes de financement de la PME et de proposer des solutions fiables pour le bon démarrage des entreprises en quête d’un terrain fertile.
Dans une déclaration au Matin Emploi, en marge du Forum, M. Haitami a précisé que ce rendez-vous «permettra certainement de dresser un certain nombre de recommandations» pour répondre aux multiples attentes concernant le dispositif d’accompagnement et de soutien financier en faveur des PME.
L’auto-entrepreneuriat, au cœur des discussions
Un thème d’actualité qui interpelle l’ensemble des acteurs économiques, politiques et sociaux. L’auto-entrepreneuriat et l’auto-emploi jouent un rôle déterminant dans le développement du tissu socio-économique en matière de création de richesses et de résorption du chômage.
Ainsi, pour soutenir l’émergence des petites et moyennes entreprises, l’État compte renforcer ses dispositifs, à travers notamment le projet de loi concernant le statut de l’auto-entrepreneur.
Conçu dans le but de promouvoir le potentiel de l’entrepreneuriat, ce statut contribuera, comme l’a expliqué M. Haïtami, à résoudre certains problèmes auxquels les porteurs de projets font face, en particulier le fait que «les petites entreprises opèrent dans un écosystème informel, d’où la problématique de mise en place de procédures de coordination avec les banques en matière de financement».
Par ailleurs, M. Haitami a appelé l’ensemble des intervenants, que ce soit le ministère de tutelle, l’administration des douanes et les CRI, à unir leurs efforts au niveau régional afin de soutenir les PME et TPE.
Dans le même ordre d’idées, Hassan Bertal a expliqué au Matin Emploi que le statut d’auto-entrepreneur, qui démarre en 2015, est un projet ambitieux qui «va pousser beaucoup de jeunes à se structurer, à créer leurs micro-entreprises». Et d’ajouter qu’«un effort est accompli par l’État dans ce sens, c’est au tour des autres institutions financières d’accompagner ces initiateurs de projets à travers des solutions concrètes pour rejoindre ce monde de l’entrepreneuriat de façon la plus sereine possible», avant de conclure: «Aujourd’hui, beaucoup de gens compétents, qui travaillent dans l’informel, n’évoluent pas parce qu’ils n’ont pas accès à un tas d’instruments financiers».
Recommandations
Mohammed Haitami, PDG du Groupe Le Matin
«Les banques devront développer des compétences au niveau des nouveaux métiers d’avenir, notamment les nouvelles technologies, et ce, dans le but d’accompagner la tendance. L’accompagnement et le soutien des PME sont également un créneau à développer pour garantir la réussite des projets d’entreprises. En somme, le financement est certes important, mais l’entreprise marocaine a aussi besoin d’écoute et d’orientation.»
Salma Tazi, présidente du directoire de Maroc Factoring
«La création d’une structure spécialisée ayant pour rôle de rapprocher le monde de l’entreprise des organismes de financement en termes de communication serait d’une grande utilité.»
Lotfi Sekkat, DGA du CIH
«L’État des lieux est positif, nous avons atteint un degré de maturité convenable concernant le financement de la PME.»
Hassan Bertal, DGA en charge du marché de l’entreprise chez Attijariwafa bank
«Nous avons réalisé beaucoup de choses, mais beaucoup d’autres restent à faire. Les défis à relever sont la proximité, le contact et la confiance.»
