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«Nous avons fait le choix de créer un GIE pour devenir plus compétitives»

Dans les montagnes du Rif, entre Ouazzane et Chefchaouen, 300 femmes vivant dans cinq communes rurales se sont lancées depuis 2006 dans la production d’huile d’olive extra-vierge bio dans le cadre d’un GIE, ont mutualisé les moyens pour s’imposer sur le marché de l’huile d’olive. Détails avec Hanane Lachheb, présidente du GIE Femmes du Rif.

«Nous avons fait le choix de créer  un GIE pour devenir plus compétitives»
Hanane Lachheb.

Le Matin : Pouvez-vous nous parler de l’histoire du GIE Femmes du Rif ?
Hanane Lachheb : Le Groupement d’intérêt économique (GIE) Femmes du Rif a été créé en 2006 par dix coopératives et 300 femmes représentant cinq communes : Aïn Beida, Brickcha, Boukrisat, Assajen et Zouni. Nous avons mutualisé nos moyens et concentré nos efforts en termes de formation, d’amélioration des procédés de production et de traçabilité, avec l’appui de l’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel), le ministère de l’Industrie et du commerce ainsi que le ministère de l’Agriculture, pour produire une huile d’olive extra-vierge bio de haute qualité. Et au fil des ans, cette huile s’est imposée et a gagné plusieurs prix. Notre marque «Farida» a obtenu la certification produit bio en 2006, a aussi été certifiée par Ecocerte et brigue le label Max Havellar du commerce équitable. En 2007, elle a remporté le prix de la meilleure huile d’olive nationale et, en 2013, elle a eu le troisième prix de certification en Suisse. Nous avons aussi obtenu en 2013 le trophée de l’Indication géographique protégée qui nous a été remis par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, lors de la précédente édition du SIAM. Et c’est la deuxième fois que nous sommes honorées par Sa Majesté qui a posé, en 2006, la première pierre de notre unité de trituration à Ouezzane. Femmes du Rif exporte l’huile extra-vierge vers l’Europe, notamment en France et en Allemagne. Notre force étant que les femmes du Rif interviennent au niveau de toute la chaine de valeur. Elles cultivent elles-mêmes leurs oliviers, font la cueillette et assurent le suivi de la transformation au niveau de notre propre unité de trituration. Les femmes du Rif se chargent elles-mêmes de l’emballage et de la commercialisation.

Et pourquoi un GIE ?
Nous avons créé une fédération pour mutualiser nos efforts et nous avons même exporté notre huile pendant une année au nom de cette fédération. Mais nous avons fait le choix de créer un GIE pour devenir plus compétitives, pour pouvoir évoluer et exporter nos produits. Aujourd’hui, les adhérentes ont des revenus corrects et arrivent à subvenir aux besoins de leurs familles. Mieux encore, elles commencent à développer d’autres savoir-faire puisque, outre l’huile d’olive que nous produisons sous la maque Farida, nous produisons également des produits dérivés tels qu’une pâte d’olive et du savon dur et mou. Je tiens aussi à préciser que les adhérentes sont pour la plupart des mères de famille et certaines sont illettrées, mais elles ont pris conscience de l’importance de se regrouper en un GIE pour améliorer leurs revenus et pour que leurs enfants soient scolarisés et ne soient plus obligées de quitter leurs écoles durant octobre et novembre pour la collecte des olives.

Est-ce que vous commercialisez votre produit au niveau national ?
Il y a quelques années, nous avons orienté nos produits vers l’export et cela a très bien marché avec un chiffre d’affaires à l’export de près de 2 millions de DH. Mais avec la crise internationale, nous ciblons aujourd’hui le marché interne qui est très porteur, d'autant plus que le consommateur marocain commence à exiger la qualité de l’huile d’olive. Nous avons par ailleurs des contrats avec des hôtels prestigieux au Maroc pour écouler notre huile et aussi ses produits dérivés. 

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