La baisse de température est souvent accompagnée d’une augmentation des infections liées aux maladies de l’hiver. Ces infections sont désagréables au quotidien et peuvent avoir des conséquences graves. Pour bien traiter la maladie, il faut savoir de quoi il s’agit. On a tendance à faire de grandes confusions quand il est question des virus de l’hiver.
Rhume et grippe sont tous les deux des infections respiratoires. Ils sont souvent confondus, car leurs symptômes se ressemblent. Le rhume est toutefois plus fréquent et plus banal que la grippe. Le rhume ou rhinopharyngite est une infection très fréquente du nez (ou plus précisément des fosses nasales) et de la gorge, causée par un virus. Le rhume peut provoquer un mal de gorge, des éternuements, une sensation de nez bouché, un écoulement nasal et de la fièvre. Ses symptômes peuvent persister entre cinq à sept jours, deux semaines maximum. L’air est plus sec en hiver, la muqueuse du nez est aussi plus fragile et, par conséquent, plus vulnérable aux virus.
La façon la plus sûre de ne pas attraper un rhume est de veiller à ne pas affaiblir son système immunitaire en pratiquant régulièrement une activité physique et en mangeant équilibré, varié et suffisamment. La grippe, elle, est une infection respiratoire aiguë très contagieuse. Elle revient chaque automne et dure jusqu’au printemps. La grippe saisonnière se manifeste par un début souvent brutal, avec une forte fièvre (autour de 39 °), une fatigue intense, des douleurs musculaires et articulaires diffuses, des maux de tête, puis une toux sèche.
Guérir d’une grippe saisonnière demande du repos, une réhydratation et la prise de paracétamol en cas de fièvre. Le recours à un antibiotique est le plus souvent inutile. Il peut être proposé par le médecin traitant, à des personnes particulièrement fragiles avec des indications spécifiques. Pour la grippe, la seule prévention est la vaccination.
Tout comme la grippe et le rhume, la gastro-entérite et la grippe intestinale sont deux infections qui se ressemblent.
Elles ne se rapprochent que par leurs symptômes : nausées, vomissements, maux de tête et fièvre. Une gastro-entérite est une infection inflammatoire du système digestif pouvant entraîner de la nausée, des vomissements, des crampes abdominales, des flatulences et de la diarrhée, ainsi que de la déshydratation, de la fièvre et des maux de tête.
La meilleure méthode pour contrôler la transmission du virus de la gastro-entérite est de se laver les mains pendant au moins 20 secondes, plusieurs fois par jour, avant de toucher les aliments et de passer à table. La première chose à faire dès les premiers symptômes de la gastro-entérite est de boire beaucoup afin de limiter tout risque de déshydratation. En termes strictement médicaux, la grippe intestinale devrait être désignée comme une gastro-entérite d'origine virale, une pathologie très courante durant l'hiver avec plusieurs centaines de milliers de contaminations chaque année. Un examen clinique et un questionnaire sur les symptômes subis par le patient sont généralement suffisants pour poser un diagnostic fiable. Le diagnostic peut être établi en cabinet par un médecin généraliste.
Pour se prémunir contre les infections de l’hiver, les personnes les plus vulnérables, comme les enfants et les personnes âgées devraient se faire vacciner dès leur plus jeune âge afin d’éviter les effets plus graves de l’infection. Puisque l’un des principaux facteurs est la transmission des virus, notamment par la toux et les éternuements, les personnes infectées doivent éviter au maximum le contact avec les autres, dans des espaces clos comme les bureaux ou les transports en commun pour ne pas propager l’infection.
Explications : Dr Ali Imesty médecin généraliste
«Certaines de ces maladies sont contagieuses, ce qui explique que personne n’est vraiment à l’abri»
Quelles sont les maladies typiques de l'hiver ?
Il n'y a pas de maladies spécifiques de l'hiver, ce sont des maladies qui existent en dehors de la période d’hiver, mais elles sont beaucoup plus fréquentes en période de froid du fait du ralentissement que subit le système de défense de l'organisme à cette période, mais aussi du fait que les virus, qui sont responsables d’un grand nombre de ces maladies, sont plus résistants durant la période de froid.
Ces maladies touchent essentiellement les voies respiratoires, elles sont représentées essentiellement par la grippe qui est la maladie d’hiver par excellence, mais aussi la pharyngite, les angines, les bronchites aiguës, les bronchiolites chez les nourrissons, les pneumoniques et les exacerbations d’asthme.
Y a-t-il des personnes plus à risque que d’autres ?
Tout le monde peut être touché par ces maladies, parce que d’une part, les germes responsables se retrouvent naturellement au niveau de la gorge, mais ils ne sont pathogènes qu'en cas de perturbation du système immunitaire. D’autre part, certaines de ces maladies sont contagieuses, ce qui explique que personne n’est vraiment à l’abri. Cependant, les sujets âgés, les diabétiques et les cardiaques sont plus exposés à ces maladies du fait que leur système immunitaire ne fonctionne pas normalement.
Quelles précautions faut-il prendre ?
Tout d'abord, il faut bien s'alimenter, certaines vitamines aident notre corps à mieux se protéger contre ses maladies, par exemple la vitamine C aide les cellules à se défendre contre les attaques de virus, la vitamine E à une action anti-infectieuse et renforce les défenses immunitaires et la vitamine A participe à réduire le risque d’infection.
Par la suite, il faudra bien dormir, car c'est pendant le sommeil profond que l’organisme répare toutes les lésions et altérations subies durant la journée.
Enfin, il y a la vaccination anti-grippale et celle anti-pneumococcique fortement conseillées aux personnes âgées et à risque.
Ces maladies peuvent-elles devenir graves ? Et dans quel cas ?
Oui bien sûr, il ne faut pas sous-estimer les conséquences de ces maladies infectieuses, car elles nous sont familières. Au contraire, ces maladies peuvent s'avérer très grave, voire mortelles, si elles ne sont pas prises en charge correctement et surtout chez les sujets âgés, les personnes diabétiques, cardiaques, et même parfois chez les nourrissons.
L'auto-médication est-elle sans danger pour ce type d'infection ?
L'automédication est une grave erreur, que commettent beaucoup de gens, car ils sont incapables d'évaluer la gravité de leur maladie. Or ces derniers peuvent prendre un traitement inadéquat qui peut soit aggraver leur maladie soit les guérir, mais leur laisser des séquelles.
Je conseille aux patients de ne pas essayer de se soigner par eux même et de faire confiance à leurs médecins qui sont mieux formés pour les prendre en charge. Quelle que soit la nature de la maladie, seul un médecin peut poser un diagnostic sûr et fiable sur toute maladie.