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Le conseil de la ville épinglé par l’arrondissement de Hassan

Le président de l’arrondissement de Hassan, Driss Razzi, pointe du doigt les dysfonctionnements au niveau du Conseil de la ville de Rabat. Dans un point de presse, tenu jeudi dernier, il n’a pas hésité à énumérer les échecs constatés dans la gestion de la chose locale dans la capitale. Appuyé par plusieurs élus de l’arrondissement, il a étayé ses accusations par des données chiffrées.

Le conseil de la ville épinglé  par l’arrondissement de Hassan
Siège du conseil de l’arrondissement de Hassan

Rien ne va plus au Conseil de la ville de Rabat qui vit ces derniers jours au rythme des confrontations entre les différentes sensibilités politiques. Le dernier incident en date a trait à la décision de la municipalité visant l’extension des zones des horodateurs au niveau du quartier de Hassan (96 rues). Cette décision a déclenché un vif débat avec le lancement d’accusations entre le président du conseil de Hassan Driss Razzi et l'élu du PJD Mohamed Brija. Dans un point de presse tenu jeudi dernier, Driss Razzi, du PAM, a tiré à boulets rouges sur le Conseil de la ville. D’ailleurs, il a placé sa rencontre sous le signe «le système de l’unité de la ville entre les échecs de mise en œuvre au niveau de la municipalité de Rabat et les attentes de l’arrondissement de Hassan».
Sur ce registre, le président estime que les échecs sont nombreux à Rabat, à commencer par la configuration politique au sein du Conseil de la ville. Pour l’élu du RNI, Hassan Mezdaoui, l’alliance formant la majorité au sein du Conseil de la ville est contre nature, l'allusion étant claire ici à la coalition entre le PJD et l’USFP. «La mairie a été accordée à un parti politique dont les résultats lors des dernières communales ont été très modestes. D’autant plus que l’USFP n’avait remporté aucun siège dans les arrondissements ayant la plus forte densité de population, notamment à Yâacoub Al Mansour et Takkadoum», a-t-il souligné.
La présidence du conseil d’arrondissement de Hassan s'est dite également «déçue du maire actuel de Rabat, alors qu’on espérait beaucoup de choses de sa part, vu ses compétences confirmées». Pour Hassan Mezdaoui, la ville a accusé un recul dans divers domaines à cause d’une mauvaise gestion de la chose locale. Selon les comptes administratifs des deux conseils, Hassan Mezdaoui a relevé que les dépenses liées au parc automobile ont connu une hausse de près de 15% entre 2008 et 2012.
L’autre facture salée du Conseil de la ville est celle de la téléphonie mobile. Celle-ci a connu une hausse de 33% entre 2008 et 2012. Les conseillers effectueraient 8 219 DH par jour de communications, malgré la flotte interne établie entre eux. Également au menu, l’accueil et la restauration, dont la facture a doublé entre 2008 et 2012, passant 900 000 DH à 1,8 million de DH en 2012.

D’après les responsables de l’arrondissement de Hassan, au moment où les factures du Conseil de la ville de Rabat s’inscrivent à la hausse, les budgets affectés aux infrastructures, au social et aux activités culturelles et sportives ont diminué. Ils ont cité le cas du budget consacré au maintien des routes qui a chuté de 70% entre 2008 et 2012, passant à 2,84 millions de DH en 2012 au lieu de 6,935 millions de DH en 2008. Le budget destiné à l’animation culturelle a aussi chuté de 49%. Pire encore, l’enveloppe dédiée au sport a été réduite de 91% entre 2008 et 2012, passant de 2,6 millions de DH en 2008 à 242 000 DH en 2012.
Idem pour l’éclairage dont la facture a été réduite de 28%. Le budget est passé de 3,915 millions de DH en 2008 à 2,816 millions en 2012. Les subventions accordées aux associations ne sont pas en reste. Cette question, qui a toujours fait polémique au sein du Conseil de la ville, a été soulevée par Hassan Mezdaoui qui n’a pas mâché ses mots en indiquant que «l’ancienne présidence avait au moins publié les noms des associations bénéficiaires de la subvention, contrairement à l’actuel Conseil qui a toujours gardé l'anonymat sur les ONG, d’autant plus que le clientélisme domine dans la répartition desdites subventions», toujours selon Hassan Mezdaoui. L’autre point qui ternit le bilan du Conseil de la ville concerne le «reste à recouvrer» qui a connu une hausse de 23% entre 2008 et 2012, en avoisinant 66 milliards de DH, ce qui enfonce la ville dans le déficit.

La liste accablante des dysfonctionnements fait également ressortir l’une des problématiques les plus complexes de la capitale, à savoir les cimetières. «Le Conseil de la ville ne dispose d’aucune vision pour résoudre ce problème, alors que d’ici quelques mois, on ne trouvera plus où enterrer nos morts», a précisé Jamal Al Jirari du Mouvement populaire. Ce dernier a également mis en relief la réhabilitation de la rue des Consuls dans l’ancienne médina. Pour lui, «il s’agit d’un fiasco dénoncé par les habitants et les commerçants de cette rue, qui réclament de poursuivre juridiquement les parties en charge de ce dossier». L’absence des toilettes publiques est également une véritable honte pour la ville, d’après l’élu du Mouvement populaire.

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