L’ex-Régie des tabacs s’est offert un siège flambant neuf à Casablanca. La Société marocaine des Tabacs (SMT) a en effet annoncé, le 22 décembre 2014, l’emménagement dans ses nouveaux locaux à Anfa Place, sur la corniche casablancaise. Selon le top management de la société, l’objectif de l’emménagement dans ces nouveaux locaux de 3.800 m2 est d’accompagner la forte croissance de la filiale marocaine d’Imperial Tobacco Group (ITG) au Maroc. Le site a mobilisé la bagatelle de 240 millions de DH. Pour les dirigeants de SMT, c’est le couronnement d’une stratégie d’investissement qui a mobilisé une enveloppe budgétaire de plus de 700 millions de DH sur les 5 dernières années. «Et nous prévoyons un montant similaire pour les 5 ans à venir», annonce Paul Leggat, PDG de la SMT.
«Notre stratégie globale de développement ambitionne de pérenniser le leadership de la société sur le marché marocain du tabac et de faire du Royaume la tête de pont du Groupe Imperial Tobacco en Afrique», ajoute le patron de la filiale marocaine d’ITG. Pour ce dernier, le nouveau siège va aussi servir de pivot pour le hub régional du groupe Imperial Tobacco en Afrique pour plusieurs fonctions supports (shared services), telles que les RH, les finances, le marketing ou encore les systèmes d’information. «L’unité de Ain Harrouda va servir de plateforme d’exportation vers l’Afrique», indique le PDG de la SMT, qui n’en dira pas davantage sur la stratégie du groupe pour pénétrer le marché d’Afrique subsaharienne. Mais il reconnait que «les conditions sont difficiles au Maroc depuis mars 2013», estimant qu’au cours des récentes années, le marché des cigarettes légales a diminué, alors que le marché de la consommation est resté stable. Et ce, depuis la hausse des taxes sur le tabac. «Certains consommateurs se sont tournés vers le marché de la contrebande, la hausse des taxes a rendu difficile l’accès à certains produits. Le consommateur a donc un choix à faire entre la contrebande et les cigarettes légales», développe le patron de la SMT. Pour lui, la baisse des ventes sur le marché affecte certes la SMT, mais elle touche aussi les recettes de l’État. À la question de savoir si la SMT va augmenter ses prix en 2015, le top management de la filiale d’Imperial Tobacco ne donne pas de précisions. Pour lui, la balle est aujourd’hui dans le camp du gouvernement, qui «doit prendre une décision».
Rappelons que SMT revendique la position de numéro 1 de l’agroalimentaire au Maroc. L’ex-Régie des tabacs indique aussi qu’elle est partenaire de plus de 400 PME marocaines liées à ses activités et que sa stratégie d’achat favorise le local avec 76% du budget d’achats global de l’entreprise, soit plus de 3,6 milliards de DH.
